Comme tous les ans, NBA 2K nous gratifie de sa nouvelle édition annuelle, au même titre que FIFA ou PES en football. Cette fois, la simulation de basket de 2K Sports, toujours développé par Visual Concepts, avait certaines choses à se faire pardonner, entre un mode Carrière beaucoup trop scénarisé et un micropaiement beaucoup trop imposé lors du précédent épisode. Alors, verdict ?
Faute avouée à moitié pardonnée, dit-on. Mais jusqu'à quel point ? "Le micropaiement est une réalité malheureuse du jeu moderne". Voilà comment Rob Jones, senior producer de la licence NBA 2K, a rebondi à la polémique sur les micro-transactions, pointées du doigt et dénoncées dans NBA 2K18. Certes, il n'est pas le seul jeu à opérer ce genre de choses, EA ayant eu son lot également, avec Battlefront II ou tout simplement FIFA et ses packs dans Ultimate Team. Mais dans NBA 2K18, record de vente de la licence avec plus de 10 millions d'exemplaires vendus à travers le monde (plus de 80 millions en tout depuis le lancement de NBA 2K), tout était prétexte à passer à la caisse, afin de s'assurer un grind rapide et de booster son avatar dans le mode Carrière. Avec des tarifs plutôt abusifs.
Il faut croire que les critiques ont été entendues. En partie. Dire que NBA 2K19 ne suit pas la même voie que ses prédécesseurs serait un pur mensonge et Rob Jones, un peu fataliste, ne dit pas autre chose d'ailleurs dans sa citation un peu plus haut. Mais, fort heureusement, les tarots d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui, de même que le niveau des dotations beaucoup plus important que par le passé. Toutefois, la tentation du pay to win reste malheureusement très (trop ?) forte : il suffit de voir le niveau de certains avatars en ligne dans les allées du Quartier pour se rendre compte que pas mal de joueurs n'ont pas résisté, contribuant à creuser toujours un peu plus le fossé entre les joueurs acharnés à accumuler les VC (la monnaie virtuelle du jeu) et ceux enclins à passer rapidement à la case du PlayStation Store, pour s'assurer un upgrade beaucoup plus rapide.
"Même en ratant vos examens de passages, vous atterrirez quoi qu'il arrive en NBA"
Heureusement, ce bémol n'entache pas totalement - il irrite fortement beaucoup en revanche - le plaisir de retrouver les parquets dans ce nouvel opus. Un plaisir qui se ressent dans un mode Carrière un peu mieux scénarisé, avec un basketteur sur le retour après un passage en ligue chinoise (mention très bien pour les commentaires en mandarin et le réalisme du public) et l'introduction d'acteurs en vogue, comme Anthony Mackie (Le Faucon dans Avengers). Si on apprécie le fait de pouvoir zapper les dialogues (alléluia) et leur arrêt une fois que l'on aura choisi la franchise dans laquelle on souhaite évoluer, on déplore en revanche un gros manque de réalisme dans ce mode. Même en ratant tous vos examens de passage, vous atterrirez quand même en G-League, quoiqu'il arrive en NBA. Eh ouais, même en rendant des copies immondes, sans avoir atteint le moindre objectif important et en attirant tout de même les louanges de votre entourage.
Côté basket ? NBA 2K19 ne galvaude nullement ce que la saga a patiemment mis en place, à savoir une simulation cohérente et réaliste. Tellement, que ce jeu s'adresse finalement, comme ses prédécesseurs, beaucoup plus au fan de basket qu'au simple novice, qui devra en assimiler toutes les arcanes et bien connaitre les spécificités des équipes mais aussi du jeu, avant de pouvoir prendre du plaisir. A ce titre, beaucoup de choses ont été mises en place cette année, afin d'équilibrer un peu plus le game, comme l'apparition du Takeover, une jauge à remplir et qui permet de booster pendant un temps limité certaines caractéristiques de votre joueur, en fonction de ses actions positives sur le parquet. On vous rassure tout de suite, ce Takeover, qui rappelle fort le mode "He's on fire" de NBA Jam, les bonds de cinq mètres en moins - n'a rien d'un cheat time et il est plus aisé de faire baisser cette jauge que de la remplir.
Des double-pas à soigner, une défense plus agressive dans la raquette
On a désormais le choix du placement de la jauge de tir, à savoir au niveau des mains, des pieds ou des deux en même temps, jauge que l'on retrouve aussi lors des double-pas, ce qui plaira aux puristes, toujours soucieux de tout maîtriser et de comprendre comment ils ont pu rater un panier pourtant à priori facile. Le jeu dans la raquette a également évolué, avec une défense beaucoup plus accrue et agressive, obligeant le joueur à ne pas toujours jouer en première intention et à bosser ses systèmes. Evidemment, NBA 2K19 s'adapte à ce que propose la NBA et comme l'année dernière, les tirs ouverts à trois points seront légion.
On a également pu noter plus de facilité à aller chiper le ballon dans les mains adverses, notamment dans ceux des meneurs de jeu, ce qui vous obligera à faire vivre celui-ci, plutôt que de vouloir systématiquement humilier votre vis-à-vis sur place. En revanche, on a pu voir une inertie un peu plus prononcée des joueurs, plus lourds et donc moins enclins à jouer les Usain Bolt aux quatre coins du parquet. Ce qui rend pénible le déplacement de vos joueurs en défense, surtout lorsqu'il s'agit de rattraper le mauvais placement d'untel ou untel. Grrr.
Un Quartier plus petit mais toujours aussi vivant, un contenu encore XXL
Bref ? La magie distillée depuis plusieurs années par Visual Concepts et ses équipes fonctionne toujours. On est toujours fan de ces salles à l'ambiance proche des vraies, de ces joueurs au photo-réalisme saisissant, aux commentaires du Big Shaq (Shaquille O'Neal) mais aussi à ceux de Kevin Garnett en marge des matches, un peu moins de la rigidité cadavérique parfois des coaches NBA et de leur manque de vie pendant leur speech. Toujours portée par une bande-son efficace (c'est Travis Scott qui s'y est collé cette année), NBA 2K19 fait toujours le plein niveau mode de jeu. Beaucoup trop grand, le Quartier la joue modeste cette fois, avec un lieu de vie plus petit mais tout aussi interactif, avec un cycle jour-nuit et des animations régulières, à l'image du basket trampoline ou des parties de balle au prisonnier, bien utiles pour attirer les curieux et servir de pause aux joueurs entre deux challenges du mode Carrière.
Pour le reste, on retrouve les modes forts de la saga, avec la possibilité de jouer une Saison entière, juste les playoffs, défier le monde entier en ligne, créer sa propre Ligue, se prendre pour un General Manager (mode d'ailleurs qui jouit cette année d'un tout nouveau scénario, beaucoup plus proche de la réalité des exploitations des franchises NBA) ou encore monter son équipe de rêve, avec le mode Mon équipe illimitée, qui est clairement tourné vers l'univers eSport, à l'image de ce premier tournoi annoncé il y a quelques jours. Ce n'est pas cette année que l'on risque de s'ennuyer avec une version de NBA 2K et cette dernière, sans révolutionner le genre - difficile quand on a atteint un tel niveau de réalisme - a le mérite de prolonger le plaisir, avec des temps de chargement (un peu) moins longs... mais un niveau d'assiduité indispensable pour pouvoir en jouir pleinement. De quoi lui assurer encore de beaux chiffres... de ventes.