Les maîtres de l'horreur le savent, moins on en voit, plus on a peur, imaginaire à l'appui. Un principe repris au pied de la lettre par Alexandr Logvinenko pour Breathing Fear (lauréat de la Games Jam: Gamm en 2014), qu'il s'agisse du champ de vision très limité de son décor plongé dans l'obscurité ou des gros pixels utilisés pour le représenter. Ce jeu de survie consiste ainsi à explorer une mystérieuse demeure et ses alentours muni d'une simple lampe torche, dont la lumière sert non seulement à éclairer les lieux, mais aussi à maintenir un rythme cardiaque le plus bas possible, sans quoi l'infarctus survient sans crier gare, ou presque. Minimaliste tant par sa réalisation que par son impitoyable système de progression par l'échec, ce point and click se révèle toutefois assez élaboré en matière de mise en scène. Au delà d'une ambiance sonore inquiétante, les scabreuses investigations inspirées de références cinématographiques et vidéo ludiques du genre recèlent en effet(s) quelques séquences étonnamment malsaines, une poignée d'énigmes, et surtout plusieurs fins plus ou moins horribles. Sans vraiment justifier sa restriction théorique aux plus de 18 ans, Breathing Fear se montre donc plus terrifiant qu'il n'y paraît, en tout cas dans le bon sens du terme.
TEST de Breathing Fear : Effrayant à en couper le souffle ?
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04 décembre 2019