Gagnant du programme espagnol PlayStation Talents, lauréat du meilleur jeu étudiant au Fun and Serious Game Festival de Bilbao en 2016, c'est auréolé de succès qu'Intruders : Hide and Seek est aujourd'hui commercialisé par l'éditeur Daedalic sur PS4. L'occasion de constater qu'entre les récompenses pleines de promesses et l'expérience concrète d'un jeu payant en concurrence avec l'offre abondante du marché, il y a parfois un fossé.
Conçu pour être vécu avec le PSVR, le récit proposé par Tessera Studios propose d'incarner un garçon d'une dizaine d'années, obligé de se faufiler, de se cacher, afin d'échapper à trois intrus. Une femme et deux hommes, dont l'un se distingue par le crâne de cerf qui masque son visage, et qui ont pris en otage les parents de l'enfant et de sa petite soeur dans la grande maison familiale, à la recherche d'un mystère entretenu par le père du gamin. Un pitch frissonnant très adapté au jeu en réalité virtuelle mais dont l'exécution rime ici malheureusement avec déception.
Légère atmosphère
Car ils sont désormais nombreux et pour certains très réussis les jeux en réalité virtuelle pensés pour vous imposer une tension, vous faire sursauter. Il n'en est pas question ici. Comme son nom l'indique, Intruders : Hide and Seek est un jeu d'infiltration mais malheureusement le cheminement et les tâches qu'il impose rend trop visibles, évidentes, les ficelles qui sont tirées pour que l'on y croie. On joue le jeu, on se cache, on évite, mais le genre d'animation très désuète quand on se fait attraper, l'intelligence relative des adversaires (pas ou peu de réaction face à des signaux lumineux), les mines atroces des membres de la famille, éteignent toujours un peu plus le semblant d'atmosphère que l'intrigue mystérieuse arrive difficilement à entretenir. Il est certain que dans un huis-clos, il est toujours plus satisfaisant de voir les protagonistes utiliser une poignée pour ouvrir une porte plutôt que celle-ci ne s'ouvre toute seule...
Pas pesant mais lourd
Certes, la technique ne fait pas tout, n'est pas primordiale, mais elle constitue un aspect majeur d'un jeu qui se voudrait atmosphérique, stressant, pesant. Finalement, la lourdeur est bien présente, mais encore une fois, à travers le déroulé. Il faudra accéder à l'ordinateur pour trouver un mot de passe mais celui-ci, on ne le trouve qu'en feuilletant un livre dans la bibliothèque et alors qu'entre temps, la petite soeur a également besoin de ses médicaments. Des allers-retours comme des punitions pour le gamin larbin donc et non pas comme un défi à sensations. Le concept semblait pourtant séduisant, le déroulé confirme le contraire.