Sorti à l'origine sur smartphones au début de l'année 2018, le jeu en forme d'hommage aux grandes séries de l'ère 8 bits, Mega Man en tête, débarque donc sur PC et sur Switch, pour tenter de gratter quelques euros aux joueurs nostalgiques d'un temps où tout était plus simple. Calquant ses mécaniques, son level design et son histoire sur la célèbre série de Capcom, Venture Kid a-t-il vraiment quelque chose à proposer ? La réponse est malheureusement non : récitant ses gammes comme un élève appliqué, il ne se dégage pas grand chose de cet ersatz, qui en place une ici pour Duck Tales, ici pour Castlevania, mais qui ne parvient jamais à se montrer inventif. On saute, on tire, on défait des ennemis grâce à une batterie d'armes de plus en plus complexes, mais rien n'y fait : l'inspiration et l'originalité manquent clairement à l'appel.
Avec ses huit niveaux et trois modes de jeux, il y avait pourtant de quoi faire, mais la perspective de retraverser encore et encore les mêmes environnements plombent cette potentielle rejouabilité. La quête des huit objets cachés aurait pu nous donner envie d'y revenir, mais les trouver relève tellement de l'évidence qu'il ne faudra pas non plus compter sur ce supplément d'âme. Avec ses musiques entraînantes et son esthétique d'Alex Kidd,Venture Kid avait sur le papier de quoi séduire les vieux schnoks que nous sommes tous un peu, mais son classicisme extrême ne l'autorise jamais à décoller. Lorsque j'étais étudiant, un vénérable professeur nous avait donné ce conseil : "Pour l'examen, ne vomissez pas mon cours sur votre copie : je le connais déjà", le studio Snikkabo aurait été bien inspiré de le suivre...