Depuis son annonce, puis ses premières images, Heavenly Sword est vite monté en tête de liste des jeux les plus attendus sur PS3. Ce que beaucoup identifiaient comme un God of War avec une nana à la place de Kratos s'avère en réalité assez différent, une fois la manette en mains. Même si on reste dans de l'action pure et dure...
Cette préversion sur laquelle nous avons passé quelques heures nous a permis de parcourir le chapitre 2 de l'aventure de Nariko, qui en comporte 6. La première cinématique, utilisant le moteur du jeu, donne le ton d'une réalisation hors du commun, avec des visages qui ne nous avaient pas époustouflés autant depuis les premiers éléments de Half-Life ² ; point sur lequel on avait pas vraiment fait mieux depuis, d'ailleurs. Ca n'a l'air de rien, mais la qualité de ces cinématiques et le réalisme des visages marquent une étape dont on se souviendra dans la crédibilité graphique des personnages... malheureusement desservis par ce qui semble être un script assez minable... De quoi nous faire ravaler une bonne partie de notre enthousiasme, tant il complique l'immersion dans cet univers aux qualités graphiques indéniables.
Ramage et plumage, deux choses différentes
Les acteurs doublant ces personnages sont loin d'être mauvais, mais quand on découvre les lignes de dialogue qu'on leur fait dire, et les personnages de série Z qui forment la clique des boss qu'on rencontrera, difficile de ne pas faire la moue. Ils ont beau être graphiquement admirables, on a un peu peur en découvrant le reste... qu'à cela ne tienne, Heavenly Sword est un jeu d'action, et cette version loin d'être définitive. Malgré tout, en comparaison avec l'ambiance et la classe de God of War, Heavenly Sword fait pâle figure ; alors en termes de combats, est-il mieux parti ?
Garde toi bien
Si les allumés du bouton pourront sans aucun doute s'en sortir en se contentant de marteler la manette, le système de Heavenly Sword offre des subtilités qu'il serait dommage de ne pas considérer. Nariko peut adopter trois gardes différentes. Celle de base, mêlant rapidité et puissance, reste la principale, et un excellent compromis pour gérer la majeure partie des situations. La garde de vitesse (bouton L1 enfoncé) lui permettra d'utiliser les chaînes de son arme mystique pour repousser les ennemis trop nombreux, les flèches des archers, ou encore de projeter en l'air ses adversaires pour commencer, d'un mouvement vif du SIXAXIS, une combo aérienne. La garde de puissance (bouton R1 enfoncé) sera le moyen privilégié de passer en force au travers des protections type bouclier, et d'asséner des coups dont la lenteur sera compensée par la puissance. Une mécanique de base qui s'enrichit d'une parade automatique, tant que Nariko n'attaque pas, et que sa garde correspond à celle utilisée par les ennemis.
Narikool
L'ensemble des animations, les contres déclenchés avec le bouton triangle, la correspondance des trois gardes avec des situations différentes, les combos aériens et le style général des combats rend Nariko particulièrement stylée et agréable à manier. C'est d'autant plus heureux qu'à en juger par ce chapitre, les autres éléments de Heavenly Sword brillent beaucoup moins... le narratif, comme on l'a déjà soulevé, mais aussi les puzzles. Des caisses remplies de boucliers à saisir, et à projetter contre des gongs pour ouvrir certaines portes et déclencher des mécanismes ; c'est à peu près tout. Une fois saisi, on lance un bouclier avec X, qu'on maintient enfoncé pour passer en vue subjective et ainsi diriger le bouclier vers sa cible... pas besoin de se creuser le crâne vis à vis des dits mécanismes, les puzzles en question sont d'une simplicité enfantine dans ce chapitre. Reste les Quick Time Event chers à Yu Suzuki, et signes de son génie si on en croit Julo, qui permettent de passer des scènes d'acrobaties ou de finir certains boss.
Beaucoup d'inconnues
En l'état, c'est sans aucun doute un peu léger pour se changer les idées entre deux phases de boucherie, mais d'autres seront sans doute de la partie (comme celle à l'arbalète dans la peau de Kai). Malgré tout, on espère surtout que les autres chapitres sauront être plus consistants, les trois quarts d'heure nécessaire pour finir le second aboutissant à un résultat un peu léger quand on le multiplie par le total de six chapitres : 4 heures et demie. Une chose est sûre en tout cas après ce premier contact : en termes de réalisation, Heavenly Sword impressionne. Espérons que son contenu saura être aussi riche que son contenant, mais à l'issue de cet essai, nous en doutons plus qu'autre chose... et prions pour que ces doutes soient balayés en Septembre prochain, version définitive en mains.