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Mais ne boudons pas notre plaisir, puisque Mario canonique oblige, la fin du premier skeud ne nous conduit qu'à mi-parcours ! Accueillis par un timide mais sucré Getting Ready, les oreilles accrochent bien vite sur Mount Must Dash... Ces sons rétro revenus d'entre les morts ne tromperont personne: nous tenons là un sympathique clin d'oeil à Super Mario Kart ! Qu'est-ce que je vous disais sur l'auto-référence déjà ?
Le thème du Monde 6 quant à lui n'a certainement pas peur des clichés, annonçant à grands renforts de clochettes un passage quasi-obligé du monde de glace. Snowball Park ne cherchera pas non-plus à proposer de nouveaux artifices pour suggérer l'atmosphère d'un rayon chez Picard Surgelés... Dans le même ordre d'idées, Sunshine Seaside usera des traditionnels steel drums et autres maracas pour envoyer à nos oreilles l'ambiance d'une plage de sable fin en Amérique du Sud.
Certes, le job est fait, mais sans parler de prise de risque, il est clair que quelques innovations dans l'orchestration eût été les bienvenus. Mais alors que l'on pensait passer à la piste suivante, la mélodie entame un virage sous-marin inattendu, et illustre la tendance savoureuse mais encore trop rare que Koji Kondo tente d'impulser dans ses créations depuis plusieurs années.
En effet, le maître se soucie depuis qu'il en a techniquement les moyens (Ocarina of Time en fut l'un des tous premiers exemples) de subtilement moduler son orchestration en tenant compte en temps réel de la situation vécue par le joueur.
Malheureusement pour nous, le reste de cette seconde galette ne se révèle pas aussi inventive et plaisante que l'on pouvait espérer... Entre redites, tentatives hystériques, et clins d'oeil toujours plus appuyés, on trouve certes quelques variantes sympathiques, mais surtout une certaine difficulté à surprendre sur la durée (n'est-ce pas Plessie's Plunging Falls ?). Recyclant à l'infini ses thèmes et structures, le duo Kondo/Yokota nous rappelle à quel point Nintendo se complaît à tirer sur la corde nostalgique, et qu'un Mario se doit de citer de manière quasi automatique un Best Of qu'il faudrait peut-être actualiser un peu.
Heureusement qu'arrive Simmering Lava Lake et sa guitare lead pour nous rappeler que la série sait aussi respirer et apporter un vent de fraîcheur de temps à autre, tout comme On Bowser's Tail dont la batterie pioche allègrement dans le répertoire de la drum and bass. On a failli avoir peur. Étrangement, cette fin de double album semble avoir servi de fourre-tout pour les jingles et autres thèmes que l'on ne savait pas trop où caser ! Restent les thèmes des Monde 8 et Mushroom - Flower et leurs cuivres sur fond de beat synthétique pour les gamers jusqu'au-boutistes qui se feront les dents sur ces quelques mondes réclamant plus de skill que la moyenne.
Finalement, ce double-album ne reflète-t-il pas parfaitement Super Mario 3D World ? Volontaire et généreux, il ne parvient pas pour autant à nous satisfaire pleinement. Il ne lui manquerait pas grand-chose pour se hisser au niveau des plus grands, mais un certain manque de folie et une tendance à tirer encore et encore sur la même corde finissent par lasser nos esgourdes avant d'en voir le bout. Si les rumeurs d'un Super Mario Galaxy 3 s'avèrent aussi brumeuses que rabannesques, gageons que le retour du fabuleux Mario Galaxy Orchestra reverra en un revers d'archet ce big bang gentillet à ses chères gammes !