Fin de semaine dernière, nous vous informions qu'un cabinet d'avocats américains envisageait d'intenter un recours collectif contre Nintendo en raison des nombreux cas de Joy-Con qui "bougent tout seul," phénomène surnommé le "Joy-Con Drift" outre Atlantique. De toute évidence, les témoignages ont été suffisamment nombreux pour convaincre le cabinet d'avocats de passer à l'étape suivante.
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La page du site de la firme Chimicles, Schwartz Kriner & Donaldson-Smith sur laquelle les consommateurs peuvent détailler leurs problèmes de Joy-Con a récemment été mise à jour et indique désormais qu'une action de groupe a été intentée contre Nintendo of America auprès du Tribunal d'Instance des États-Unis pour le Western District de l'État de Washington (Nintendo of America est basé dans l'État de Washington).
Le plainte de 30 pages, dont une copie est disponible à cette adresse, a été déposée par un certain Ryan Diaz, qui se dit lui-même victime du "Joy-Con Drift." Le document liste les problèmes rencontrés par cet utilisateur et cite des exemples de témoignages trouvés sur Internet de personnes également concernées.
Un procès n'est pas garanti
Le document, qui réclame un procès devant un jury, indique que la plainte est recevable par ce tribunal car elle concerne plus de 100 personnes et que la somme en jeu dépasse les cinq millions de dollars (sans compte d'éventuels dommages et intérêts et frais légaux).
D'après le site du cabinet d'avocats, la plainte, qui a été déposée au nom des acheteurs de Switch et de manettes Joy-Con, contient des réclamations qui tombent sous le coup de lois de protection des consommateurs, de réglementations en matière de garanties ainsi que du droit commun.
À noter que le dépôt de ce recours collectif ne garantit pas que les choses iront jusqu'au procès. Le Tribunal pourrait en effet rejeter la plainte ou ne pas lui donner la certification "class action" (une plainte doit remplir plusieurs critères pour être validée comme recours collectif). Si cette action de groupe va jusqu'au procès, Nintendo court le risque d'avoir à payer plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts et de frais légaux. Pour le moment rien ne permet cependant de dire si les choses vont aller jusque là.
Plusieurs issues possibles
Si le Tribunal d'Instance rejette le recours collectif, les consommateurs concernés pourront tenter de faire renverser la décision par la Cour d'Appel. Et si cette dernière donne raison aux consommateurs, Nintendo pourra alors se tourner vers la Cour Suprême des États-Unis. En 2017, c'est cette dernière qui a donné gain de cause à Microsoft dans l'affaire des disques de jeu rayés par la Xbox 360 et qui a donc empêché la "class action" d'aller jusqu'au procès.
Historiquement, il est arrivé que des recours collectifs coûtent cher à un constructeur de consoles. En 2018, Sony a dû débourser plusieurs millions de dollars des suites d'un accord à l'amiable découlant d'une action de groupe intentée par des acheteurs de PS3 entre 2006 et 2010 (en raison d'une faille de sécurité ayant mené à la suppression par Sony d'une fonctionnalité de la console). L'affaire "Joy-Con Drift" pourra donc prendre plusieurs tournures et n'a clairement pas fini de faire parler d'elle.