Funko Fusion : on a vu ce Ratchet & Clank-like coloré, nos impressions

Ça fait partie des petites surprises qu’on n’attendait pas, et pourtant c’est bien réel : les figurines Funko Pop arrivent en jeu vidéo. Intitulé Funko Fusion, le titre arrivera le 13 septembre 2024 sur PC, Nintendo Switch, PS4/PS5 et Xbox Series. Annoncé l’année dernière dans un trailer vivant et coloré, il n’en restait pas moins énigmatique. De fait, il se présentait comme un jeu jouable en solo ou en coopération, mais le gameplay restait difficilement lisible dans cette première vidéo.

Depuis, nous avons eu l’opportunité d’en voir davantage grâce à une session de jeu hands-off, suivie d’un temps de questions-réponses. Dirigée par Arthur Parsons, co-fondateur du studio 10:10 Games et responsable de l’édition, cette session a permis de mieux cerner les spécificités de Funko Fusion. Après ce premier aperçu concret du gameplay et des mécaniques, voici nos impressions.

La fusion très funky d'univers cultes

Nouvellement né, le studio 10:10 Games a été bâti par Parsons et plusieurs anciens de Traveller’s Tales. Peu connu du grand public, le studio est pourtant derrière la grande majorité des jeux vidéo LEGO. Mais, avant d’être acquis par Warner Bros. en 2007, on lui devait Mickey Mania, ainsi que des jeux à licence tirés des productions Disney Pixar. Dès lors, on peut dire qu’un projet comme Funko Fusion colle parfaitement au profil de ce nouveau studio.

De fait, le jeu mise sur les licences cultes de la pop culture pour proposer un univers riche, qui doit parler aux fans. Pour ce faire, 10:10 Games a noué un partenariat avec Universal. Ainsi, le studio profite d’un catalogue de plus de 20 « licences époustouflantes » :

• Battlestar Galactica
• Chucky
• Five Nights At Freddy's
• Hot Fuzz
• Invincible
• Jurassic World
• La Momie
• Les Dents de la mer
• Masters of the Universe
• Megan
• Nope
• Retour vers le futur
• Scott Pilgrim
• Shaun of the Dead
• Team Fortress 2
• The Thing
• The Umbrella Academy
• Voltron
• Xena

L’idée est de créer un mix de « gros succès populaires ». Et pour le coup, 10:10 Games s’ouvre à tous les genres, puisqu’on retrouve aussi bien des univers comiques qu’horrifiques, généralement saupoudrés d’une bonne dose d’aventure. Vous remarquerez aussi que le jeu devrait parler à plusieurs générations, de même qu’aux amateurs du 7^e art ou plutôt aux lecteurs de comics. La nostalgie sera donc au rendez-vous, et ce n’est pas pour nous déplaire.

Funko Fusion donne vie à un véritable monde de Pop

Tous ces univers cohabiteront ainsi dans un monde pensé pour faire le pont entre chacun. En lançant Funko Fusion, on se réveille dans une fabrique de figurines Pop qui ne semble pas tout à fait fonctionner comme prévu. Plus précisément, on comprend vite que c’est le monde qui déraille. Une menace extérieure perturbe l’équilibre du monde, il va donc falloir remettre de l’ordre dans tout ça.

En incarnant certains des héros-phares des licences mentionnées, on navigue d’un univers à l’autre pour résoudre le remue-ménage qui y a cours. Le jeu nous entraîne ainsi dans des niveaux qui reproduisent des environnements connus des licences exploitées, ou qui en reprennent des éléments pour tenter de nous immerger dans l’esprit de ces œuvres. Parsons nous a notamment fait traverser un niveau de Jurassic World et un des Maîtres de l'univers (Master of the Universe), et il y a vraiment quelque chose de plaisant à évoluer dans ces mondes.

Les personnages en eux-mêmes ne sont pas en reste. Une soixantaine est à débloquer en tout dans le jeu. Qui plus est, ils seront personnalisables. Sans trop en dire, Parsons n’a tout de même pas hésité à nous teaser en donnant comme exemple un skin zombie qui s’active pour Shaun (de Shaun of the Dead) s’il est agressé par un zombie. C’est le genre de petits clins d’œil qui fait plaisir à voir, en espérant toutefois qu’on ne tombera pas dans la course aux skins.

Mais, à en croire le responsable de l’édition, le système a avant tout été conçu pour que nous puissions déverrouiller plus de personnages et d’options de personnalisation à force de jouer. En résumé : plus on joue, plus on déverrouille de contenus qui nous attendent sur nos étagères qui servent de menu de sélection des personnages. On retrouve ici l’esprit de collection qui anime de nombreux amateurs de Funko Pop. Voilà qui devrait donc leur plaire !

Ajoutons à cela que la pâte graphique fonctionne bien, en tout cas pour ce qui est de la direction artistique. Le côté cartoon et tout en arrondi traduit très bien l’esthétique des figurines Pop. Pour autant, le jeu a encore une marge de progression non-négligeable question performance. Le rendu ne nous inquiètera pas sur PS4, mais il risque de paraître fade sur les consoles de nouvelles générations, ainsi que sur PC, malgré un développement sous Unreal Engine 5. En contrepartie, on ne peut que se demander si ça suivra également sur Nintendo Switch. Parsons a plutôt rassuré sur ce point. Toujours est-il qu’on ne sera pas face à un chef-d’œuvre graphique.

Un Ratchet & Clank-like qui doit faire ses preuves

Venons-en au cœur de ce qui nous intéresse maintenant : le gameplay. Funko Fusion repose sur un principe de niveaux à “nettoyer”. Pour chaque, nous aurons à remplir un objectif quantitatif pour accéder à la suite. À titre d’exemple, le jeu démarre avec un environnement tiré de Jurassic World. Il faut alors endormir un certain nombre de dinosaures pour l’emporter. Parsons insiste bien sur le fait « d’endormir » et non de « tuer ». Après tout, on est sur un jeu classifié “Teen” (équivalent du PEGI +12 en Europe) pour le moment, visant donc un public jeune.

Le jeu se présente comme un shooter à la Ratchet & Clank. On évolue donc dans une vue à la troisième personne - d’autant plus pratique pour mettre en avant les personnages cultes jouables - avec le viseur en milieu d’écran. On dispose également d’armes de mêlée et de capacités spéciales, pour un gameplay plus riche et plus dynamique. Plusieurs machines permettent enfin de profiter de bonus. La démonstration semblait quelque peu rébarbative, mais cela vient compléter ce combo somme toute classique de mécaniques pour un jeu du genre.

Funko Fusion présente également un héritage des jeux LEGO, à savoir qu’on peut interagir à foison avec l’environnement. Mais, il n’est pas certain que la pratique soit à la hauteur des promesses. Même si quelques exemples donnés ont démontré qu’on pouvait s’attendre à des interactions intéressantes, ce n’est pas sûr qu’on retrouve le même niveau de richesse que dans les jeux auxquels nous ont habitués le studio TT.

L’intérêt du jeu pourrait alors davantage reposer sur la découverte constante qu’il encourage. De fait, deux types de niveaux seront au rendez-vous : les classiques, apparemment vastes avec plusieurs objectifs, et des “caméos”, qui sont cachés et permettent de débloquer de nouveaux personnages jouables en leur venant en aide dans un espace plus restreint. Si Funko Fusion parvient à ne pas se montrer trop répétitif, il pourrait tenir là une mécanique intéressante. D’autant que cela souligne un autre aspect du jeu : ses énigmes. Plusieurs puzzles seront à résoudre pour avancer et les plus observateurs parviendront donc à accéder à du contenu secret.

Enfin, on aurait aimé avoir un aperçu du multijoueur. Mais ce n’était pas encore le moment pour ce mode. Toutefois, Parsons a rappelé que le jeu serait ainsi jouable en online jusqu’à 4 joueurs, pour encore plus de fun. La coopération permettra alors d’allier ses capacités spéciales pour boucler les objectifs avec classe. Il ne restera plus qu’à voir ce que cela donnera, en espérant que nous pourrons vous en reparler avant la sortie. Et, surtout, reste à confirmer ou non si le offline sera bien de la partie.

Funko Fusion, un jeu complet qui vise le long terme

À l’approche d’un jeu online à licence, on peut s’interroger sur le contenu disponible à la sortie et sur la durée. Nous avons donc questionné Anthony Parsons sur le modèle économique adopté. L’homme n’est pas rentré dans les détails, mais il a tenu à nous rassurer d’abord sur le fait que Funko Fusion serait un « jeu complet ». Rien n’a été retenu exprès pour être proposé a posteriori.

Pour autant, Parsons ne s’en cache pas : l’enjeu est de maintenir un engagement à long terme des joueurs et joueuses. C’est pourquoi 10:10 Games proposera des packs de personnages payants, à l’instar de celui de The Walking Dead, déjà annoncé. Cela permettra d’enrichir le catalogue du jeu de nouvelles licences et de proposer aux fans d’autres licences qui leur sont chers.

On retrouve ici le modèle notamment adopté par les derniers jeux Dragon Ball, et que les joueurs redoutent de retrouver dans le prochain. Ici, l’appréhension est la même : devoir payer pour jouer avec ses personnages de cœur. Néanmoins, cela marche très bien, Fortnite et consors l’ayant largement prouvé ces dernières années. Qui plus est, 10:10 Games ne semble pas partir sur l’idée d’un système de Pass dans l’immédiat. Parsons tient même à rappeler qu’« il ne s’agit pas d’un jeu service ». Le fait en plus d’avoir la promesse d’un jeu complet a de quoi rassurer sur l’ambition de produire un jeu fait « par des fans, pour des fans », dans l’intérêt de ces derniers.

On attend Funko Fusion… avec une vague curiosité

Après une annonce dynamique mais quelque peu confuse, Funko Fusion se précise davantage. On commence à mieux percevoir les tenants et aboutissants de cette petite production au casting cinq étoiles. Il y a des éléments prometteurs dans ce que nous avons vu, mais rien qui ne devrait révolutionner la formule. On n’en attend d’ailleurs pas tant du jeu. Mais, reste à voir si les sensations seront véritablement au rendez-vous. En se prônant comme un titre « à la Ratchet & Clank », Funko Fusion prend le risque de la comparaison avec une licence de premier plan particulièrement dynamique. Or, les premiers aperçus de gameplay semblent relativement classiques, mais clairement pas au niveau de l’œuvre d’Insomniac Games. Pour autant, ce premier titre mettant en scène les figurines Funko Pop pourrait trouver son public, aussi bien chez les fans des franchises exploitées que chez des joueurs plus jeunes, sensibles à l’aspect cartoon et coloré du jeu.