Ayant brillamment redressé une trajectoire aléatoire avec WRC 8, Kylotonn est de retour avec la neuvième itération de la licence de simulation de Rallye. Toujours détenteur de la licence officielle, le jeu se met donc à jour pour nous proposer de projeter de la boue et de la neige dans tous les sens cette année. Si vous avez été attentifs à cette introduction, vous avez peut-être déjà repéré un mot-clef...
Il n'est jamais évident de se renouveler sur un jeu aux options a priori aussi fermées qu'un titre de course. Quel que soit le sujet, il s'agit toujours de se retrouver au volant d'une voiture, pas de raconter une aventure pleine de rebondissements. WRC 9 doit arriver à confirmer les qualités de son prédécesseur tout en étant pas trop timide et avare de nouveautés. Peut-être que nos français de Kylotonn Racing ont été un peu frileux cette année.
El classico
Bien évidemment, licence WRC oblige, on reste dans des terres connues avec les équipes officielles et les véhicules de cette saison. Seul le fait qu'il existe en deux versions (Standard et Deluxe) lui amène quelques différences notables en termes de contenu historique et avec une spéciale supplémentaire.
De base, vous disposez des véhicules WRC, WRC 2 et 3, ainsi que le Junior WRC. En tout, cela fait une trentaine de voitures. Rien de très mythique, il faut bien le dire (donnez-nous une R5 Turbo groupe B), mais le job est fait correctement et ceux qui veulent coller au réel ne seront pas déçus.
Vous pouvez faire évoluer tous ces bolides en spéciales seules, super spéciales et dans des championnats que vous pouvez créer vous-mêmes. Avec une centaine de tracés, il y a très largement de quoi faire. Le mode le plus intéressant étant bien entendu toujours la carrière qui va vous demander en plus d'être pilote, de gérer plusieurs aspects de votre écurie de course.
A strange feeling of "déjà vu"
Ceux qui ont déjà vidé des hectolitres de carburant sur WRC 8 auront l'impression de lire le début du test de ce jeu. On continue ici dès qu'on se retrouve au volant. Ou pas d'ailleurs, puisque les options de personnalisation graphiques sont relativement complètes pour s'adapter à tous les types de joueurs. De ceux qui ne possèdent qu'un paddle à ceux qui disposent d'un volant mais ne veulent pas que ce dernier apparaisse à l'image.
Le moteur graphique ne semble pas avoir évolué grandement. C'est une déception, car c'est un reproche que l'on pouvait également faire il y a deux ans. Notamment au niveau des décors, dont le côté artificiel est appuyé par un retour automatique en piste dès que l'on s'éloigne un peu trop des rails définis par Kylotonn. Autre point gênant, l'interface n'est pas personnalisable pour replacer les éléments que l'on considère importants au premier plan.
Cela n'enlève rien au travail global qui rend bien hommage aux pays qui sont traversés par les épreuves, notamment concernant les effets atmosphériques, les conditions de pluie et l'état de la piste quelle que soit sa surface. Heureusement que le copilote possède de bonnes notes et des indications assez claires. Mais voilà. Le copilote avait déjà pris de bonnes notes l'année dernière et à l'image de votre prof d'histoire préféré, il se contente de les ressortir cette année.
Seul en tête
Rehaussons un peu ces impressions en demi-teinte pour noter une amélioration certaine au niveau du jeu à la manette qui intéresse tout de même un grand nombre d'utilisateurs. Après un petit passage dans les réglages pour s'adapter à votre style (le pad est un peu trop sensible de base), toutes les voitures "tombent" très bien en mains. La sanction est néanmoins certaine si vous vous plantez, en particulier avec toutes les options de réalisme à fond et les dégâts au maximum.
Il faudra alors gérer les réparations au parc fermé, ce qui permet d'enchaîner sur l'indispensable travail de gestion d'équipe qu'il faut développer en mode carrière pour apporter de la profondeur au jeu. Budget, compétence des équipes, amélioration de la voiture, fiabilité, contrats, réparations... C'est assez intéressant. Ici encore, autant que l'année dernière, pour donner une orientation plus personnelle à votre façon de jouer.
WRC 9 slalome entre deux rochers. Le premier, c'est qu'il n'y a pas de concurrence et donc pas matière à briller particulièrement pour se démarquer. Le second, c'est de parvenir à évoluer suffisamment pour justifier un achat par rapport à la version précédente. Disons que la voiture laisse un peu de peinture sur chaque rocher. WRC 9 reste la référence en la matière, mais aurait pu faire preuve d'un peu plus d'audace dans son évolution, par exemple en amenant un peu plus de contexte à ses épreuves pour rendre la carrière plus vivante.