Vous croyez en avoir fini avec Destiny 2 ? Que nenni ! Voici venir le troisième contenu payant à destination du dernier titre de Bungie : Renégats (Forsaken en anglais) Et non, il n'est pas contenu dans le season pass que vous aviez payé il y a un an.
Après deux premières extensions en demi-teinte, Destiny 2 suit le chemin du premier épisode en attendant son troisième DLC payant pour finalement nous proposer du contenu d'envergure. Car oui, avec ce Forsaken (nom en V.O.), c'est bel et bien le cas même si certains points donneront malgré tout quelques motifs d'insatisfaction.
Un contrat sur Uldren
Le gros morceau que nous offre cette extension est une campagne scénarisée assez sympathique. Le Voyageur est éveillé depuis une année, mais pour en savoir plus, il faudra encore patienter. La musique d'attente dans l'espace, ainsi que celle de la Citadelle ont encore changé. Pour un résultat - encore - agaçant. Renégats est une histoire de l'univers Destiny qui s'ouvre aux côtés d'un Cayde-6 en bien mauvaise posture, mais qui garde toujours son légendaire second degré lors d'une mutinerie dans une gigantesque prison spatiale. Uldren, le nouveau bad guy, profite de l'occasion pour s'échapper, et ce sera à vous de la traquer lui et ses 8 barons au fin fond de la Côte Enchevêtrée, la nouvelle zone disponible pour cette extension. La suite est une vendetta personnelle, contre l'armée des infâmes, des déchus à la dégaine et à la flamme bien moyenâgeuses, ou l'on entend enfin notre héros parler, avec un bel effet de style ! Ce scénario permet un développement un peu plus sombre que d'habitude, à la "Permis de tuer" notre avatar étant isolé de la citadelle, zigouillant les barons un à un, pour se permettre des choix moraux habituellement discutables. Notamment en collaborant avec l'Araignée, l'ancien parrain local, qui s'est vu mettre sur la touche par Uldren.
Avec sa dizaine de missions composées de quêtes secondaires et d'aventures un peu plus courtes, La campagne nous propose ainsi pas mal de types d'activités différentes, avec parfois des I.A. d'une race habituellement ennemie pour nous aider, jouant un peu toutes sur la particularité du baron à affronter, avec des combats en véhicules, de sniper, des terrains piégés... La progression se fait de façon agréable et on prend plaisir à botter les fesses de tous ces boss, malgré une certaine linéarité. L'impression d'être sur des rails, dans un couloir, étant parfois atténuée par de grands espaces. Les quêtes des barons offrent une difficulté croissante, et si on les fait dans l'ordre le challenge est bien dosé. Les entames sont plus hachées en termes de rythme, puisque l'on nous oblige à passer par un système de contrats sur les évadés, le mode histoire vous forcera à en exécuter cinq pour progresser. Et pour gagner les ressources nécessaires à l'accès à ces contrats, il faudra participer à des événements publics. Et une fois le ticket acheté, vous ne serez pas au bout de vos peines puisqu'il faudra chercher un peu dans les secteurs oubliés du système solaire, avec très peu d'indications et sans marqueur de quête, pour retrouver leurs traces. Une nouvelle section de doctrine de gardien sera aussi disponible, avec le pouvoir qui va avec et la mission pour la débloquer. Vous aurez donc de quoi tenir une dizaine d'heures avec cette partie du jeu.
Post Destiny
Voire un peu plus si, comme votre serviteur, vous n'avancez pas en ligne droite avec quelques assauts et autres parties multijoueur, et que vous profitez du système de contrats : en achetant une étape de quête chez presque tous les PNJ du jeu, vous pourrez faire la chasse à l'équipement puissant et aux récompenses diverses. Et une fois le scénario principal terminé, vous aurez accès à une nouvelle carte, un cheptel de quêtes exotiques, de zones secrètes, d'événements publics et d'assauts dans différentes difficultés. De nombreuses armes exotiques sont bien entendu du voyage, et il faudra se battre dur pour déverrouiller chacune d'entre elles, avec leur obtention au déroulement cryptique ou vous demandant d'enchaîner les headshot au revolver en PvP. D'autres réjouissances sont au programme avec le Puits aveugle notamment, sorte d'événement public permanent dans lequel des équipes d'amis ou d'inconnus peuvent venir défier des vagues d'ennemis de plus en puissantes.
En commençant Renégats level 30, la campagne principale qui vous mènera, si vous faites des missions annexes, au soft cap du level 50 - maximum - et du 500 de lumière très rapidement. Pendant le scénario, le jeu est très très généreux, on peut prendre des dizaines de niveaux par heure ! Au delà, On avance vraiment à pas de chatons, et quand, en fin de semaine, on a judicieusement "dosé", on se retrouve parfois à court de solutions pour obtenir de "l'équipement puissant" rapidement le dimanche soir ! Un peu comme si on jouait à un Free to Play et qu'on serait arrivé au bout de nos objectifs journaliers, et pour lequel on attend la mise à jour du mardi impatiemment. Il faudra aller au charbon et farmer sévère pour monter en puissance petit à petit et se voir finalement ouvrir les portes des nouveaux assauts et du nouveau raid qui accompagne cette extension, intitulé "Dernière volonté".
L'arc à la mode
Et après deux "antres de raid" plus petits qu'un raid normal, Renégats revient au gros morceau. Si certains joueurs se sont débrouillés pour aller ouvrir des coffres du donjon un peu en avance, le nouveau reste classique, avec toujours des pièces à énigmes dans lesquelles la coopération est essentielle pour survivre. De gros boss bien tendus sont aussi à prévoir, et pour en voir le bout, attendez-vous à de nombreuses heures de farm intensif pour débloquer du stuff adapté au préalable. De quoi relancer votre intérêt pour le jeu quelques semaines, voire mois, selon votre volume de jeu.
Côté style, Renégats ne manque pas d'atouts. De la personnalité de ses protagonistes au design choisi pour les nouveaux décors et ennemis, tout est fait pour obtenir un ensemble réussi. Par exemple, au début, on nous refile une nouvelle arme : un arc ! Ce dernier porte bien son nom de "demi-tour impossible". Même à son niveau d'origine, il a tenu toute la campagne, et je l'ai infusé en post game - je n'en avais pas encore looté d'autres - pour pouvoir le garder encore plus longtemps. Les sensations sont très grisantes, on enchaîne les headshot, et ce même en multi, et on a du mal à y renoncer pour un autre type d'arme principale. Les deux nouvelles zones d'exploration sont assez volumineuses, bien plus que pour les deux DLC précédents. La première est la Côte Enchevêtrée, et vous y resterez tout le long de la campagne. Elle est plus petite que la Zone Morte Européenne, mais reste assez vaste avec de multiples secteurs oubliés et emplacements d'événements publics. Vous découvrirez la seconde zone en post game, et elle vous donnera bien du fil à retordre avec une nouvelle aire à explorer, composée de trois grands espaces ouverts, pour vous permettre de monter en lumière encore et encore.
Le triomphe du Gambit
Destiny 2 : Renégats s'accompagne d'un mode mode multijoueur hybride, le Gambit. Deux équipes de quatre gardiens, chacune sur sa map, se battent contre des vagues successives d'ennemis, dans le but de récupérer des orbes et de les déposer dans une urne pour invoquer le boss final. C'est la première équipe qui le bat qui a gagné. Il est possible d'envahir le monde de ses adversaires et leur faire perdre leurs précieux orbes en les tuant avant qu'ils ne les déposent, et on peut aussi, en en stockant un bon nombre d'un coup, envoyer des monstres supplémentaires dans le camp adverse ! Voilà une formule mi-horde mi-PvP qui fonctionne, et on prend beaucoup de plaisir à enchaîner les parties. Un des bons ajouts de cette extension, clairement. Autre nouveauté, qui pourrait bien vous tenir occupé pendant les nombreux temps de chargement : Les triomphes. Avec pas moins de 710 nouveaux hauts faits internes au jeu à déverrouiller. Si vous avez dosé le jeu d'origine et les deux premières extensions, nul doute que vous allez en déverrouiller un sacré paquet d'entrée. Et avec de nombreux textes qui viennent approfondir l'univers, vous aurez de quoi faire. Et au passage, après deux extensions sans, Renégats ajoute enfin de nouveau trophées/succès à ceux d'origine, qui n'étaient déjà pas très généreux, et qui ne le seront pas forcément plus ici.
Disponible d'entrée à 40€, l'extension peut être accompagnée d'un season pass à 35€, pour trois livraisons de suppléments dont on ignore encore le contenu exact, si ce n'est qu'il sera composé de stuff et d'activités. Le tout est disponible... Au prix du jeu AAA à sa sortie. Notons tout de même la présence d'un petit cadeau, un ticket pour monter immédiatement un perso au level 30 et profiter de Renégats avec du stuff adapté. Mais attention, le héros qui en bénéficie se voit fermer l'accès aux trois campagnes précédentes si elles n'ont pas encore étés terminées. 30€ le jeton pour les personnages suivants, tout de même. Vous l'aurez compris, malgré un bilan global positif, quelques zones d'ombre entachent un peu cette sortie de Destiny 2 Forsaken.