Ahhhh 19 nains ! Oui, je vous avais laissé avec un super cliffhanger où une grosse vague d'immigration m'obligeait à doubler la taille de ma zone d'habitation. Une chambre naine, c'est une porte, un coffre, un cabinet et un lit. En bois, le lit. Une ressource rare dans mon coin. Mais je ne me plains pas. Je suis même plutôt content, je commençais à galérer pour faire effectuer toutes les tâches quotidiennes à ma poignée de nains. Plus tard, d'autres vagues sont arrivées et si j'ai dû passer un peu de temps pour les loger, le gain en main-d'oeuvre s'est avéré toujours bien utile.

La quête du fun

En vert les premiers murs construits de mains naines. Ayant posé de belles bases, il me tarde de me lancer dans plus de fun. Un de mes soucis à ce moment-là est cosmétique : le premier niveau de mon donjon est creusé dans la terre et ce n'est pas cool. J'ai dans l'idée de remplacer les murs de terre par des murs en pierre construits de toutes pièces, et de poser un sol en dur. Ça n'empêchera pas la boue de couler du plafond en temps de pluie (peut-être si je bétonne en extérieur), mais ça sera un peu plus classe. Il me semble même judicieux de flanquer le couloir d'entrée de fortifications, ce qui permettra à mes nains archers de tirer sur d'éventuels assaillants, une fois le pont-levis rétracté. Je me suis donné assez de peine pour placer ce dernier d'ailleurs. Il ne manque plus que des archers. Le seul squad que je sais créer est une unité militaire de mêlée totalement inepte, mais j'ai bon espoir !

Chantier 2011-20??

Les grands travaux commencent donc, et je m'aperçois que cela demande un temps fou ! C'est un boulot de malade, mais je ne vais quand même pas laisser mon entrée à moitié en pierre et à moitié en terre, donc il faut finir. De toute façon, je ne serais jamais satisfait. De la surface jusqu'au plus profond niveau, la forteresse est vrai bordel. Des salles mal foutues, des escaliers n'importe où... Ah si on aime l'asymétrie et le bariolé, c'est idéal. Impossible de continuer cette construction sans penser en permanence à un meilleur donjon, plus belle, mieux organisée... C'est pas très sympa pour les nains du cru, mais j'ai déjà un pied dans ma prochaine partie.

Va y'avoir du spore

Ohh un nouveau monde s'offre à moi !Autre truc de prévu : explorer en profondeur. Malgré le fun qui m'y attend, j'ai hâte de trouver une cave pour voir ce qu'il s'y passe. Direction le bas ! Et ça creuse et ça creuse, je ne m'arrête même pas quand je pioche à travers une veine de Kimberlite, une pierre bleue fort jolie. Enfin : « Vos nains ont découvert une vaste caverne souterraine ! » Ahhhhh. J'ai de la chance, j'ai percé par le plafond, ce qui empêche pas mal de bestioles de remonter vers moi. Ça a l'air grand et je ne sais pas trop par où commencer. Je bifurque un peu et je descends à un niveau où je peux fouler le sol de la cave, mais je ne détruis pas le mur qui nous sépare. Pas encore. Je préfère préparer le terrain, construire un avant-poste avec des armes, etc. À l'opposée, près de la sortie, le premier niveau de mon donjon taillé dans la terre et le deuxième, creusé dans l'argile, se couvrent petit à petit de la flore des cavernes : mousse et champignons géants envahissent les lieux. C'est de moins en moins majestueux.

Heureusement, tout est calme...

Les goblins attaquent. Oui, c'est assez soudain comme narration, mais c'est pareil dans le jeu. Si vous n'étiez pas prêts en le lisant, vous pensez bien que moi non plus. J'avais déjà eu quelques goblins kidnappeurs venus piquer des enfants nains dans l'ombre des caravanes marchandes. Ce sont des furtifs pas faciles à tuer, mais pas trop durs à repousser non plus. Mais là il s'agit d'une embuscade : 4 ou 5 guerriers goblins qui vous tombent sur le paletot et qui massacrent tout ce qui se trouve dehors. Chiens, chat, chevaux, nains pêcheurs, nains promeneurs... La colline se couvre de rouge, des traînées de sang s'étendent sur plusieurs mètres alors que les nains blessés tentent de s'échapper en traînant leurs tripes derrière eux. Ouch, je regarde sur Dwarf Therapist, j'ai perdu des effectifs mais pas tant que ça. Et je crois que mon squad de nain, dépêché sur place, a repoussé l'attaque, bien qu'il ne reste plus grand monde debout. En revanche l'hôpital est rempli (faut dire qu'il n'est pas grand) et le moral de la forteresse en a pris un coup, mais j'ai toujours mes nains favoris...

Non, mais stop quoi

C'est un nainticide !Une embuscade ! Et une autre, et une autre ! Trois nouveaux groupes de goblins débarquent pour finir le travail. C'est un massacre jusqu'au plus profond de mon donjon (les gobs sont arrivés avec une caravane que je voulais laisser entrer avant de couper le passage, mais c'est raté). Je vais vous la faire courte : je passe de 100 nains au compteur à une trentaine. Et une trentaine mal en point. Certains achèvent de crever à l'hôpital, d'autres pètent les plombs totalement. Ils sont tellement démoralisés qu'ils détruisent le mobilier et battent entre eux... les pertes s'aggravent, mais ça finit par se calmer. La forteresse est en grand désordre, les corps traînent partout, les miasmes se propagent, j'ai des tonnes de fringues tachées de sang dont je ne sais pas quoi faire, mais la vie continue. Personnellement, je n'y crois plus trop, mais tant qu'à faire, autant expérimenter des trucs avec ce donjon maudit.

Si tu cherches du trouble...

Il y a plein de choses à faire dans une forteresse, et on en le fait jamais bien la première fois. Ce que je voulais explorer, c'était l'approvisionnement en eau. Pas forcement une denrée vitale (on n'en a pas besoin pour distiller de l'alcool, dans les règles actuelles), mais tout de même importante, pour les blessés par exemple. Normalement, on a plein d'outils pour résoudre le problème : des pompes, des puits, etc. Mais c'est compliqué. Il se trouve que j'ai un petit lac pas loin. Je me dis que si je creuse un puits assez profond, je pourrais faire couler le lac dans le puits, avec un accès interne pour les nains. Bon. J'imagine que les habitués de Dwarf Fortress sont déjà en train de rigoler là. Si j'ai mis des barrages (" floodgates ") entre le lac et mon donjon ? Pour quoi faire ? Je creuse mon trou avec un peu de mal, puisque les nains qui arrivent en bas ont du mal à remonter (vous ne connaissez pas l'histoire du nain qui dit à l'autre « Accroche-toi à ta pioche, j'enlève la rampe » ?) Du coup je suis obligé de percer des couloirs depuis le fond du trou vers mon donjon (à ce niveau, je rejoins le tunnel qui descend vers la caverne), et de construire des murs pour refermer ensuite. Ah, c'est artisanal hein. Bref. Je galère bien, mais vient un moment où je suis prêt à donner le dernier coup de pioche dans la terre, celle qui sépare ma construction du fond du lac. Qu'est-ce que je fais, je mets un cliffhanger ici et j'arrête l'article ? Oh non ça serait cruel.

Douche froide

Coup de pioche du nain que j'ai envoyé au suicide. Heureusement pour lui il court vite alors que le lac commence à se vider par le fond, d'abord dans un couloir de terre qui mène au puits, puis dans la première ouverture à même le sol. Il y en a plusieurs à la verticale, c'est profond. Je me demande si c'est assez profond. Si ça ne l'est pas, le donjon sera rapidement noyé. C'est un lac moyen quand même. Et c'était un peu idiot de le vider par en dessous. J'attends de voir le désastre. Mais ça ne se remplit pas. En fait, pas du tout. Perplexe, je vérifie chaque étage du donjon. Et je découvre un mur manquant le long de mon puits. L'eau dégage par là et s'engouffre dans mon tunnel qui descend directement... dans les cavernes en contrebas. Gros /facepalm. Voilà comme j'ai vidé un lac entier dans une caverne inexplorée en quelques coups de pioche. J'espère qu'il n'y a pas de faction écologique (sauf les elfes qui s'énervent vite quand on essaye de leur vendre des objets en bois), sinon elle risque de venir me botter le cul. Je crois que j'ai détruit deux écosystèmes les doigts dans le nez là.

Renaissance

En tout cas, j'ai un sacré cimetierre. Et non, pour le coup, je ne fais pas dans l'esthétisme.Des nouveaux arrivants débarquent « malgré le danger ». Ce jeu est taquin... Eh oui, j'ai perdu quasiment tous mes premiers colons, avec un pincement au coeur pour les plus talentueux. Mais il semble que cela n'arrête pas les courageux. Je retrouve quelques effectifs (au moins, ils ont des chambres de prêtes à gogo). À vrai dire, je n'ai même pas de souci côté bouffe et alcool. Alors pendant 3 ans, ils rangent. Un des nains devient un tailleur de cercueil en pierre de compétition, histoire de nettoyer le charnier qui s'étale dehors. À un moment, j'ai au moins une demi-douzaine de fantômes qui hantent les lieux mais je fabrique des mémoriaux à la demande pour régler le problème. J'ai aussi besoin de nombreux rangement pour y fourrer toutes les fringues des morts.

Des nouveaux venus débarquent, des gobs les tuent. Ça va, ça vient. Je ne me formalise plus pour la vie de ces inconnus, seule la forteresse compte. Une forteresse construite dans le sang. J'exagère un peu : ça m'ennuie tout ces nains qui se font trucider quand même, faut vraiment que j'améliore mes défenses et que je comprenne comment avoir de meilleures forces martiales. Je crois que je le secret, c'est de rentrer tout le monde. J'ai commencé avec les animaux : bon effet secondaire la mousse qui a envahi mon donjon se mange. J'ai ouvert de grands espaces pour y placer les ruminants. Au tour des civils. Bientôt, j'aurai une vraie armée. En attendant ma revanche sur les gobs !