Le même mois où le phénoménal Minecraft fête ses onze ans et atteint les deux-cent millions d'exemplaires vendus à travers le monde débarque une nouvelle façon d'explorer son univers. Pas de construction avec Minecraft Dungeons, on est là pour tout dégommer, et que tout le monde s'amuse.
Le très corrompu et assoiffé de vengeance Arch-Illageois veut tout casser. C'est idiot, mais c'est comme ça. Son armée de monstres met la Surface à sac. Il n'y a plus d'espoir. Ou plutôt n'y avait. Car vous venez justement d'arriver, vous aventurier(e) intrépide, prêt(e) à guerroyer pour annihiler la menace et faire revenir les rires et la joie partout dans le monde. Seul ou avec trois amis connectés, vous partez sur un sentier qui ressemble à celui arpenté dans de nombreux hack and slash. En plus cubique.
Bienvenue dans Diabloc
Minecraft est connu et reconnu pour son esthétique, sa simplicité, et son incroyable potentiel créatif. Minecraft Dungeons a-t-il les mêmes atouts à faire valoir ? Autant le dire tout de suite, des qualités du bac à sable de Mojang, il ne retient que ce qui lui permet d'être joué par tous sans aucune prise de tête. Tout ce que vous en aviez vu vous laissait penser à un Diablo pour enfants - et éventuellement la famille, grâce au multijoueur jusqu'à quatre ligne ? Devinez quoi : c'est exactement ce à quoi l'on a droit.
Le proposition reste celle d'un dungeon-crawler en vue isométrique. Après choix de votre skin, vous traversez une dizaine de niveaux, générés aléatoirement, allant des bois des Creepers au Palais de Hautbloc en passant par les Mines de Redstone ou encore un champ de citrouilles. Vous voyez du pays et balayez des dizaines et de dizaines de créatures aux caractéristiques variées et ramassez butin et émeraudes qui vous permettent de gagner en puissance et en résistance. Sans classes définies, puisque ce sont les équipements qui vont déterminer votre style. Vraiment ravissant. Mais assez limité. On interagit finalement assez peu avec l'environnement - pas destructible. En dehors des ennemis, dans de rares cas, des interrupteurs, pièges et clés à porter (et qui se font la malle si vous vous faites toucher), que des attaques à asséner et des coffres à ouvrir. Pas de folklore qui s'étoffe avec d'éventuelles lectures, de rencontres avec des PNJ ou de mécanismes qui nécessiteraient un brin de réflexion. Les stages, assez directs mais qui peuvent aussi abriter quelques passages secrets, se focalisent sur le nettoyage, avec des objectifs compréhensibles de tous.
Simple et funky ?
N'attendez pas que la montée en puissance et la gestion de l'inventaire vous posent le moindre souci non plus. Tout se trouve encore une fois, et il faut le voir comme une réussite, extrêmement simple et clair, dans le menu de gestion de votre personnage. Votre équipement se compose de seulement trois éléments de base : arme de mêlée, arme à distance et armure. Si aucune amélioration ou personnalisation n'est à prévoir, l'expérience aidant, vous y assignez des points qui servent à profiter d'enchantements, des compétences passives conférant des bonus "classiques" (plus de dommages, de résistance, addition de dégâts élémentaires, etc...). S'ajoute à cela trois emplacements pour des artefacts, à utilisation très contrôlée par cool down, qui offrent un peu de fantaisie en plus de solutions qui peuvent soulager (invocation de familier, pose de feu d'artifice sur une flèche, saut...). C'est ensuite au hasard et à vos aspirations de décider du reste avec le loot, fréquent, et assez souvent raccord avec votre progression - même si vous vous retrouverez sûrement à passer de gros guerrier à véritable ninja ou simili-mage suivant les récompenses obtenues.
Si ce qu'on vous offre sur le terrain ne suffit pas, vous pouvez d'ailleurs recycler chaque objet, le camp de base dispose de deux échoppes où dépenser les émeraudes ramassées ici et là. Le forgeron et le marchand voyageur vous refourguent respectivement des pièces d'équipement et des artefacts. Aléatoirement, histoire de pousser à la dépense tant que vous n'avez pas trouvé votre bonheur, et de rester, dans un système simple qui ne force à avoir besoin de plus que d'un coup d'oeil pour trouver son bonheur.
Le cube entre deux chaises
L'accessibilité, donc. Mais la variété et la difficulté qui peuvent aider à renouveler l'expérience sur le long terme, prédisposer à continuer à retourner sur les champs de bataille ? Voilà où ça coince un peu pour les fans de la licence d'un âge un peu plus avancé, qui pourraient imaginer un défi raisonnable. En dehors du fait que la roulade d'esquive et la seule potion dont on dispose exigent un certain temps avant une nouvelle utilisation, aucun frein majeur. C'est voulu : vous avancerez en ligne sans contretemps, sauf peut-être dans un dernier donjon un peu plus intense. En restant un tantinet raisonnable, on déblaye à toute vitesse, assez mécaniquement et sans étincelles particulières, reconnaissons-le, la faute au manque de diversité des situations et de profondeur. Et cela prendra au grand maximum cinq heures pour en finir avec la campagne, pas mémorable, une première fois. Deux niveaux de difficulté supplémentaires se débloquent une fois terminé (Aventure et Apocalypse), assurant un défi plus balèze et des récompenses toujours plus folles. Mais pas sûr que l'envie de refaire un tour de manège Minecraft Dungeons se manifeste, malheureusement. Un seul suffit.