“eXplore, eXpand, eXploit et eXterminate”. Quatre termes Anglais pour désigner un genre se résumant ainsi : le 4X. Inspiré des jeux de plateau, le 4X consiste en un jeu de gestion et de stratégie au tour par tour, dont l’un des plus emblématiques représentants se nomme Sid Meier's Civilization. Avec un premier opus sorti en 1991, la saga est devenue culte, une véritable religion pour les adeptes au fil des décennies et des itérations. Le concept de celui que l’on surnomme “Civ” part d’une idée toute simple mais ô combien complexe : créer notre propre civilisation en partant de zéro, et lui faire traverser les âges et les siècles, en surmontant tous les obstacles que cela implique. Pour espérer vaincre, plusieurs options s’offrent à vous, mais toutes reposent sur des fondamentaux à maîtriser, qu’ils soient culturels, militaires, scientifiques ou diplomatiques. Et à ce petit jeu, Civilization reste le maître, même huit années après la sortie de son dernier épisode.

On a attendu Civilization 7 pendant un moment, ça en valait la peine ?

C’est donc après une interminable attente pour les amateurs du genre, et en particulier de la série, que s’apprête à sortir Civilization 7. Nous avons eu la chance de participer à une brève version de démonstration de ce nouveau Civ lors de la Gamescom, une session de gameplay malheureusement bien trop courte pour découvrir toute la profondeur abyssale que cache un tel jeu. Quelques informations nous ont néanmoins été distillées par les équipes de Firaxis Games quant à certaines nouveautés à venir d’ici le 11 février 2025, date de sortie de Civilization 7.

Tout d’abord, que les non-initiés se rassurent, Civ 7 veut être un jeu accessible à tous, que vous soyez vétéran ou novice du 4X. Les bases pourront être facilement et rapidement assimilées, suffisamment en tout cas pour débuter vos premières parties et commencer à gratter progressivement la couche de complexité que renferme le titre. Si, dans les grandes lignes, Civ 7 reprend les fondations plus que solides de son prédécesseur, il faudra tout de même s’attendre à quelques ajouts suffisamment importants pour transformer le cours de vos parties, et bousculer vos habitudes.

Cela débute directement par le choix de votre dirigeant et de la civilisation souhaitée, deux éléments désormais bien distincts l’un de l’autre. Pour reprendre l'exemple qui nous a été donné, une partie débutée avec Hatshepsout, dirigeante Égyptienne, pourra se dérouler à la tête d'une civilisation Romaine. Et pour aller encore plus loin, un pivot de civilisation et donc d’orientation stratégique sera possible au cours de votre partie lors du passage d’un âge à l’autre. Que les pointilleux se rassurent, cette infidélité historique ne sera en aucun cas une obligation, elle sera plutôt à voir comme une opportunité de diversités d'expériences, d'évolutions et de stratégies supplémentaires, et donc de parties toujours plus uniques les unes que les autres.

Des nouveautés pour toujours plus de possibilités

Civ 7 inaugure pour l’occasion les “Legacy Paths”, des séries d'objectifs secondaires disséminés au cours des âges traversés. Suivre ces quêtes et les accomplir vous fera entrevoir non seulement une possibilité de victoire en cas de réussite pour chacune d’elles, mais vous offrira également divers bonus voir malus, en fonction de vos résultats, lors du passage à l’âge suivant. Des phases de crises viendront ponctuer ces périodes de transition, impactant alors durablement l’évolution de votre civilisation selon votre manière de les résoudre.

Bien évidemment, humanité rime forcément avec batailles rangées. Les guerres auront une place importante dans Civilization 7, que ce soit avec d’autres peuples (et donc potentiellement d’autres joueurs) ne jurant que par la force, ou bien suite à des désaccords variés, mais pourtant très vite arrivés, venant rompre une alliance fragile. Pour combattre, il vous faudra bien sûr des unités, dirigées par des commandants. Si auparavant chaque formation de guerriers obtenait de l’expérience de manière autonome après chaque victoire, la donne change dans Civ 7.

Vos fantassins pourront être associés à des commandants qui glaneront alors l’expérience engrangée, pour pouvoir ensuite évoluer et se spécialiser. Les compétences acquises auront alors un impact non négligeable sur la puissance et l’efficacité de leurs soldats attitrés mais attention, les commandants constitueront une cible stratégique de choix pour les adversaires. Éliminer l’un d’eux affaiblira dangereusement une armée. Là encore, toutes ces modifications ajoutées à Civilization 7 tendent à rendre les parties toujours plus variées et ouvertes aux stratégies les plus poussées.

Civilization 7 reste dans la droite lignée de Civ 6

En tant que véritables passionnés, les développeurs de Civilization 7 ont travaillé les moindres détails de leur jeu, historiques mais aussi visuels, pour coller au plus près des événements, passés comme présents. Les modèles d’architecture reflètent avec précision les peuplades associées, les vêtements des différents personnages sont travaillés avec soin et respect des cultures. Les villes profitent de détails sur lesquels il est désormais possible de zoomer avec plus de précision. D’un point du vue purement technique, il ne faudra pas s’attendre à de grands changements pour cette nouvelle itération. Civilization 7 conserve la direction artistique au style cartoon choisie par son prédécesseur direct.

L’interface se révèle être très similaire elle aussi, un habitué se sentira presque comme chez lui dès les premières minutes de jeu. Les étendues d’eau profitent d’un très joli traitement, permettant aisément de distinguer les éventuelles ressources qu’elles renferment. Sur ce point, sachez que tous les cours d’eau sont désormais navigables, ce qui aura un impact non négligeable sur les ressources, les échanges commerciaux ou le transport des unités de combat.

On attend Civilization 7… avec impatience depuis tant d’années !

Civ 7 n’a pas pour ambition de totalement chambouler ses origines. Le jeu reprendra dans les grandes lignes les bases ultra solides et complexes conçues par ces prédécesseurs durant plus de 20 ans, Civilization 6 en ligne de mire. Une évolution certes, mais qui apportera avec elle son lot de nouveautés suffisamment impactantes pour transformer et surtout varier de manière impressionnante le déroulé de vos parties, sans jamais vous forcer la main. S’il se veut accessible à tous, le jeu nécessitera de très longues heures d’apprentissage pour en découvrir toutes les subtilités et les possibilités qui en découlent. Malheureusement quelques minutes de jeu ont été absolument insuffisantes, ne serait-ce que pour effleurer la richesse et la complexité d’un tel titre. Les adeptes de la série auront, à coup sûr, de quoi occuper de longues nuits après tant d’années d’attente. Promis, encore un tour et j’arrête…