A l'époque où le phénomène Street Fighter II (1991) a débuté, un autre jeu de combat réussit, lui aussi, à percer la mêlée... Il s'agit de Mortal Kombat ! Plus gore, plus adulte et apparemment plus mature dans sa forme, le titre de Midway fait sa petite révolution en se démarquant du hit de Capcom par bien des aspects. Avec son univers bien à lui, emprunté aux films fantastiques et d'arts martiaux de l'époque, MK (pour les intimes) est devenu à la fois une référence mais aussi le challenger direct de Street Fighter, pendant presque 10 ans. C'est d'ailleurs pour cela que les deux séries sortaient, presque au même rythme, des épisodes améliorés qui se confrontaient chaque année et dont les joueurs déterminaient la meilleure version. Comme quoi, Street Fighter doit beaucoup à Mortal Kombat et inversement. Voici donc une rétrospective de cette série développée par quatre passionnés, Ed Boon, (programmeur et game designer), John Tobias (designer et graphiste), Dan Forden (sons et musiques) et John Vogel (designer des décors).
Sommaire
1992 : Mortal Kombat
Supports : Arcade, Super Nintendo, Megadrive, Master System, Amiga, Mega CD, Game Boy, PC, Game Gear.
A l'époque, Street Fighter II est le jeu de combat qui démocratise le Versus Fighting dans les salles d'Arcade. Mais Midway tente de répondre au phénomène créé par Capcom en sortant son propre titre : Mortal Kombat. Il se distingue essentiellement par quatre aspects : des personnages digitalisés (acteurs filmés puis intégrés dans le jeu), une jouabilité à 5 boutons (pieds haut et bas, poings haut et bas + garde), une ambiance sonore hors normes et, enfin, des joutes ultra sanglantes, notamment grâce à l'apparition des "fataliés" (pour achever violemment ses adversaires à la fin d'un combat). Ces humiliations de fin de match sont devenues la marque de fabrique de la série, car il n'existait rien d'aussi trash en ces temps, dans les jeux vidéo... ce qui a d'ailleurs valu à MK sa classification "violent" aux Etats-Unis. Mortal Kombat premier du nom ne proposait que sept personnages jouables, parmi lesquels Johnny Cage, Kano, Sub-Zero, Sonya Blade, Raiden, Liu Kang et Scorpion. Trois autres personnages non jouables, dont deux boss et un lutteur caché (une première) : Reptile, Goro et Shang Tsung.
Pour la petite histoire, deux mondes parallèles se font la guerre, l'Outre-Monde et le Royaume de la Terre. Dans un tournoi intitulé Mortal Kombat, instauré par les dieux anciens, les deux mondes se déchirent. Si l'un des deux univers gagne dix fois de suite le tournoi, il pourra prendre le contrôle de l'autre. Goro, un combattant mi-homme mi-dragon, natif de l'Outre-Monde, a gagné tous les tournois. Le premier jeu Mortal Kombat se déroule durant la dixième compétition. Vous êtes donc la dernière chance de la Terre ! Le titre manque de profondeur mais joue pas mal sur la distance et les déplacements, ce qui séduit aussi le public.
1993 : Mortal Kombat II
Supports : Arcade, Super Nintendo, Megadrive, 32X, Mega CD, Game Gear, Amiga, Game Boy, PC.
Avec une réalisation plus aboutie, des nouveaux personnages et des secrets à la pelle (deux fatalités par personnage, des fatalités en fonction des lieux, des babalities dans lesquels on transforme son ennemi en bébé, des friendship pour ridiculiser l'ennemi, etc.), ainsi qu'un scénario qui s'étoffe, Mortal Kombat II est une référence à l'époque. il propose, cette fois, douze combattants (Kitana, Mileena, Johnny Cage, Sub-Zero, Scorpion, Liu Kang, Kung Lao, Reptile, Raiden, Shang Tsung, Jax et Baraka), trois personnages non jouables secrets (Jade, Smoke et Noob Saibot), ainsi que deux boss, Shao Khan (le maitre de l'Outre-Monde) et Kintaro (un Goro en version tigrée). Puisque le scénario des MK semble important, sachez que c'est Liu Kang qui a gagné le dixième Mortal Kombat. Shang Tsung, l'organisateur des tournois, revient donc bredouille devant son maitre, Shao Khan, qui ne peut envahir le Royaume de la Terre. Mais Tsung parvient à convaincre son souverain de lui redonner une seconde jeunesse pour relancer un assaut...
1995 : Mortal Kombat 3 et Ultimate Mortal Kombat 3
Supports : Arcade, Super Nintendo, Master System, Game Boy, PlayStation, Megadrive, Game Gear, PC.
Toujours plus beau, Mortal Kombat 3 n'est pas l'épisode le plus apprécié. Même s'il propose toujours plus, avec notamment ses 14 personnages (dont Kabal, Sindel, Striker, Cyrax, Sektor, Nightwolf ou Sheeva) qui sont tous nouveaux, mais aussi ses fatalités inédites ("babalities", "mercies", "brutalities", "animalities"), un boss jamais vu (Motaro), un centaure, des "Kombat Kodes" pour débloquer des bonus, des passages d'un décor à l'autre en plein combat et j'en passe, il introduit surtout un système d'enchaînements via un bouton de course, qui ne fait pas forcément merveille. D'autant qu'il ne permet pas de réellement créer sa combo, mais plutôt de suivre un enchaînement de touches prédéterminées. L'adversaire, quant à lui, ne peut que parer le premier coup... Ca n'en reste pas moins un bon jeu, mais l'écart - surtout en terme de technicité - avec la concurrence commence à sérieusement se faire sentir.
Ultimate Mortal Kombat 3 est une version boostée de MK 3. Plus d'une vingtaine de personnages (avec en sus Kitana, Mileena, Ermac, Reptile, Sub-Zero dans sa version classique, Jade, Smoke, Scorpion, Human Smoke, etc.) et un système combos plus libre (la touche de course n'est pas nécessaire pour lancer un enchaînement, puisque une simple pression suffit pour lier les frappes entre elles) parviennent à améliorer le jeu. Il introduit aussi les combats en équipes, deux contre deux, ainsi que les tournois à 8 joueurs et des réglages en terme d'équilibrages. Sympa. Revenons maintenant sur le scénario de ce Mortal Kombat 3 : Shao Khan rescussite sa femme Sindel, seule capable de l'amener dans le Royaume de la Terre, et part à l'assaut de notre belle planète. Bref, il transgresse les lois du Mortal Kombat. Je n'en rajoute pas plus, cet aspect du scénario est lié au mode Histoire, très complet, du tout dernier Mortal Kombat sur Xbox et PlayStation 3. Je ne voudrais pas vous spoiler...
1996 : Mortal Kombat Trilogy
Supports : PlayStation, Saturn, PC et Nintendo 64.
Nous sommes à l'heure des best-of et Mortal Kombat n'échappe pas à la règle ! Avec une trentaine de personnages jouables (dont certains dans leur version classique) en fonction des versions, le système de jeu plus abouti de la saga (avec l'arrivée de la barre d'agressivité qui rend les personnages plus fort pendant une courte période), toutes ses fatalitiés (sous leurs différentes formes) et quelques inédites, ainsi que l'arrivée des matchs à trois contre trois (sur Nintendo 64 seulement), il s'impose sans mal. Mais au delà des détails, il s'agit finalement du dernier épisode du Mortal Kombat d'origine, c'est pourquoi il est tant apprécié par les fans durant les années suivantes. Côté casting, tout le monde est là avec l'entrée dans le roster (en tant que personnages jouables) de Shao Khan, Motaro, Goro et Kintaro, Baraka, Raiden, Khameleon et Johnny Cage.
L'univers de Mortal Kombat
Bon, pour bien embrasser la totalité de la mythologie de Mortal Kombat, il faudrait un dossier de exclusivement dédié à cela. En effet, les développeurs ont créé un univers gigantesque avec des dimensions parallèles, des complots par dizaines et des personnages bien trop nombreux. Néanmoins, sachez qu'il existe plusieurs royaumes dans ce meli-melo :
- Le Royaume de la Terre, où se trouvent Raiden et ses guerriers (le notre, quoi)
- L'Outre-Monde, sur lequel règne Shao Khan (dont Shang Tsung, le responsable du tournoi MK, est l'émissaire sur terre)
- Edenia, royaume pur, façon jardin d'Eden, envahi pas Shao Khan et dont viennent Sindel et Kitana
- Le Royaume infernal, dans lequel a été banni Shinnok (Mortal Kombat 4).
Il ne s'agit que des principaux, et certains personnages de la saga en sont originaires. Reste, enfin, Les royaumes du Chaos, celui de l'Ordre et quelques autres, dont nous ne savons pas grand chose mais qui laissent penser que la saga MK a encore de quoi nous surprendre...
Pour bien comprendre ce qu'il se passe dans la plupart des jeux, le roi de l'Outre-Monde, Shao Khan, veut prendre le contrôle des autres...