Dans les années 80 et 90, l'un des genres les plus en vogue dans le jeu vidéo était le dungeon-crawler. Il faut bien l'avouer, le style est tombé en désuétude puis il est revenu sur le devant de la scène ces dernières années grâce à de très belles oeuvres comme Legend of Grimrock en 2012. En 2018, le studio inXile Entertainment nous propose The Bard's Tale IV, quatrième épisode d'une saga entamée... en 1985.
Histoire de poser les bases, sachez que le jeu se déroule 150 ans après les aventures de The Bard's Tale dans la ville de Skara Brae où un dictateur mégalomane sur les bords sévit dans la région. Les fanatiques religieux, un peu comme dans la dernière saison de Game of Thrones, ont pris le pouvoir et les aventuriers sont désormais hors-la loi. On se croirait dans un épisode du Donjon de Naheulbeuk tellement les personnages sont caricaturaux (ce qui en l'occurrence est un bon point, car il s'agit avant tout d'une parodie). Les développeurs ont d'ailleurs beaucoup d'humour comme nous avions pu nous en rendre compte lors de notre rencontre avec eux au mois de juillet dernier pour notre preview.
Un univers très riche
Avant de commencer votre aventure, vous aurez l'opportunité de choisir la classe de votre personnage entre Brigand, Adepte, Combattant et Barde. Ce dernier étant un peu la mascotte de la saga, nous n'avons pas hésité longtemps dans notre choix. Libre à vous ensuite de choisir votre sexe, votre nom et les différentes capacités qui seront le ciment de votre héros. Au total c'est une quinzaine d'heures de jeu qui vous attendent, de quoi arpenter de nombreux donjons et souterrains et de batailler comme un beau diable.
Belle profondeur
Car outre les notions classique de RPG qui consistent à parler aux divers PNJ (350 au total) avec plusieurs possibilités de choix narratifs, l'une des mécaniques centrales porte sur les combats, qui malgré leur apparence simpliste, sont d'une grande profondeur. Le jeu repose en effet sur du combat classique au tour par tour. Vous avez un nombre restreint de points d'action par personnage et il va falloir jongler avec intelligence entre les différentes compétences de personnage pour vous en sortir. Il y a au total 4 arbres de compétences par personnage, soit un total d'environ 70 compétences par archétype. Chacun d'entre eux a ses forces et ses faiblesses, et il est inutile de compter uniquement sur des personnages en apparence "puissants". Car au final un groupe a besoin d'être le plus éclectique possible. Les combats offrent beaucoup de liberté en termes de challenge, vous pouvez ainsi faire le choix de réaliser des combats bien au-dessus de votre niveau et recevrez en récompense des loots. Un vrai bon point.
Exploration et puzzles
En dehors des combats, le jeu mise aussi beaucoup sur l'exploration et les énigmes. Celles-ci vont des simples poussées de blocs, à l'image des premières minutes d'un Grimrock, à des énigmes clairement plus complexes qui vous demanderont de vous creuser les méninges et pourquoi pas d'y revenir plus tard au cours de votre aventure. Le jeu est donc fait d'un mélange habile de casse-tête qui n'est jamais redondant. Il y a des énigmes de logique mécanique et des énigmes faisant appel à des compétences spécifiques : au hasard celles du barde qui permettent d'apprendre des chansons. Le tout est très "Tolkienesque", un vrai plaisir. C'est aussi ça qui fait le charme rétro de The Bard's Tale.
Un charmé rétro
Se plonger dans The Bard's Tale IV est comme utiliser une machine à remonter le temps. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Pour le meilleur car les vieux loups de mer ayant connu Black Crypt, Dungeon Master, Might and Magic ou même les premiers épisodes de The Elder Scrolls retrouveront cette atmosphère indescriptible faite d'exploration et de combat dans de sombres donjons.
Et pour le pire car la partie technique a 10 ans de retard. Les personnages sont statiques, le jeu manque de vie, les textures sont parfois plus que douteuses et l'interface se révèle un peu vieillotte. Si la direction artistique est bonne, la technique n'arrive pas à suivre, sûrement par manque de budget. Mention spéciale aux visages des PNJ lors des dialogues. TES IV : Oblivion faisait aussi bien en 2006. Pire, le jeu offre de beaux bugs : problèmes de choix dans les dialogues, physique approximative, bugs dans les expressions faciales...
Du coté du PC : Aucun souci à signaler, le jeu tournera sur quasiment toutes les machines, sauf peut-être celles avec un chipset graphique intégré. Et encore. Une GTX 750 représente la carte graphique de la configuration recommandée, autant vous dire que d'après les statistiques Steam la majorité des joueurs ont une carte bien au-dessus en termes de puissance.