Une autre saga célèbre souffre d'une incompréhension similaire de la part du public : Castlevania. Avec son reboot Lords of Shadow (dont la suite sort le 27 février), le studio espagnol MercurySteam se voit accuser de traîtrise, d'infidélité et autres allégations d'impiété collant à vrai dire parfaitement au sujet de la série vampirique. Mais trahison et infidélité à quoi exactement ? Toute saga repose sur la base constituée par les règles imaginées lors de sa création ; néanmoins, chaque nouvel épisode proposera une évolution. Comment justifier sinon l'avancée opérée en 1997 par le chef-d'oeuvre Symphony of the Night ? J'imagine qu'une frange de joueurs déteste le tournant "exploration-RPG" de ce chapitre et ne jure que par l'adrénaline procurée par l'action de Super Castlevania IV. Quelle est donc la solution ? Où se trouve le juste milieu ? Si les créateurs écoutent les fans, nous risquons d'avoir à subir un bel immobilisme. Certains déplorent que Lords of Shadow se soit ainsi éloigné des bases de Castlevania, mais quelles sont ces fondations auxquelles nous devrions nous limiter ? Sont-elles celles uniquement du premier volet ? Du deuxième ? Se demander si Lords of Shadow est un « vrai Castlevania » n'a au fond guère de sens. Chaque jeu est une proposition, et l'on y adhère ou pas, mais sur la base de la pertinence de celui-ci et non en fonction de son rapport aux fondements de la série. Jay abonde dans ce sens : "Est-ce que la trilogie de MercurySteam est digne de Castlevania ? Quand bien même l'histoire est réécrite en tentant de donner plus de sens que Simon doit traquer et buter Dracula, les fondamentaux restent les mêmes. Le premier LoS n'est pas un God of War comme nous pouvions le lire à l'époque, mais une réponse à Devil May Cry, lui-même héritier 3D de Castlevania en son temps. Le débat n'est donc pas viable. Lords of Shadow a donc le droit de se réclamer de Castlevania."