C’est un fait indéniable, les souls-like ont la côte ces derniers temps, et autant dire qu'Elden Ring n’est pas étranger au phénomène… Au premier abord, Phantom Blade Zero paraît lui aussi surfer sur la vague, nous apportant d’emblée cette crainte d’un énième jeu comme tant d’autres inondant l’industrie. Et pourtant, on comprend vite une fois aux commandes qu’il possède bel et bien les arguments pour sortir du lot en apportant sa propre touche, le faisant sortir du carcan de simple “copie” d’un genre.

Ce n'est pas un souls-like, il s'en inspire, c'est (presque) différent

D’ailleurs, on ne parlera pas ici de véritable souls-like pour Phantom Blade Zero, puisque son développeur a déjà cogné du poing sur la table pour le faire entrer dans nos caboches. Mais comme il l’affirme lui-même, le jeu s’inspire bien du travail de FromSoftware et ça se sent.

La démonstration que nous avons pu prendre en main n’est rien d’autre que celle tournant déjà en boucle depuis pas mal de temps. Qu’importe, voir un trailer de gameplay et vivre ce passage par nous même sont deux expériences différentes, bien que l’effet découverte des environnements en soit évidemment impacté. Dans Phantom Blade Zero, nous incarnons Soul (décidément…), un assassin d’élite au service d’une puissante organisation connue sous le nom de “l’Ordre”. Accusé du meurtre du patriarche de cette dernière et gravement blessé, le héro ne doit son salut qu’à un remède temporaire : 66 jours lui sont comptés, 66 jours pour déjouer la machination dont il est la victime, et affronter de puissants ennemis et monstruosités inhumaines avant la mort.

Nos premiers pas débutent dans une Chine féodale montagneuse, sombre et humide. Les teintes sont ternes, les environnements peu accueillants, détrempés et froids. Soul possède tout ce que l’on attend d’un assassin de cette époque, avec sa tenue intégralement constituée de noir, ses multiples lames et ses cheveux blancs. Le personnage impose par son charisme avant même que nous ayons pu goûter à ses compétences hors du commun. Et cela ne tarde pas à arriver. Comme nous l’avons dit, Phantom Blade Zero reprend sans surprise la recette de From Software, basée sur un principe de lock, déplacements, esquives et contres parfaits.

L’infiltration fait partie intégrante du gameplay, avec des attaques furtives ou aériennes façon Sekiro, mais c’est bel et bien lors des joutes avec plusieurs adversaires que le jeu prend toute sa dimension. Armé de son katana et ses dagues, Soul se révèle être un funeste danseur de la mort, virevoltant et tournoyant avant de fondre sur ses proies. C’est ici, à ce moment précis, que Phantom Blade Zero se démarque. Arrive alors la question que nous nous posions tous : le jeu est-il tel que les trailers nous l’avaient présenté ?

Phantom Blade Zero nous a t-il dit toute la vérité jusqu'ici ?

La réponse est… pas totalement. Non, les combats ne sont pas aussi visuels que dans le trailer qui, il n’en fait plus aucun doute, profitait d’une savante mise en scène venant dynamiser l’action à coups d’effets et de déplacements de caméra impactants. Mais ! Phantom Blade est effectivement bien différent d’un Souls et affirme des influences bien plus proches de Ninja Gaiden ou encore Devil May Cry pour sa partie combat pur.

Les animations sont une totale réussite, prenant en compte les placements adverses, les actions s'enchaînent avec une rapidité déconcertante pour offrir un véritable spectacle visuel, une chorégraphie faisant immédiatement le lien avec le cinéma chinois et ses films de kung fu. Chaque timing parfait aboutit à une attaque stylisée et dévastatrice, pleine d'esbroufe certes, mais réellement impressionnante. Finalement dans la veine de ce que peut proposer la saga des John Wick, elle aussi cité comme source d’inspiration.

Les actions reposent sur des séries de combos à assimiler et à reproduire, alternant entre corps à corps et attaques à distance à l’aide d’un arc et d’un canon, au chargement long mais particulièrement dévastateur sur des groupes d’ennemis. Oui Phantom Blade se démarque, et oui il nous offre un gameplay réellement grisant, sans toutefois sacrifier la difficulté au détriment du spectacle, autre élément qui pouvait nous inquiéter.

Clairement, les combats seront le gros point fort de Phantom Blade Zero. Les boss ne sont pas en reste, certains sont particulièrement travaillés, aussi bien dans leur chara-design que leur arène, à l’image de Huangxing, que l'on affronte dans un dojo à l’ambiance délabrée particulièrement réussie. Bien plus retors que les autres, il aura clôturé notre partie avec des patterns nécessitant une phase d’apprentissage conséquente que nous n’aurons pas eue.

Oui, je me suis cassé les dents malgré l’utilisation de toutes mes compétences et de mon environnement. En effet, et comme nous avions pu l’apercevoir dans le trailer, des actions contextuelles sont réalisables au cours de certaines situations, comme courir le long d’un pilier pour atteindre de la hauteur et plonger telle une tornade sur notre opposant.

Un développement encore loin d’être achevé

De ce que j'ai eu l'occasion de voir, la structure de Phantom Blade Zero ressemblait fortement à un boss rush alternant entre zones couloir et espaces plus ouverts, synonymes bien souvent des plus gros affrontements. Les développeurs nous ont confirmé avoir fait ce choix uniquement pour la version de démonstration, permettant ainsi de condenser diverses expériences de jeu en un temps limité. Il n’en sera visiblement pas ainsi pour la version finale. A ce titre, Phantom Blade Zero ne sera pas un open world mais un semi monde ouvert, à la manière du récent Black Myth Wukong. Un choix assumé permettant de travailler davantage les environnements et leur diversité, selon les développeurs. Un point que nous devrons cependant vérifier dans la version finale.

Tout n’était cependant pas exempt de reproches sur cette version PS5, le rendu visuel en ligne de mire. Oui le titre propose des environnements extrêmement travaillés et aux textures détaillées grâce à la puissance de l'Unreal Engine 5. Mais, de ce que nous avons vu, cela se fait à ce stade actuel du développement au détriment d’un effet de flou très présent, réduisant la précision de l’image. Plus problématique encore pour ce genre de jeu, de récurrentes chutes de framerate se sont faites ressentir tout au long de notre essai, associées à une caméra ayant parfois la fâcheuse tendance à se détacher de l’action. Rien de dramatique en soit pour un titre encore en gestation et dont la sortie n’est pas prévue avant l’année prochaine, voire 2026, mais des errances qui, on l'espère, feront partie du passé lorsque nous lancerons notre partie sur la version finale.

On attend Phantom Blade Zero… avec curiosité

J'avais peur de me retrouver face à un énième jeu ressemblant à beaucoup d’autres avant d’essayer Phantom Blade Zero. Son trailer sous amphétamines me faisait également émettre de gros doutes quant au gameplay réel du titre. Finalement, Phantom Blade ne reprend des souls que la base de leurs mécaniques, ainsi qu’une ambiance sombre et travaillée avec un design général particulièrement réussi. Même s’ils ne sont pas totalement ceux vendus dans les trailers, les combats sont incroyablement dynamiques et fluides, empruntant à des titres comme Ninja Gaiden ou Devil May Cry, sans parler de l’influence évidente du cinéma chinois. Du grand spectacle grisant en perspective, entaché de quelques petits soucis techniques sur la version PS5 essayée, que l’on espère provisoires. Phantom Blade Zero est encore loin de sa sortie définitive et aura de nombreuses occasions de nous prouver ses bonnes intentions. Espérons juste qu’il ne se reposera pas uniquement sur son gameplay en nous proposant une réelle variété d’environnements, de combats, et un scénario à la hauteur de ses ambitions.