Après avoir foulé les lecteurs d'à peu près toutes les consoles de salon depuis près de 15 ans, voici que Devil May Cry 3 revient une énième fois, et cette fois-ci, c'est sur la machine tendance du moment : la Switch. On a arpenté les couloirs de cette référence du beat'em all une nouvelle fois et on vous livre notre verdict sans lus attendre.
En son temps, Devil May Cry 3 avait eu la lourde tache de relever la série après le relatif échec critique du deuxième épisode. Responsables de la bavure après l'éviction d'Idetaki Kamiya, la mission était finalement accomplie avec brio par Ideaki Itsuno et son équipe, en revenant aux sources du succès du premier : à savoir du combo à gogo et une badassitude à toute épreuve ! Mais cela fait tout de même 15 ans que le bébé est sorti, et le TEST de cette version Switch sera l'occasion de voir si le tout n'a pas un peu trop vieilli, et, surtout, si le portage est de qualité. Let's Rock Baby !
Sick Smoking Stylish
Et dès les premières minutes, force est de constater que question gameplay, ça fonctionne toujours . En plus de la jouabilité de base de DMC3, qui n'a plus à faire ses preuves, cette Special Edition va vous proposer de jouer en mode Freestyle, qui laisse énormément de possibilités dans les associations de styles et d'armes. Le tout ajoute bien évidemment encore plus de profondeur à une jouabilité qui n'en manquait pas, et la découverte et l'exploration des combos n'en sera que plus gratifiante.
L'esprit arcade de la série est bien évidemment exacerbé, et si c'est généralement un peu plus rigide que le Bayonetta dont nous avons "fêté" le 10e anniversaire il y a 15 jours, il n'en est pas moins bon ! Un aspect a tout de même un peu mal vieilli, mais c'était déjà un peu pourri à l'époque : la gestion de la caméra, trop aléatoire, et qui aurait mérité un petit coup de polish. 15 ans après DMC3 est donc toujours aussi bon ludiquement parlant, et qu'on y ait joué ou pas à l'époque, pour les amateur de Beat'em All, il y a de quoi se faire plaisir.
Et pour profiter de tout ceci, au programme, toujours la même campagne scénarisée avec ses multiples difficultés à conquérir tout en chassant le high score. La version Switch se voit par contre dotée pour la première fois d'un mode multijoueur pour deux, jouable en local à deux joueurs, Dante et Vergil, sur le même écran. S'il ne s'agit là que du palais sanglant, et non du jeu de base, l'ajout est fort sympathique et en mode table, avec les Joy-Cons détachés, c'est carrément stylé. Et du coup, DMC3 Switch devient la version la plus complète du titre à ce jour.
Very Special Edition
Mais sera-t-elle aussi la version la plus optimisée ? Rien n'est moins sûr... Le portage que l'on nous propose ici est très similaire à celui des compilations HD sorties sur les consoles de 7e et 8e génération, avec les mêmes gros défauts ! Les cinématiques ont une résolution digne d'une PS2 branchée sur un écran cathodique avec une péritel, on exagère à peine, et sont extrêmement floues, ce qui devient encore plus frappant en mode télé... On a parfois l'impression que deux images se superposent et on en viendrait presque à aller chercher la paire de lunettes 3D qu'on a récupéré au cinéma pour voir s'il se passe quelque chose !
Un autre aspect va faire pleurer les yeux du diable qui sommeille en chacun de nous : des menus découpés à la truelle, encore en format 4/3, avec une résolution là encore similaire à celle d'une VHS. Franchement, c'est un peu gros, un peu trop visible, et ça donne un aspect "shareware" à notre bon vieux DMC3. Mention spéciale au menu principal, où les images des deux héros semblent être de deux définitions différentes, basses bien évidemment, comme si on avait récupéré les artworks sur Google Images pour faire un montage pour l'anniversaire de son beau-frère, et sur lesquelles vient se superposer une barre de menu en haute définition. Le tout manque clairement d'harmonie, et ça pique vraiment les yeux.
Indispensable ou pas ?
Néanmoins, malgré ces deux tares visuelles, en jeu, c'est plus sympathique, l'action est bien fluide que ce soit sur la télé ou en mode portable, et on prend plaisir à jouer même si les textures et les modèles 3D accusent un peu leur âge. En portable, cela aura moins d'importance, évidemment. Et si c'est donc un plaisir de rejouer à DMC3 sur Switch, on ne peut que pester contre ce portage fait à la truelle de chantier, mais aussi contre le prix, qui nous semble un peu élevé au vu des tarifs pratiqués par les compilations HD sur Xbox et PlayStation en leurs temps... A bon entendeur !