Football Drama propose de se mettre dans la peau d'un entraîneur de football. Mais contrairement aux simulations rigoureuses et profondes telles que Football Manager ou plus légères telles qu'on peut les expérimenter dans FIFA ou PES, le ton est ici satirique et le jeu s'articule autour de choix, de cartes à utiliser pendant les matchs, porté par un visuel de bande-dessinée. Une approche atypique du sport le plus populaire au monde mais qui malheureusement ne convainc pas.
Dans Football Drama, on incarne donc Rocco Galliano, nouvel entraîneur du Calchester Assembled Football Club. Au-delà des choix d'entraînements, des schémas tactiques et des styles de jeu (matérialisés par des cartes à utiliser en jeu, pendant les matchs, au tour par tour), dans ce titre qui évoque vaguement des personnages et des situations du vrai monde du ballon rond, ce technicien caractérisé par sa pipe devra aussi faire des choix, hautement moraux, concernant le dopage, la troisième mi-temps des joueurs, la corruption.
Des choix qui seront répercutés en match sur les actions disponibles à travers les cartes à jouer, entre karma (le côté lumineux) et le kaos (le côté obscur). Malheureusement, par le manque de contexte avant d'avoir à faire ces choix et surtout par l'aspect bien trop caricatural des intervenants et des situations, ce titre indépendant développé par Open Lab Games et Demigiant agace plus qu'il ne séduit. Le microcosme du football est assez passionnant, impitoyable, galvanisant, pourvoyeur de gloires et de désillusions, pour qu'on espère se plonger dans toute sa complexité, en tout cas, dans une proportion plus ambitieuse que celle proposée ici, satirique certes mais nullement caustique car finalement très convenue.
Carton rouge
Football Drama gobe en entier la feuille de match, ne proposant non plus rien d'enthousiasmant par son aspect qui se veut le plus ludique, à savoir les matchs. Durant ceux-ci, soumis aux mêmes remarques lourdingues du duo de commentateurs toujours présents, il sera question d'utiliser les cartes collectées après chaque rencontre, gagnées selon votre alignement moral, à savoir "tiki-taka", "jouer le hors-jeu", "passes aériennes", etc.
Difficile de constater de l'influence réelle de celles-ci en cours de partie, aux actions d'une répétition lassante, au gré des matchs qui répondent à une mécanique de choix binaire, entre les actions qui vont coûter de l'énergie à votre équipe (ex. : "défense active") et celle permettant de récupérer (ex.: "défense passive"), dans un jeu de balance entre la puissance et la fatigue de votre équipe et celle adverse, sans profondeur, barbante après seulement quelques matchs de championnat. Si un titre sur le football qui ne soit pas une simulation était en soi une belle promesse, force est de constater que Football Drama n'est finalement qu'un espoir déçu et à l'aura légèrement prétentieuse.