Signe d'une certaine évolution ou plus simplement de l'arrivée imminente de la fin des temps, toutes les digues de l'ancien monde tombent les unes après les autres. Ainsi, depuis quelques années, Nintendo n'est plus rétif à l'exercice autrefois condamné par la populace du DLC payant. Près d'un an après sa sortie, voici que Splatoon 2 en remet lui aussi une couche.
Après la flexion, voici donc venue l'Octo Expansion, un contenu additionnel payant qui va tenter d'enrichir ce pur jeu multijoueur d'un nouveau mode solo aux missions aussi diverses que variées. Mais à 20€ au lancement, le ticket de métro ne mériterait-il pas que l'on saute le portique comme un ancien Président de la République ?
Mind the gal
Débloquant une nouvelle zone accessible depuis le hub central de Splatoon 2, le réseau de transport souterrain de Chromapolis vous place aux commandes d'une nouvelle espèce, en tous cas sur le papier : l'Octaling. Si cette variété octopode ne va pas bouleverser vos habitudes, il faudra quoi qu'il arrive repasser par une rapide création d'avatar avant de sauter dans les baskets de Numéro 8, que de vieux briscards auraient tôt fait de surnommer Franky. Si la tentative de développer une mystérieuse intrigue dans les couloirs du métro est assez louable, on pestera sans vergogne contre la langue bien trop pendue des protagonistes rencontrés au début de l'aventure souterraine.
Car avec 80 nouveaux niveaux solo au compteur, ce n'est certainement pas pour le scénario que l'on empruntera l'une des rames sordides d'Octo Expansion, mais bien pour se frotter à des défis conséquents, qui rappellent à quel point l'épisode sorti l'année dernière manquait cruellement de contenu hors-ligne. Sans doute bien conscient du problème, Nintendo tente de se rattraper avec un cahier de vacances au contenu pléthorique et à la difficulté aussi progressive que bien dosée, surtout que les chemins pour parvenir à ses fins sont nombreux et dépendront de votre cheminement. En effet, il existe comme dans notre belle capitale plusieurs trajets pour rejoindre un même point de chute, à vous de voir si vous préférez les multiples changements stratégiques à la tranquille descente en omnibus. Dommage en revanche que les boss aient profité des beaux jours pour faire comme le linge, et sèchent en grande partie les derniers jours de cours...
Pas de malaise sur la ligne 13
En proposant des situations variées qui sortent des sentiers battus et nous laissent presque rêveur quant au potentiel solo que pourrait offrir cette nouvelle licence juteuse venue de Kyoto, Octo Expansion saura à coup sûr contenter les mordus de Splatoon qui aspirent à autre chose. Jeux d'adresse et d'esquive, exploration contrainte ou stands de tirs impitoyables, les 80 niveaux vous obligeront à sortir de votre zone de confort puisqu'ils ne vous laisseront pas toujours le choix de l'armement pour réussir votre périlleuse mission. D'autres vous proposeront au contraire plusieurs options dont dépendra votre récompense, une carotte parfois suffisante pour y retourner après une victoire à l'arrachée. Sachant que la difficulté peut très rapidement grimper pour atteindre des sommets insoupçonnés, il faudra sous-peser chaque ticket d'entrée, puisqu'aucune tentative ne sera gratuite dans ces nombreuses galeries.
Heureusement, chaque défi remporté recharge votre crédit, mais vous permet surtout d'avancer dans le dédale de stations de métro qui composent la carte de ce monde souterrain. Les stages les plus élémentaires se boucleront rapidement, mais les stations interconnectées nécessiteront un peu de réussite, et parfois un petit bakchich... En effet, Octo Expansion a beau être astucieusement retors, le jeu vous proposera après deux morts consécutives de valider le niveau moyennant finances, même s'il faudra composer avec une vilaine icône de la honte une fois de retour sur la carte du réseau. Ainsi, même les poulpes les plus casual pourront espérer récupérer les quatre Machins (avec une majuscule, s'il vous plaît) nécessaires à l'accomplissement de cette drôle de mission au dénouement quelque peu... tarabiscoté.