Blazblue Cross Tag Battle est un jeu de baston dont le casting est composé de combattants du jeu éponyme, mais aussi d'autres issus de Persona 4, d'Under Night et RWBY. De quoi donner envie aux fans de tout niveau, car tout à été fait pour faciliter la vie du joueur via des auto combo et des inputs très simples, suivant un peu le modèle de Dragon Ball FighterZ. De quoi contenter le plus grand nombre ?
Cette sortie n'est pas si improbable que ça, quand on y pense. Réunir des héros de plusieurs jeux différents est un procédé commun dans le monde du jeu de combat. Voici donc le petit Blazblue Cross Tag Battle qui s'avance sur le ring, avec notamment trois licences "baston" issues de la maison mère : Arc System Works. Seul le quatrième univers représenté, RWBY, fait un peu figure d'épouvantail : c'est à la base un animé au style graphique très japonisant, mais issu d'un studio américain. Et si cette licence a bien connu une adaptation en jeu vidéo, c'était sous la forme d'un hack'n'slash en 3D. Pour les trois autres, c'est du solide. Avec notamment un Blazblue période Chrono phantasma, le digne successeur de Guilty Gear pour la baston 2D chez Arc Sys, mais aussi Persona 4 Arena, le spin-off bagarre du célèbre RPG, et Under Night In Birth, un robuste jeu de baston issu du studio French Bread et édité par Arc sys.
Mais alors, avec tous ces sprites, ces animations, ces musiques, ces décors, et tant d'autres choses qui existent déjà, sommes-nous simplement en présence d'un remix facile et opportuniste ? C'est ce que nous allons voir...
Plus accessible tu meurs
La première chose à savoir, c'est que le patron ici, c'est Blazblue. Presque tout est tiré de ce jeu, que ce soit dans le style graphique du HUD, les sons ou la direction artistique globale. On retrouve le fameux lobby en ligne des derniers Guilty Gear, qui était devenu le menu principal dans Dragon Ball FighterZ et qui l'est également ici. Quand l'habitué de Blazblue lance un combat pour la première fois, il va vite s'apercevoir que la jouabilité de ce Cross Tag Battle est très similaire à celle du mode "Stylish" implanté par Arc Sys dans ses jeux. Les coups du drive de nos combattants Blazblue semblent sortir tout seul et les combos deviennent très vite spectaculaires, à tel point qu'on se demande si on ne nous à pas calé dans les pattes un personnage dans sa version Unlimited. Mais non, les commandes sont juste extrêmement simplifiées, comme nous allons le voir. Les déplacements sont quant à eux toujours à la sauce Arc Sys, très neveux et aériens, et cela colle parfaitement avec Under Night et Persona Arena, qui sont de la même école sur ce point.
Côté attaques, on dispose de deux boutons : faible et moyen, où la direction détermine le coup et avec un auto-combo à la DBfighterZ sur chacun de ces deux boutons ! La formule qui fonctionnait sur le jeu de combats de Sayans permet ici aussi une très grande accessibilité pour le novice. Le troisième bouton sert à lancer une attaque à deux, au sol seulement, mais aussi à lancer des coups spéciaux si l'on est accroupi ou en l'air. Et pour le quatrième bouton, il sert à appeler son co-équipier dans le match, tout simplement. Avec des combinaisons de deux de ces ces boutons, ils sera aussi possible d'effectuer diverses actions, comme un coup préventif sous forme de "pari", en fonction du jeu de l'adversaire, ou encore appeler son équipier qui pourra lancer l'une de ses trois attaques de soutien. Toujours dans un souci d'accessibilité, les coups spéciaux sortent avec un simple quart de cercle, avec la même manipulation pour tous les personnages !
Le jeu à moitié en kit
Pour faire tout cela, on dispose de deux jauges : une première pour les coups spéciaux, comprenant cinq niveaux à partager entre vos deux héros, ainsi qu'une autre pour les actions coopératives, comme la possibilité d'interrompre un combo adverse avec l'aide de son partenaire. Et quand son acolyte se retrouve au tapis, on gagne une utilisation du "Resonance Blade", un buff général des statistiques qui dure quinze secondes et peut donner un avantage significatif pour tenter une remontada bien sentie. Vous l'aurez compris, l'accessibilité est au maximum, tout le monde peut intégrer le principe de ce Cross Tag Battle en très peu de temps, et il possède pourtant de nombreuses subtilités dans sa jouabilité, comme les combos en duo et plusieurs types de défenses. De plus, on sent vraiment que le développement à dû commencer peu de temps après celui de FighterZ, tant les mécaniques simplifiées de ce Cross Tag Battle semblent familières. Les similitudes sont troublantes, même s'il faut bien avouer que le jeu Dragon Ball a carrément plus la classe.
Le résultat n'en reste pas moins assez spectaculaire et devrait pouvoir animer vos soirées entre amis. Pour une utilisation en tournoi, en revanche, on repassera : les leaderboards sont orphelins de superplayers et, niveau équilibrage encore une fois, ça reste discutable. D'autant plus que seulement vingt personnages sont jouables d'entrée. Dix de Blazblue, quatre de Persona 4, quatre d'Under Night et deux de RWBY. C'est peu, et même un peu frustrant quand un de nos héros favoris est absent. Et si le jeu est vendu à plutôt bas prix à sa sortie, il faudra débourser une somme substantielle pour se payer un season pass et faire monter le nombre de combattants à quarante. Le procédé est rageant, d'autant plus qu'il faudra attendre pour jouer avec certains personnages pourtant déjà présents dans le jeu et croisés dans le mode histoire en tant qu'adversaires... les joueurs japonais ont même un peu d'avance sur nous, puisque le jeu est sorti un mois plus tôt chez eux. Au final, si vous craquez pour la totale, le jeu vous aura coûté le prix de n'importe quel triple-A. Et comme le montre la liste de trophées, très faciles, il se peut bien que la durée de vie ne soit pas au rendez-vous.
Minimal Tag Battle
En effet, pour vous faire la main sur le jeu, vous aurez accès à diverses réjouissances : tout d'abord un mode Story avec quatre chapitres, un par univers, qui nous raconte comment ces mondes ont pu se rencontrer, avec pas mal de passages de roman visuel bien bavards. Si vous le préférez, vous pourrez commencer par un tutoriel simple et efficace accompagné de six défis combo par personnage. C'est peu, mais pour prolonger les plaisirs de l'entraînement, une vingtaine de missions à réussir plusieurs fois d'affilée sont disponibles, pour ne pas se contenter d'un coup de chance et continuer à parfaire sa maîtrise des subtilités du jeu. Un mode training est lui aussi de la partie, avec une fonction bien pratique permettant d'enregistrer les mouvements du mannequin. Hors ligne, vous aurez aussi accès à un mode Versus local, un mode Survival, une Boutique, une Galerie... et c'est tout ! Question solo, Blazblue Cross Tag Battle est un titre dont on fait (très) vite le tour. En ligne, c'est un peu mieux, avec des modes en ligne classiques mais efficace, avec du classé, des matches amicaux et la possibilité de créer des salons. Le netcode est solide, mais lors de mes sessions test du week-end, alors que le jeu était déjà sorti, j'ai croisé très peu de monde en ligne, encore moins sur switch, et quasiment personne dans les salons classés.
Blazblue Cross Tag Battle est donc un titre assez solide dans sa jouabilité, mais plutôt faiblard question contenu. Pourtant, techniquement, ça fonctionne. Les sprites issus des différents jeux sont uniformisés et le résultat final est plutôt flatteur pour la rétine. Même les graphismes d'Under Night, qui datent pourtant un peu, s'intègrent très bien. Pour ce qui est des musiques, tirées d'un peu toutes les licences, le résultat est parfois détonnant et inhabituel. Les textes et les voix sont disponibles en anglais et en japonnais et se montrent, comme d'habitude, très convaincants. Sur Switch, le mode versus sur table avec deux Joy-Con est désormais un incontournable du genre, malgré une résolution inférieure à la grande soeur sur PS4, qui fait un peu plus pixéliser les sprites des combattants. Mais le jeu reste très fluide, et parfaitement jouable que ce soit sur TV ou en mode Nomade. Et vu la simplicité des commandes, les joycons ne sont pas ici un frein à l'expression de son talent !