Sloclap, le studio français de SIFU et d'Absolver, a dévoilé son nouveau jeu Rematch aux Game Awards 2024. Et pour le coup, c'est un changement de cap radical par rapport à leurs précédentes productions.
Fondé en 2015 par d'anciens membres d'Ubisoft Paris, Sloclap s'est rapidement fait une place dans le paysage vidéoludique français et même mondial. Après des débuts confidentiels avec Absolver, qui s'est tout de même vendu à hauteur de 500 000 exemplaires, la petite équipe a poussé encore plus loin la formule de son premier jeu, ce qui a donné SIFU. Un beat'em all ultra stylisé, avec une direction artistique toujours aussi particulière mais réussie, mâtiné de rogue-lite et qui a rendu un vibrant hommage aux films de Kung-Fu. Plus de deux ans plus tard, SIFU s'est écoulé à 4 millions d'exemplaires et Sloclap s'apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire avec Rematch. Le nouveau jeu du studio qui va vous surprendre.
Les créateurs de SIFU dévoilent le très étonnant Rematch
Avec le passif de Sloclap, on s'attendait à ce que le studio annonce un nouveau jeu de bagarre où l'on pourrait distribuer bourre-pifs à tout va. Mais c'était sans compter sur une idée qui trotte dans la tête de Pierre de Margerie, l'un des fondateurs et le directeur créatif, depuis Absolver. Un concept qui a été mis de côté au profit de SIFU et qui prend vie aujourd'hui avec Rematch. C'est quoi ? Un « nouveau genre » de jeu de football qui se concentre sur le multijoueur, à la fois crédible mais épique, et qui veut marquer une rupture avec les titres présents sur le marché comme les FIFA et autres EA FC 25.
Oubliez les stars du ballon rond telles que Zizou et les effectifs classiques, car il n'y a rien de tout cela dans Rematch. Le titre a son propre univers, qui se déroule quarante ans dans le futur, dans un monde positif et éco-responsable qui se reflétera jusque dans les environnements des stades. La différence ici, et ce qui prime par-dessus tout, c'est également la beauté du sport. « Notre objectif, c'était vraiment d'essayer de capturer l'essence de ce qui fait que le football est un sport magnifique. De le condenser dans une forme vraiment pure et dense ».
Le « Jogo bonito » de Pelé qui est repris par Sloclap, même si ce n'est pas juste une référence au sportif. Outre l'absence des grands noms de cette discipline, ce qui frappe, c'est évidemment le point de vue. Terminée la caméra de dessus, utilisée par défaut par les jeux du genre, on a une vue à la troisième personne. « Ca apporte une immersion, une sorte d'impact lorsque l'on tire, dribble ou qu'on se fait tacler » nous explique Pierre. Par contre, on a toujours le droit à une direction artistique ainsi qu'à une animation très marquées et stylisées.
De la baston au foot, il n'y a qu'un pas
Rematch est développé autour de trois piliers : permettre au joueur de se sentir comme un athlète incroyable en réalisant des actions iconiques, avec facilité et style; de retranscrire la pression induite par un match de haut niveau; et de donner l'impression de faire partie intégrante d'une équipe. L'idée n'est pas de briller en solo, mais à plusieurs en effectuant par exemple une passe décisive plutôt que de chercher à marquer soi-même. « Un but, c'est le résultat d'une série de challenges accomplis par les différents membres de l'équipe ».
Contrairement à d'autres concurrents, Rematch propose des matchs en 5 contre 5 rapides et intenses, qui se passent sur un terrain de jeu réduit à l'intérieur de cage, à l'image de Rocket League, et où l'on contrôle un unique joueur. « On a prouvé très tôt dans le développement qu'à 5 contre 5, même quand on n'a pas le ballon, on est toujours super engagé dans l'action même quand on n'a pas le ballon. Parce qu'il faut observer, se positionner, et on ne peut pas se permettre de lâcher le pad une demi-seconde. Car si on le fait, notre équipe est en désavantage ». Sans trop en dire, Sloclap révèle qu'il y a également des mécaniques intéressantes où le gardien peut se transformer milieu défensif, ce qui fait qu'on est toujours dans l'action et qu'on peut être un des facteurs de la victoire quoi qu'il arrive.
Les parties de Rematch se veulent rapides et intenses, avec une orientation arcade, mais comme pour Absolver et SIFU, c'est un jeu basé sur vos compétences. Vous pouvez choisir parmi diverses morphologies de joueurs, mais ça n'influencera aucunement le gameplay. « On peut customiser ses personnages, mais quels que soient les éléments de customisation, le type de morphologie qu'on choisit, c'est exactement les mêmes capacités. Il n'y a pas de statistiques de joueurs et donc l'objectif c'est vraiment d'apprendre à maîtriser parfaitement son joueur et le jeu pour performer et pour amener son équipe à la victoire ».
La première règle, c'est qu'il n'y a pas de règle
Comme pour les précédents jeux du studio, les compétences du joueur, qui sont évidemment propres à chacun, sont donc au cœur de l'expérience. À l'inverse d'autres jeux de foot du marché, Rematch joue la carte de l'arcade avec une palettes de mouvements comme les retournés acrobatiques, les tacles et dribbles pour faire le spectacle, qui cherche à être le plus réactif possible en toutes circonstances. « C'est vraiment inspiré par le vrai foot avec ce feeling arcade qui, pour nous, passe vachement par les contrôles. C'est un jeu qui tourne à 60fps, c'est quelque chose sur lequel on bosse beaucoup, les contrôles très précis ». Une réactivité nécessaire pour le directeur du studio dans un jeu où « le positionnement et la dynamique sont aussi importants ».
Malgré derrière cette dimensions arcade se cache une profondeur certaine au niveau des actions à réaliser, de la vision de jeu, du positionnement etc. « Même si la base est simple à prendre en main, il y a des couches de complexité que les joueurs doivent apprendre à maîtriser pour vraiment performer, et atteindre les niveaux supérieurs ». Le rythme de jeu et surtout les règles sont bousculés dans Rematch. L'arbitre ? Il n'y en a pas. Les fautes ou sorties de balle ? Idem. L'objectif est vraiment d'offrir une action non-stop. Une absence de limites préjudiciable ? Ce n'est pas exclu, surtout lors de tacles. Mais il faudra attendre d'essayer le titre pour avoir une meilleure idée de ce choix.
Rematch se distingue aussi par son mélange des genres. « Il y a du Sifu, il y a du Fortnite, il y a du Rocket League, il y a du shooter. Il y a un mélange de genres qui fonctionne bien. [...] Mais notre source d'inspiration principale c'est vraiment le football et les grands moments du football » nous a t-on dit.
L'aspect compétitif est toujours là
Si Rematch s'écarte de FIFA et EA FC 25 à bien des égards, il s'en rapproche sur certains éléments. Comme ces ténors, et d'autres jeux, le multijoueur sera au centre de l'attention avec des serveurs dédiés pour s'assurer d'avoir la meilleure qualité possible une fois en ligne, ou encore un mode classé. La dimension compétitive sera ainsi présente dès le lancement. « Pour l'instant on domine un peu, mais très rapidement et comme dans nos autres jeux, on va se faire rouler dessus par des joueurs qui auront atteint un niveau encore plus élevé ».
Pour maintenir l'intérêt sur le long terme, le studio a aussi mentionné des systèmes de ligues et de divisons classiques qu'on retrouve ailleurs, avec des nouveaux contenus et environnements par exemple, et un battle pass avec un modèle économique premium hybride.
On n'a pas encore de détail, mais il faut sûrement s'attendre à des microtransactions cosmétiques, d'autant plus qu'il y a un éditeur de personnages. Et vu que les morphologies n'influence pas le gameplay, on ne voit pas comment cela pourrait être différent ici. Ce sera un moyen pour les développeurs de gagner de l'argent sur la durée, sans donner d'avantages à ceux qui payent, et donc faire en sorte de ne pas léser ceux qui n'auraient pas envie de sortir la CB.
Ça Rematch ou pas ?
Ce premier contact avec Rematch nous a évidemment tous surpris. Aucune des personnes présentes à cet aperçu ne s'attendaient à ce que Sloclap délaisse la baston pour du foot. Mais le studio français a toutefois réussi à piquer notre curiosité. Avec sa direction artistique et ses promesses de retrouver quelque part l'ADN de jeux comme SIFU, et sa nouvelle perspective, le jeu intrigue. Pour l'heure, impossible d'avoir un avis concret avec les extraits visionnés, mais le titre compte bien se laisser approcher en amont de son lancement à l'été 2025 sur PS5, Xbox Series X|S et PC.