Les parents le savent bien, pâte à modeler rime à la fois avec créativité et tapis tachés. Autrement dit, cette aspiration artistique bienveillante suscite souvent des déconvenues, et c'est hélas le cas de Claybook. Façonné à la main par un trio d'indépendants finlandais, SecondOrder, ce vague mélange de Marble Madness et De Blob se résume à guider une boule d'argile au sein d'environnements constitués également de terre glaise. La boule peut donc prendre plusieurs formes afin de s'adapter aux obstacles, mais le décor se modifie lui aussi selon les interactions, gérées par un moteur physique maison plus ou moins réaliste. Car si ce dernier reproduit de façon crédible les phénomènes de modelage ou l'écoulement du liquide, la prise en compte de la gravité semble plutôt suspecte dans cet univers enfantin. Pire, sa nature forcément instable, qu'il s'agisse de la boule ou du décor, engendre une imprécision chronique des contrôles, encore aggravée par la caméra régulièrement gênée par les éléments au premier plan. Et la possibilité de rembobiner à tout moment pour gommer une erreur ne concerne malheureusement que les mouvements de la boule, puisque le terrain de jeu conserve ses traces. La redondance des objectifs (atteindre des points de contrôles, remplir des bassins ou absorber des objets) rend ainsi d'autant moins réjouissants les vingt niveaux au programme, qui font davantage figure de tutoriel pour le mode éditeur, la vocation fondamentale de Claybook. Or la liberté offerte par ce véritable bac à sable s'accompagne d'une interface ni simple, ni très ergonomique, de sorte que la communauté ne comporte pas beaucoup de contributeurs en l'état. Dommage pour cette production qui n'avait rien d'un colosse, et révèle pourtant des pieds d'argile.
TEST de Claybook (Switch) : Un jeu bien modelé ?
x
14 mars 2019