Song of Memories est un visual novel nippon un peu fripon qui vous propose de trouver l'amour dans une galerie de waifus assez variées, le tout sur fond de fin du monde apocalyptique. Plus niche, tu meurs ! Mais il possède malgré tout quelques arguments qui seraient susceptibles de faire craquer le chaland, qui passeraient par hasard devant la version boite disponible sur les étals de tous les bons revendeurs de notre beau pays**.

Grand prix de littérature de l'Académie française

Et cette introduction un poil chauvine n'est pas anodine. En effet, elle me permet d'enchaîner sur ce qui sera l'une des principales qualités de Song of Memories : Sa traduction française intégrale des textes, un grand luxe dans ce genre si causant qu'est le visual novel. De mémoire, sur une console Sony, seuls Danganronpa V3 et Hatoful Boyfriend proposent cela. Corrigez-mois si je me trompe (pas de fouet, svp), mais franchement, on apprécie vraiment, bien que tout ne soit pas non plus tout beau et tout rose dans le meilleur des mondes. "Clairement", on sent bien que la traduction n'est pas du fait d'un rédacteur français, et s'il n'y a pas de fautes d'orthographe ou de syntaxe, le vocabulaire s'en ressent parfois. On est sur un niveau vraiment simple de l'utilisation de la langue française, sans grande envolée lyrique. C'est du niveau d'un bon écolier qui a appris ses leçons. Toujours sur le vocabulaire, ce dernier se montre parfois assez gauche et inadapté. Par exemple, dans les combats, j'ai mis un moment à comprendre que l'action "améliorer" servait en fait à soigner le héros... Néanmoins, par rapport à de l'anglais et sa moindre richesse en termes de vocabulaire (quoique), on tire tout de même de cette traduction un bilan plus confortable qu'avec de la lecture dans la langue de Shakespeare, malgré quelques caractères bizarres comme le "oe" que même la V3 de Gameblog a du mal à afficher. Franchement, on salue l'effort et c'est un gros "on aime" pour Song of Memories.

Les feux de l'amour

Le point suivant de ce TEST risque de diviser un peu plus : la direction artistique et le scénario. Dans Song of Memories, tout est rose, les musiques niaises au possible, et les romances sont au centre de l'histoire, et y tiennent une place prépondérante. Dans les dialogues, tout comme dans les actions des personnages qui sont guidées et reflètent leurs sentiments. Et malgré la grosse surcouche d'apocalypse mystique qui s'abat sur Terre, il faudra vraiment aimer voir le protagoniste s'amouracher de toutes ses prétendantes, sésame vers de précieuses scènes de fan service, qui sont ici légion. Les protagonistes sont tout droit sortis d'un bon vieux harem manga, avec une bande de potes nerds et pervers, et des waifus aux profils très classiques allant de la tsundere à la fanatique de sport. Une de vos camarades est pour sa part en train de lutter contre la maladie, ce qui va introduire une notion de mort, en opposition à celle de l'amour, qui prendra tout son sens dans la suite du jeu. En effet, sans trop en dire, Song of Memories nous guide un peu vers les mauvais choix dans notre première partie, pour nous mener à une fin inhabituelle dans le genre. Le jeu recommence ensuite bien différemment...

Il fallait bien justifier le "song" dans le titre

Dans Song of Memories, ce sont les choix de dialogues avec les personnages, avenants ou pas, et les moments passés avec l'un ou l'autre qui vont décider de votre destinée. On retrouve bien évidemment un flowchart classique sous forme de calendrier, avec des repères pour se retrouver dans toutes les différentes routes. Mais une phase de gameplay va se montrer plus originale, sans pour autant réussie : des passages de jeu de rythme ! En effet, un groupe de 5 idols magiques nommées Dream4U qui résident dans le téléphone portable du héros - oui et oui - apparaissent quand monstres et zombies pointent le bout de leur nez, et se battent contre les abominations, avec des chansons ! Mais le tout n'est qu'un simulacre de jeu musical, aux timings parfois hasardeux. Nos idols, doublées par des vraies, chantent des chansons pop, voire rock, deviennent de plus en puissantes au fil des parties, et chantent sans synchronisation labiale sur des épreuves à la difficulté croissante mais très limitée. On zappera sans vergogne : en effet, il est possible de mettre les chansons en pilote automatique, sans avoir besoin de jouer ou de carrément passer les séquences sans que cela soit pénalisant ! A noter également, quelques passages sous formes de dungeon crawler en case par case, un peu plus réussis pour leur part.

Fausse 2D

Visuellement, on est sur quelque chose de très typé manga, et les personnages sont affichés avec ce que l'on devine très rapidement être des mélanges de modèles 3D et de dessins faits main. Lors des phases de fan service avec des angles de caméra qui ne sont plus tout à fait en face, cela devient évident. L'aliasing présent sur certaines parties des héroïnes ne fait que le confirmer. Et si les modèles restent globalement assez fixes, ils sont de même animés de légers mouvements du corps et des cheveux, parfois dignes de Dead or Alive, et pas franchement très naturels. Mais le résultat n'en est pas moins étonnant et enivrant. Ce système permet d'afficher plusieurs tenues pour les personnages, qu'on pourra retrouver dans une galerie avec un ersatz de Doll Dress Up Game en bonus. Dans les combats, pour les monstres, c'est une autre histoire et un tout autre niveau - un tout autre âge ? - niveau réalisation. Mais franchement, ça fonctionne, et si le style est assez classique, c'est suffisant pour flatter un minimum nos rétines.