Derrière ce titre qui aura fait lever les sourcils des aficionados de la carrière musicale de Jared Leto se cache une petite curiosité nous venant tout droit du Canada, déjà parue l'année dernière sur Steam et il y a quelques mois sur Xbox One. 39 Days to Mars donc, développé par le discret studio It's anecdotal, pointe de nouveau le bout de son nez en cet automne frisquet pour garnir les ludothèques de la PS4 et de la Switch.
Dans une Angleterre victorienne alternative, un scientifique est pris d'une idée plus folle encore que les héros du diptyque lunaire de Jules Verne : et s'il fallait viser, non pas la lune mais Mars ? Ainsi, voilà qu'Albert se lance dans un voyage sans retour, flanqué de son chat Percival ou de son ami Baxter.
Life on Mars?
Car oui, il est possible de parcourir l'aventure en solo ou en coop'. Toutefois, comme le signale à plusieurs reprises le jeu avant de démarrer une partie, il est fortement conseiller d'embarquer un ami avec vous. Chaque joueur contrôle alors un personnage et tous deux évoluent sur un plan 2D. Après une courte préparation, les deux joyeux drilles s'élèvent dans les airs à l'aide de leur vaisseau de fortune en partance pour la planète rouge. Afin de parvenir à destination, ils devront assurer la maintenance du vaisseau tandis que les jours défilent, jusqu'aux fameux trente-neuf jours nécessaires pour se rendre sur Mars.
Dans les faits, les joueurs doivent résoudre un certain nombre de puzzles leur permettant de réparer tel mécanisme du vaisseau ou d'éliminer telle menace spatiale. Le gameplay se veut minimaliste : chaque joueur peut saisir un élément et le déplacer tandis qu'une action combinée permet de sectionner avec une cisaille par exemple. Les énigmes, plutôt simples, sont assez variées, même si la maniabilité est parfois hasardeuse, notamment lorsqu'il faut faire pivoter un objet à deux.
Tea for two
Clairement, le titre de It's anecdotal est pensé comme une expérience coopérative et non comme un jeu solo au vu de la structure des énigmes. Tenter de les résoudre tout seul nous fait basculer dans un gameplay asymétrique trop peu instinctif pour être plaisant à jouer puisque ce que fait une main, l'autre la défait très souvent, par réflexe. Au contraire, l'aventure en coop' tire avantage de la collaboration des deux joueurs et ne souffre d'aucun temps mort. À savoir d'ailleurs que celle-ci se conclut en une heure et demie max donc pas besoin de se réserver toute une soirée.
Globalement, l'enrobage visuel de ce 39 Days to Mars ne manque pas de charme, avec cette atmosphère steampunk et ces personnages que l'on croirait voir évoluer sur une feuille de papier kraft. Au niveau sonore, c'est du tout bon également avec une bande-son à la fois mélodique et aérienne, ainsi que des effets sonores qui rendent compte du caractère branlant du vaisseau. Enfin, comment ne pas évoquer l'humour omniprésent du jeu, qui puise sa source dans la représentation que le monde se fait de nos amis d'outre-Manche, à savoir de flegmatiques et insatiables buveurs de thé. Les quelques répliques dans la langue (et l'accent) de Shakespeare sont un régal. Cependant, pas de panique : le texte est bien en français.