Se rappelant à notre bon souvenir tous les deux-trois ans à peu près avec un standalone, un jeu se déroulant dans le même univers et des portages en tous genres, la série Saints Row du studio américain Volition n'a pas accueilli de nouveau véritable épisode depuis la sortie du quatrième opus, en 2013. Et c'est justement de celui-ci dont il sera question aujourd'hui puisqu'il embraye le pas de son aîné The Third qui, il y a moins d'un an, faisait faire une première incursion sur la Switch à la série. Déjà pas en super forme sur PS4/One avec son remaster Re-Elected, ce quatrième épisode accuse clairement le coup sur la console hybride de Nintendo.
Après avoir démantelé le Syndicat, les Saints règnent en maître sur le pays et vous voilà élu président des États-Unis. Mais c'était sans compter l'intervention de l'empire extraterrestre Zin qui, en un clin d'oeil, raye notre bonne vieille planète du système solaire. Emprisonné dans une version virtuelle de Steelport, votre objectif est simple : libérer tous vos camarades, faire bugguer la simulation et fiche une branlée mémorable au chef Zinyak, responsable de la destruction de la Terre.
You got the touch, you got the poweeer !
Véritable GTA-like gonflé aux amphét', Saints Row IV se démarque clairement de son illustre modèle en proposant un univers complètement barje ne répondant qu'à un seul mot d'ordre : le fun avant tout. Le prétexte de la simulation virtuelle permet à nos Saints de s'octroyer une pelletée de pouvoirs plus jouissifs les uns que les autres (boule de feu, télékinésie, décharge élecrique...) et de se rendre d'un point à l'autre de la ville en fusant comme une flèche entre les voitures ou en planant au-dessus des buildings. Le joueur a également de nombreuses armes, parfois improbables, à sa disposition ainsi que des outils de personnalisation à foison (vêtements, tatouages, tuning...).
Donnant dans la référence pop à outrance (Armageddon, Terminator, Star Trek, Streets of Rage...), Saints Row IV est un jeu qui se veut généreux en tous points, quitte à ne pas faire dans le subtil. Je vous invite d'ailleurs à (re)lire le test rédigé par Tiger à l'époque de la sortie du jeu sur PS3/360. Sachez simplement qu'au-delà de la douzaine d'heures nécessaires pour terminer les missions principales, on peut rajouter facilement une vingtaine de plus pour upgrader les pouvoirs (grâce aux clusters à ramasser un peu partout) et les compétences (grâce à l'argent) de notre personnage et pour venir à bout des missions annexes ainsi que des nombreux défis que le jeu nous invite à relever.
Un bug dans la matrice
En somme, grâce à la relative variété des missions proposées, on ne voit vraiment pas le temps passer, surtout lorsque l'on bascule en mode portable : il s'agit bien là du principal atout de ce portage. À noter que l'on peut activer ou non le mode gyroscopique, avec les Joy-Con ou la console en mains, pour un rendu assez imprécis il faut bien le dire. Le jeu permet toujours de bourlinguer dans les rues de Steelport avec un compagnon, en ligne ou en multi local. Par contre, où donc est passé Gat out of Hell ? Le standalone paru en même temps que Re-Elected manque à l'appel et vu le tarif affiché pour un jeu qui date quand même de sept ans, à savoir 40 euros, on est en droit de se demander pourquoi.
D'autant que, techniquement, le titre est totalement à la ramasse en mode portable. Et pas la peine de nous sortir l'excuse de la simulation virtuelle défaillante, le jeu accuse des mêmes tares que les versions précédentes : aliasing, tearing, saccades... ou encore bugs de collision faisant que même certains boss se plantent dans le décor. Ce qui, coup de bol pour moi, m'a permis d'en dézinguer quelques-uns sans avoir à faire trop d'efforts - l'ami Romain n'avait pas eu la même chance pour son test de la version PS4/One. Sur la télé, le jeu s'en tire quand même mieux et si les bugs sont toujours présents, le clipping est moins prononcé et les textures moins baveuses.