Adapté de la série TV, qui elle-même est tirée de la B.D. du même nom, The Walking Dead Onslaught est le deuxième jeu en réalité virtuelle dédié à l'univers créé par Robert Kirkman, après l'excellent Saints & Sinners de Skydance Interactive. Le studio Survios, à qui l'on doit ce nouveau titre, a la lourde tache de succéder à un jeu qui a mis tout le monde d'accord plus tôt cette année, notamment grâce à sa physique réaliste, mais aussi bien d'autres qualités indéniables. Alors, The Walking Dead Onslaught est-il capable de rivaliser ?
The Walking Dead Onslaught nous place tout d'abord dans la peau de Rick Grimes, à une époque située entre les saisons 8 et 9 de la série TV. Pour rappel, et attention spoiler, le combat contre les « Sauveurs » a pris fin et plusieurs années séparent les deux saisons. C'est dans un petit segment de cette période que se déroule toute l'histoire du jeu, dans lequel les survivants s'organisent pour reconstruire la ville fortifiée d'Alexandria. En parallèle, Rick interroge Daryl Dixon sur sa disparition récente, l'ayant au final blessé à la jambe, et cette histoire est ce qui constitue en réalité la quête principale d'Onslaught.
Daryl, le sauveur de ses dames
L'aventure de Daryl est racontée intégralement près du feu de camp et nous la vivons ainsi à travers ses yeux, sous forme de flashbacks. On peut ainsi l'entendre en voix-off raconter ses déboires, et celle de Rick intervenir par moment, ce qui donne un côté cinématographique à l'ensemble. Une bonne et une mauvaise nouvelle d'ailleurs, ce sont les voix des acteurs qui rythment le jeu, et si vous êtes habitués à la V.O. de la série, vous reconnaitrez immédiatement leurs timbres si particuliers. La mauvaise, c'est que les seuls sous-titres disponibles sont en anglais. Pas de français mais pas de panique cependant, il n'est pas réellement nécessaire de comprendre la langue de Shakespeare pour avancer. La quête de Daryl se dévoile peu à peu au cours de sept chapitres, et à part une ou deux séquences qui sortent un peu du lot, le tout est grandement répétitif avec un level design linéaire peu inspiré et ultra simpliste, ainsi qu'une histoire inintéressante de recherche d'une jeune fille perdue.
The Walking Dead : Secret Story Edition
Mais ce n'est pas tout. Entre chaque chapitre, il est nécessaire de partir en ville à la recherche de ressources, dans des niveaux encore plus redondants que l'aventure principale, et qui doivent être traversés à toute vitesse pour ne pas être rattrapé par la horde de rôdeurs, matérialisée pour l'occasion par une zone rouge, façon Fortnite, qui se déplace doucement en ville, vous obligeant à avancer et à choisir judicieusement les magasins et habitations à piller. Honnêtement, on a plus l'impression d'être dans la superette de Secret Story qu'en plein The Walking Dead, à courir partout pour ramasser le maximum de trucs au hasard dans le temps imparti. Pour mener à bien ces missions « speedrun », vous avez le choix entre trois avatars. Je dis « avatars » plutôt que « personnages » puisqu'il n'y a aucune différence de gameplay entre Rick, Carol et Michonne. Si vous espériez jouer au katana grâce à Michonne ou au revolver avec Rick, que nenni ! Tous les héros partagent le même arsenal, qu'on débloque progressivement en les trouvant dans des caisses sur notre chemin. Le katana de Michonne est bien présent, tout comme une batte de baseball, des armes inutiles comme un marteau ou une pelle, ainsi qu'armes à feu, du pistolet au fusil mitrailleur en passant par le fusil à pompe.
Petit couteau VS mitraillette ?
D'ailleurs, dans le monde d'Onslaught, le petit couteau et la machette semblent être les armes ultimes, permettant de tuer la plupart des zombies en un seul coup, même les casqués, alors que les armes à feu nécessitent plusieurs tirs pour se débarrasser d'eux. Trois tirs en pleine tête pour tuer un seul rôdeur quand ils sont quatre ou cinq, ça vous passera immédiatement l'envie d'utiliser les pistolets, pour vous contenter de taper sur leur crâne avec les armes blanches. Contrairement à Saints & Sinners, aucune physique réaliste n'est présente, les armes n'ont aucune inertie et sont littéralement attirées par la cervelle des zombies, si bien qu'il suffit de remuer le bras n'importe comment pour terrasser une horde d'ennemis, même dense. Concrètement, la physique des combats est tellement brouillonne qu'elle en devient ridicule tant on finit par faire n'importe quoi... Et que cela fonctionne ! C'est en gros la principale différence avec son homologue. The Walking Dead Onslaught se révèle un jeu terriblement facile, qu'on a pu terminer en difficulté maximale sans mourir une seule fois (!!!). Étonnant pour une expérience de « survie »... En fait, il s'agit d'un jeu d'action avant tout, sans gestion d'endurance, sans inventaire à part la roue de sélection des armes, et avec un côté RPG du pauvre demandant de construire de nouveaux bâtiments dans la ville d'Alexandria. Bâtiments qu'on ne peut d'ailleurs même pas approcher, puisque le joueur est éternellement cloisonné dans la toute petite partie centrale de la ville. Frustration maximale puisqu'on ne peut même pas aller voir Carol, qui se trouve à deux pas de nous, le jeu nous rappelant sans cesse qu'on ne se rendre dans une direction car « les autres nous attendent et ont besoin de nous ». À noter qu'il est également possible d'améliorer toutes les armes avec une partie des ressources récoltées, d'où l'intérêt d'en récupérer un maximum pendant nos pérégrinations.
Où sont les "hommes" ?
L'univers dangereux de The Walking Dead ne se limite pas aux zombies affamés. Tout le monde le sait, il est également peuplé d'autres factions humaines, souvent bien plus dangereuses. Dans Onslaught, il n'en est rien. Aucun humain à l'horizon, aucun gunfight en s'abritant derrière des protections diverses. Vos ennemis sont tous, sans exception, des zombies. Un défaut majeur pour un titre qui nous a fait croire qu'on devait repeupler la ville d'Alexandria en accueillant de nouveaux survivants. Ceux-ci ne sont en fait qu'une statistique, ils ne sont pas visibles dans le jeu et ne vous parlent qu'à travers des courriers accrochés au « tableau de la communauté », celui-ci proposant au passage quelques messages de personnages connus mais qu'on ne voit pas non plus, comme Maggie par exemple. L'autre figure omniprésente n'est autre qu'Eugene, le génie anciennement expert en mythomanie, qu'on entend nous parler exclusivement au travers de la radio et qui fait aussi office de taxi au volant de la camionnette, munies de vitres teintées, pour ne pas avoir à modéliser le personnage... Une autre déception qui s'ajoute aux très nombreux problèmes de ce The Walking Dead Onslaught, qui échoue lamentablement dans cette tentative de succession à l'excellent Saints & Sinners. Onslaught n'est malheureusement qu'un grand pas en arrière par rapport à ce qui existe aujourd'hui en réalité virtuelle, tant graphiquement qu'en termes de mécaniques de jeu. C'est un jeu mal conçu, brouillon et qui plus est, un peu court et pourtant répétitif.