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2. Microsoft lâche la division Xbox
Les rumeurs.
Sans dirigeant depuis le départ de Steve Ballmer et donc littéralement sans tête, le navire Microsoft semble continuer à dériver d'échec en échec depuis le départ de son fondateur Bill Gates. Chaque nouvelle version de Windows laisse sceptique, et toutes les sorties hardware arrivent après la concurrence et échouent à s'imposer quand elles ne se crashent pas carrément (les Zune, Windows Phone, tablettes Surface...). Ce n'est plus un problème de... surface mais de fond.
La communication désastreuse autour de la Xbox One en 2013 puis sa sortie laborieuse (mais néanmoins des plus dynamiques avec déjà 3 millions de Xbox One écoulées, un record pour la marque NDLR) confirment le décalage entre l'entreprise, le marché et, là a été le plus grave, son audience captive et passionnée sur Xbox 360. Dans ce contexte hyper flou de l'extérieur, un scénario où Microsoft envisagerait d'assainir ses activités en commençant par se séparer de la division entertainment, et donc du business de la Xbox, aurait fuité plus ou moins officieusement. L'idée serait pour Microsoft de se recentrer clairement sur le marché professionnel et software qui a fait sa fortune.
Et si cela arrivait ?
Microsoft n'a pas encore pénétré l'imaginaire gamer de la même manière que les SEGA ou Sony (sauf peut-être sur son terrain natal aux États-Unis ?). Surtout qu'aucun studio de développement ne s'est épanoui durablement sous le parapluie Microsoft : Bungie (Halo) a repris sa liberté, Rare a perdu toute son aura, Epic (Gears of War) est libre... Pour autant quelle autre entreprise aurait les moyens et les compétences de, non seulement, racheter un tel packaging, mais aussi de tenir ensemble un portefeuille disparate et capricieux de licences, de studios, de distribution, de hardware, puis d'entretenir un réseau aussi performant que le Xbox Live ? Certainement pas des éditeurs de jeux vidéo comme Activision, Electronic Arts ou Ubisoft qui font leurs affaires sur tous les supports disponibles. Qui d'autre ? Le glouton Disney ou le studio Warner Bros qui persistent l'un et l'autre vaille que vaille depuis des années dans le jeu vidéo ?
La réalité.
Que l'on se souvienne, avant la sortie de la première Xbox en 2001, et même pendant ses premiers mois d'existence, le groupe Microsoft était considéré au début des années 2000 comme le diable. L'entreprise était à l'époque le "Big Brother" informatique qui voulait dominer le monde avec Windows puis les foyers avec un media center à tout faire. La première Xbox est arrivée courageusement mais maladroitement dans un contexte de défiance générale. Fort de son carnet de chèque inépuisable et de quelques talents aux responsabilités (on pense à Seamus Blackley, Ed Fries...) Microsoft s'est obstiné et a porté à bout de bras les deux vagues suivantes de consoles : la Xbox 360 ET la Xbox 360 (suite au fameux Ring of Death, Microsoft a quasiment remplacé à ses frais toute la première génération de Xbox 360, n'est-ce pas ?).
La réussite méritée (manette, ergonomie, services en ligne) à long terme de la Xbox 360 a été suffisante pour camoufler l'OPA hostile confirmée sur le jeu vidéo (notamment japonais). Le changement a été majeur, Microsoft est devenue du jour au lendemain une entreprise "cool". Le monstre Microsoft est sans contexte une machine à broyer les gens et les idées (il suffit de voir le turn over des responsables Xbox pour s'en convaincre, capables, tel Don Mattrick de quitter le navire juste quand on a besoin d'eux) mais au-delà des enjeux économiques difficilement évaluables sans une armée de comptables, se séparer de la division Xbox signifierait lâcher la (peut-être) seule activité qui rend l'entreprise sympathique aux yeux du public, celle qui place le géant du software dans le cercle précieux des entreprises cools de l'entertainment, et, en quelque sorte, du showbiz.
Le coût médiatique serait considérable pour toutes les activités de Microsoft et semblerait, au moment où l'entreprise a signé de nombreux partenariats avec des chaines de télévision, de sports et de VOD pour sa Xbox One, particulièrement kamikaze.