CaféineAmis gamers, nous vivons une époque formidable. Et pourtant nous n'avons encore rien vu. Qu'importe, ce média réinvente constamment sa caméra et en 2008 il nous aura une fois de plus emmené loin. Combien de titres marquants ? Des dizaines assurément. Impossible de jouer les blasés tant la qualité générale semble avoir grimpé d'un cran. La technique s'estompe enfin pour laisser le champ libre à l'immersion, au message, au vécu numérique. Nous n'avons encore rien vu... et pourtant, oui, en 2008, il y avait déjà tant à voir. Un grand cru définitivement. Bonnes fêtes à tous, je vous aime d'amour et d'eau fraîche...

Mes 5 jeux de l'année :

A mes yeux, l'expérience narrative de 2008 aura été signée par le duo Sakaguchi/Uematsu. Une histoire de héros millénaire, immortel. Une histoire enfin mature, perdue dans l'océan des RPG japoniaisants. Des passages écrits à la pureté et à la force d'évocation uniques. Alors oui, certains systèmes de jeu restent antiques, mais par sa force, ses émotions vraies et son ambiance nostalgique juste, Lost Odyssey s'impose comme le meilleur jeu de rôle japonais de l'année... et l'un des tous meilleurs J-RPG des 5 dernières années. C'est dit.

Lost Odyssey

Alien. Sunshine. Event Horizon. Resident Evil 4. Final Fantasy X. Silent Hill. BioShock. Dead Space grignote à tous les rateliers. Il croque. Il déchiquette. Dead Space ne cultive aucune réelle originalité, mais son efficacité n'en est que plus redoutable. Des passages dans l'espace immersifs, une violence inouïe, une réalisation cosmique, et dans toute cette férocité... un jeu de caractère, un jeu qui marque. Le jeu d'action de l'année.

Dead Space

Je vais être très clair, Mirror's Edge est l'archétype du grand jeu à petite fin. Imparfait, trop court, par moment répétitif, Mirror's Edge est aussi la bouffée d'air frais que de nombreux gamers attendaient en cette fin d'année. Des sensations uniques pour un titre résolument vertigineux, à la fois pour son esthétique stylisée, que pour ses moments de bravoure à vivre de manière subjective. Comme jamais...

Mirror's Edge

Prenez les mini jeux du Professeur Kawashima, ajoutez-en des centaines de bien tordus et agrémentez le tout d'une réalisation soignée, sans oublier une vraie histoire, et vous obtiendrez un titre élégant et envoûtant capable de faire l'unanimité chez les casuals et les gamers. Le jeu de la DS !

Left 4 Dead

Aventure boursouflée, jeu tranché en deux, film numérique non assumé... oui, Metal Gear Solid 4 est gorgé de défauts. Mais il représente aussi la conclusion de l'une des plus grandes saga de l'Histoire du jeu vidéo. En cela, par les clefs qu'il offre, par les réactions qu'il pourra produire chez les joueurs, je le maintiens, MGS 4 s'impose comme un monument du jeu vidéo moderne. Plus en tant qu'œuvre, qu'en tant que jeu. Nouvelle preuve qu'il n'est pas obligatoire d'être parfait pour être marquant ! Le jeu qui ne pourra laisser indifférent...

Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots

J'ai aimé aussi :

Braid, Devil May Cry 4, Tomb Raider Underworld, Valkyria Chronicles

MON COUP DE CŒUR : LE TRAVAIL SUR L'IMMERSION

Du souffle de Faith dans Mirror's Edge, en passant par les larmes de Kaim dans Lost Odyssey, à l'inimitable ambiance de Braid, ou les tombeaux poussiéreux de Tomb Raider... en 2008 l'immersion numérique aura franchi une nouvelle étape ! Quelle force d'évasion, quelle maîtrise artistique reléguant loin les prouesses techniques. Il est temps de lâcher prise et d'observer, de s'oublier, de voyager. Aujourd'hui, c'est un constat clair, le "spectacle" se vit manette en mains, immergé par le son, par le visuel, avec ce frisson supplémentaire qu'est l'interactivité. Entre Indiana Jones au cinéma et Lara sur ma console, cette année, il n'y a pas eu photo. Les temps changent.

MON COUP DE GUEULE : LA PRESSE JEU VIDÉO DOIT MÛRIR !

Oui, en cette fin 2008, j'adresse un vrai, un franc coup de gueule à une partie de la presse jeu vidéo française. A nombre de journalistes résolument blasés j'aimerai demander : qu'avez-vous fait de votre capacité d'émerveillement ? A une époque où le média jeu vidéo s'ouvre mêlant casual et expériences d'ampleur, je m'étonne de voir régner le culte du "test contrôle technique" ! On teste des voitures, des appareils hifi... mais teste-t-on un film, un livre... un jeu vidéo ? Quand il s'agit de création, de narration, n'est-il pas plus juste de juger "l'expérience" plutôt que de remplir une check-list ? Le propos n'est pas de glorifier à l'emporte pièce, bien au contraire. Juste de ne pas oublier ce qui constitue l'essence même du jeu vidéo à savoir la sensation, le ressenti... ce que j'appelle : le voyage ! A titre d'exemple, au cinéma, les travellings n'ont jamais fait la force d'une oeuvre.

Enfin, et cela est lié, j'aimerai aussi demander à nombre de journalistes de jeu vidéo où est passé leur capacité d'analyse, d'indignation ? Pourquoi sont-ils si rares ceux qui soulignent les amalgames fait entre jeu vidéo et violence en 2008 ? Pourquoi ne jamais "oser" s'exprimer ? Pourquoi ne pas jouer la solidarité et ne pas tous ensemble faire progresser la perception du média qui nous passionne ? En 2009 chacun devra se poser une question : le jeu vidéo évolue... il est temps que la critique de ce média mûrisse et considère son métier comme plus étoffée qu'une grande AFP du jeu vidéo. Le jeu vidéo mérite mieux. Merci pour lui.