L'historique Pokémon sur Game Boy

Demeurant exclusif au territoire japonais, Pokémon Vert est cependant identique (outre les Pokémon exclusifs à chaque version) aux deux titres qui débouleront directement dans les mains de nos chères têtes blondes (brune et à lunettes dans mon cas), le 8 octobre 1999 : Pokémon Rouge et Pokémon Bleu.

Pokémon Rouge et Pokémon Bleu adoptent les atours classiques d'un RPG à la japonaise : une vue aérienne à la troisième personne, des combats à un-contre-un au tour par tour, une interaction avec les personnages non-jouables dans les villages, les forêts, les cavernes, etc.

La réelle innovation de ce titre s'effectue évidemment à travers la présence des 150 bestioles qu'il est possible de capturer afin de remplir son encyclopédie Pokémon, le Pokédex. Il sera ainsi possible de composer son équipe ultime de six créatures et d'aller défier les autres dresseurs de l'aventure ou vos amis grâce au câble link. Ces derniers (surtout le câble en fait, l'ami étant facultatif car vous pouvez achetez rien que pour vous les deux versions de Pokémon. Nyark.) sont essentiels pour compléter votre Pokédex. Par exemple, vous ne trouverez le sémillant Miaouss que dans la version bleue. L'attitude de génie mental étant alors de l'échanger contre un Caninos, exclusif à la version rouge. Une bien belle idée de lien social, une idée encore meilleure en terme de marketing. Merci Shigeru.

Pour l'anecdote, il est intéressant de souligner que dans la version japonaise du jeu, on vous propose de commencer l'aventure avec un garçon (le choix d'un personnage féminin n'est pas encore disponible) qui répond au doux prénom de Satoshi (devenu Sacha en France) et qui devra faire face à son rival Shigeru (Régis dans nos contrées) !

La clef de la réussite pour un dresseur Pokémon est de connaître les forces et les faiblesses du type élémentaire auquel appartient votre Pokémon. Répondant à la mécanique du janken (le pierre-feuille-ciseau japonais), le type élémentaire eau sera plus puissant que le feu, lui même cauchemar du type herbe, ce dernier neutralisant les Pokémon de type eau. Une mécanique élémentaire donc et qui devient plus subtile au gré des nouvelles rencontres de Pokémon (Roucool de type Normal/Vol, Mimitoss de type Insecte/Poison, Onyx de type Roche/Sol, etc.) Si ces oppositions élémentaires sont finalement déjà présentes dans les Final Fantasy et les Dragon Quest par exemple, Satoshi Tajiri et son équipe apporteront une nouvelle originalité au titre : l'EXP permet évidemment aux Pokémon d'évoluer, pas seulement en niveaux mais bien dans leur apparence physique. Des apparences d'ailleurs assez simplistes, inhérentes aux capacités de la portable de Nintendo, mais totalement secondaires face au pouvoir de l'imaginaire qui était décuplé par ces sprites grossiers, aidé en cela par les illustrations des monstres conçus par Ken Sugimori et les mélodies à la fois épiques et légères composées par Junichi Masuda.

Reprenant l'intrigue et le gameplay des versions Rouge et Bleu, Pokémon Jaune : Édition Spéciale Pikachu est sorti en Europe en 2000. Le jeu a pulvérisé de nombreux records dont celui d'écouler un million d'exemplaires en moins d'une semaine aux États-Unis, en capitalisant sur la popularité de la souris électrique. Le personnage de Pikachu comme dans la série TV diffusée à la même époque, est la créature starter du dresseur et l'accompagne partout, gambadant à ses côtés. La mascotte peut ainsi communiquer avec le dresseur en indiquant son bien-être, sa colère, son espièglerie, etc. Une idée réutilisée dans les récents remakes de Pokémon Or et Pokémon Argent, SoulSilver et HeartGold.