Oyé braves masochistes de France et de Navarre, Nioh 2 ne va pas tarder à débarquer sur le disque dur de vos rutilantes PS4. Chez Gameblog, ça va faire une dizaine de jours qu'on le ponce dans tous les sens, et on vous donne notre avis maintenant ! Il était temps.
3 ans après la franche réussite du premier épisode, Nioh revient avec une suite, lui qui n'est plus le seul Dark Souls Like à se dérouler dans la période "Japon Féodal" depuis Sekiro. Aux commandes, toujours la Team Ninja, qui nous offre là ce qui est peut-être un de ses meilleurs jeux. Au point de concurrencer From Software sur son propre terrain ? C'est ce que nous allons voir.
Nioh Zero
Dès le départ, l'éditeur de personnage de Nioh 2 nous met dans l'ambiance. Ce dernier est ultra stylé, et nos parents nous parlent depuis l'outre-tombe et commentent tous nos choix, sur le futur de leur enfant, pleins d'espoir. Le nombre de possibilités de customisation est assez hallucinant, les coupes de cheveux sont nombreuses et complètement paramétrables, avec les longueurs de la frange ou de la nuque. Les possibilités sont presque infinies, et tout le monde, homme et femmes, peuvent échanger barbes et couettes. Qu'il est loin le ticket premium de DOA6 qui permet de louer une couleur de cheveux ! Avec cet éditeur, on va pouvoir se créer un monstre ou un ange, et la Team Ninja nous montre l'étendue de son talent dans un domaine où on ne les attendait pas forcément vu les autres productions du studio. Cet éditeur de héros de RPG est ultra-complet et parmi les meilleurs du marché. De plus il possède des fonctions communautaires, avec le partage de ses modèles favoris. De quoi y passer plusieurs heures, et y revenir à volonté ! A noter que, Team Ninja oblige, les héroïnes disposent d'une gestion assez sommaire de la physique de leurs seins ! Et si l'envie nous prend, on pourra même se transformer en William si l'on possède une sauvegarde du premier sur son disque dur.
Dès la première cinématique, notre héros sera très beau, mais ne vous attendez pas au scénario de l'année : sur fond de guerre à la Dynasty Warriors, dont on retrouve le design des héros, notre avatar mi-homme mi-Yokai tente de se frayer un chemin dans cette époque troublée. Le tout est très touffu et avare en détails, avec pas mal d'ellipses, bien que soutenu par une encyclopédie, et au final, on en oublie presque que le jeu est un pré-quel du premier épisode. La direction artistique est tout de même folle, avec des décors exotiques - on passera sur les grottes - des monstres variés et un folklore omniprésent, que ce soit de façon visuelle ou sonore. Quelques cinématiques animées sont aussi de la partie, plutôt classes, et des phases de visuel novel sauvages font leur apparition sur la carte. Le tout s'appuie sur une excellente technique globale, soutenue par une superbe direction artistique, et propose de choisir entre framerate et résolution. Aussi, clairement, depuis le premier épisode, les graphismes ont fait un vrai bond en avant, et tout est plus beau, plus fin, moins flou. Ce n'est toujours pas Horizon Zero Dawn, mais ça flatte pourtant presque autant la rétine.
Nioh-Tengu
Le gameplay de Nioh 2 n'est pas en reste, pas du tout même. L'aventure s'ouvre avec un tutoriel qui va présenter les bases et les nouveautés. On va pouvoir choisir le type de yokai avec lequel commencer. Les mécaniques Souls à base de feu de camp, d'endurance, d'expérience perdue et de raccourcis sont toujours présents. Et la jouabilité action du premier, très technique, est toujours là : postures qui changent le move set d'une arme, et qui jouent sur la consommation d'endurance, l'impulsion de Ki, qui permet de récupérer plus sa stamina à la fin de chaque combo, mais aussi de purifier les marques laissées par les ennemis au sol. Dans Nioh 2, on cherche surtout à entamer la jauge d'endurance de l'ennemi pour lui porter un coup fatal. Pour cela, une nouvelle mécanique fait son apparition : le contre Yokai. Il permet d'interrompre les attaques ennemies chargées, et de faire bien mal en retour ! On va pouvoir customiser ses attaques en ramassant des noyaux sur les cadavres de ses ennemis. Et on pourra aussi, au besoin, se transformer en un monstre démoniaque que Dante ne renierait pas ! Ces nouveautés font du bien et rendent la jouabilité encore plus complexe et intéressante. De plus, le feeling par rapport au premier épisode est vraiment bien plus souple, notre héros semble bien moins rigide et ces ajouts de gameplay font vraiment franchir un cap à la série sur ce point, déjà très bonne, et qui en devient du coup excellente.
Sur notre chemin, on à croisé pas mal de bestioles, des anciennes mais aussi des nouvelles et des soldats tout droits sortis de Resident Evil 4 ! Les Boss sont impressionnants, avec des humains, mais aussi de gigantesques Yokais, des monstres venus de Monster Hunter, des mid boss dangereux, tout comme le moindre mob de base, mais leur IA n'est pas des plus futées, avec quelques problème de Pathfiding dans les zones qui s'y prêtent, et ils lâchent très vite l'affaire si vous fuyez. Mais après tout, ce dernier point est une constante des Souls-like, même Sekiro, qui proposait pourtant de l'infiltration, souffrait du même mal (et en fait, heureusement !). En combat, vous aurez le choix entre plusieurs armes aux sensibilités différentes, et les combos se terminent souvent par des démembrements dont Ryu Hayabusa serait fier ! Côté RPG, c'est très complet, avec des compétences liées aux armes, à la magie, aux techniques de Ninja et aux âmes de Yokai à associer à son contre et sa transformation. On pourra aussi préparer son Jutsu tel un sorceleur, avec des bombes, des enchantements d'armes ou des parchemins d'invisibilité pour rusher jusqu'au boss ! Les arbres de compétences sont bien plus graphiques et lisibles que dans le premier... Les loots se font par milliers comme dans Diablo, et la gestion de son équipement et de ses modifications est très complète. Dans Nioh 2, vous allez aussi passer pas mal de temps dans les menus.
Desti-Nioh
Alors oui bien sûr, le jeu est très difficile. Malgré tout, il est plutôt généreux avec les fournitures : On ne manque pas de tablettes de soin, les ennemis en lâchent régulièrement, et on peut très vite en avoir 8 dès le début du jeu. Le premier ennemi un tant soit peu plus dangereux que les autres, est capable de vous tuer en deux coups, très rapides, même si on a pris une potion entre les deux. Mais comme je le disais précédemment, avec une bonne gestion de son équipement et de ses pouvoirs, on se facilite grandement la vie. Mais il est un aspect qui rend le jeu bien plus simple : La coopération en ligne, avec deux autres joueurs, ou avec un PNJ lié à la mission ou avec une IA de tombe bienveillante, laissée au sol par un autre joueur.
Si l'IA est plutôt débile, et sert surtout de lièvre pour attirer les ennemis, avec trois vrais joueurs, le jeu devient une promenade de santé. Les secrets et les pièges sont révélés par les joueurs les plus expérimentés, et les boss, qui ne savent plus où donner de la tête, se font faucher en deux temps trois mouvements, notamment les humains qui ne peuvent même pas placer une seule attaque devant un tel déluge de violence. La satisfaction n'en reste pas moins grande, tant le jeu peut parfois se montrer intraitable seul. Jouer les sempai peut aussi être très gratifiant ! Rouler avec un meilleur stuff sur les missions du début qui nous ont tant fait rager, ça n'a pas non plus de prix ! En fait, il était là le mode facile que vous vouliez dans Sekiro !
Nioh Ni bas
Si le plaisir en combat est donc bel et bien là, il en va de même pour le level design. On retrouve toujours le principe de missions principales et secondaires à choisir sur une carte, avec 3 missions principales par région et le double de missions secondaires. De quoi tenir entre 50 et 100 heures selon votre niveau et votre propension à jouer en coop ou pas. Les missions secondaires reprennent des bouts de niveaux des missions principales en changeant le moment de la journée ou la météo, et en plaçant des murs le long du chemin à emprunter.
Dans le scénario, c'est bien moins linéaire, avec de vastes niveaux, bien construits, avec des zones de corruption à purifier, aux nombreux raccourcis et où les fans d'exploration à la dure seront servis. On n'y retrouve pas l'unité d'un monde ouvert à la Dark Souls, mais ça fait franchement bien le job. Et on pourra rejouer les missions du scénario sous forme de mission crépuscule, encore plus dures ! Franchement, on a vraiment été séduit par Nioh 2, qui se pose comme un des meilleurs de sa catégorie, venant chatouiller le géant From Software sur son propre terrain, et qui devrait vous tenir occupés une bonne partie du printemps !