Avec RAD, Double Fine (Psychonauts, Gang Beasts...) propose un rogue-like / hack'n slash post-apocalyptique. Le genre de proposition pas forcément très originale en 2019 mais qui se démarque ici par un visuel très coloré et une bande-son synthwave censée évoquer les années 80 dans leur version fantasmée et donc... mauve. Pas suffisant pour faire de ce nouveau titre une expérience de jeu intéressante.
Dans RAD, le futur de l'humanité est tragique et radioactif. La Terre se trouve dévastée, son sol aride n'est plus fertile et seule une poignée d'enfants apparaît comme le maigre espoir d'un avenir florissant, littéralement. Car en effet, en incarnant Poufiasse (oui, c'est le blaze d'une des gamines à choisir parmi la bande) ou ses amis au look de Kid Chameleon, il est question de se rendre dans ces contrées inhospitalières et, grâce aux mutations induites par l'environnement, de refleurir les étendues de ce monde ravagé.
Tchernobide
Sur le papier, le pitch est plutôt amusant, dans les faits, beaucoup moins. Tout d'abord, overdose de références aux années 80 tous médias confondus mise de côté, la direction artistique est assez rédhibitoire, ni assez mignonne, ni assez "rad", pour finalement une proposition entre entre-deux plutôt laide. La débauche de couleurs appuyant encore ce sentiment. S'il parait que les goûts et couleurs ne se discutent pas, là ce n'est clairement pas très attrayant, d'un point de vue technique également. Mais le principal défaut du titre, c'est bien sa proposition ludique.
Mutagêne
Dans RAD, il faut donc nettoyer les environnements générés aléatoirement à chaque mort de son personnage. Et des morts, il y en aura beaucoup, cette production étant particulièrement impitoyable, sans qu'on y trouve une once de volonté d'accomplissement, de dépassement de soi, d'arguments pour susciter une attirance par le défi proposé. Peut-être parce que le gameplay se révèle très vite extrêmement répétitif, sans punch, et que l'idée principale de game design censée étoffer l'expérience se relève complètement insipide. En effet, grâce aux diverses mutations, votre personnage obtiendra par exemple une tête de cobra lui permettant de cracher des projectiles ou des ailes de dragon permettant de planer. Mais la plus-value de ces nouvelles capacités est tellement faible qu'on se surprend bien souvent à ne pas les utiliser pour continuer de frapper avec sa batte de baseball, rendant alors la proposition de RAD totalement creuse, ni engageante, ni amusante, surtout au regard du nombre de jeux du même genre disponibles aujourd'hui et bien plus réussis.