La série des "Switchmakes" se poursuit via ce portage de New Super Mario Bros. U, ici réuni d'emblée avec sa déclinaison vouée à Luigi, le tout agrémenté de quelques menus éléments supplémentaires. Se révèlent-ils assez opulents pour justifier cette appellation Deluxe ?
Pas évident a priori de différencier visuellement New Super Mario Bros. U Deluxe de la version Wii U, toutefois un regard appuyé permet de discerner une palette de couleurs légèrement plus vives, et un rendu globalement plus net. L'affichage rehaussé en 1080p (naturellement restreint au 720p en mode portable/table) se traduit par des contours sensiblement affinés, en particulier pour les modèles en 3D des protagonistes qui apparaissaient un tantinet moins crénelés qu'auparavant.
Question ergonomie, le jeu à plusieurs en mode table se montre malheureusement inconfortable, la faute à une lisibilité trop réduite du fait de la petitesse de l'écran, tandis que les Joy-Con dotés de délicates vibrations HD manquent de précision, en raison de l'usage obligatoire du stick analogique pour les déplacements. Mieux vaut donc s'y adonner avec ses camarades sur la grande télévision du salon, ou seul en mode portable, même si les boutons ne sauraient remplacer une véritable croix directionnelle. Cela n'empêche pourtant pas ce volet Deluxe de présenter un surcroît d'accessibilité.
Super Peachette
En sus d'astuces ajoutées dans le menu principal, on peut dorénavant choisir son héros parmi une liste étoffée d'entrée de Carottin ainsi que de Toadette, totalement inédite ici. Pour mémoire, notre gredin résiste à tout, sauf aux plongeons dans le vide ou la lave. En contrepartie, il demeure privé de Power-Up et de chevauchées sur Yoshi, tandis que les niveaux finis avec lui restent grisés, comme ceux passés grâce au fameux Super Guide. La "champignonnette" rose se distingue par le gain de vies en trios et sa Super Couronne qui la transforme en Peachette. Son jupon sert alors non seulement à rallonger ses bonds et lui octroyer un double saut (à l'instar des pouvoirs du Super Gland), mais aussi à éviter une chute fatale d'un ultime soubresaut.
Enfin, chacun d'eux nage mieux, tout en glissant moins sur la glace, sans oublier 100 secondes additionnelles par parcours. Une approche plus tendre dans l'ensemble malgré la conservation des éphémères sauvegardes rapides initialement, et plus équilibrée avec Peachette que Carottin, dont l'invincibilité donne décidément l'impression de tricher.
Jamais démodé
Nos deux énergumènes se retrouvent d'ailleurs strictement exclus des défis, puisqu'ils nuiraient sans le moindre doute à la teneur du challenge. À ce sujet, les coups de pouce et leurs épreuves dédiées ont logiquement disparu en l'absence de GamePad (plus possible non plus de jouer à cinq par conséquent). Idem pour l'anecdotique option SpotPass, supprimée au profit de vidéos bonus riches en enseignements, notamment celles qui laissent admirer de Super parties. Car au delà des sympathiques modes "Ruée vers l'or" et "Course aux pièces" à nouveau de mise, l'intérêt à long terme de New Super Mario Bros. Deluxe réside encore dans la pratique du speedrun, de potentielles prouesses dont le partage s'avère facilité par le système de capture intégré de la console. Pour peu que l'on dispose de l'équipement requis, en l'occurrence d'une manette Pro (à accorder éventuellement au pluriel), cet opus dévoile toujours un gameplay d'une rare exigence, porté par un formidable travail de level design digne des épisodes en 2D d'antan, pour ne pas dire carrément supérieurs, le(s) luxe(s) de la modernité et quelques clins d'oeil en prime.