Atelier Lydie & Suelle : The Alchemists and the Mysterious Paintings (Ou AL&S:TAATMP pour les intimes) vient de débarquer sur Switch, PS4 et PC en Europe, la version PS Vita restant exclusive à tout jamais au territoire Japonais. Le dernier épisode de la saga Atelier vaut-il la peine que l'on se penche sur son cas ? C'est ce que nous allons voir.
Voilà plus de 20 ans que la série Atelier squatte nos consoles favorites, avec une grande régularité. On peut le dire, il s'agit d'une véritable institution ! Et aujourd'hui, c'est le troisième et dernier volet de la trilogie Mysterious qui débarque dans nos vertes contrées. Gust, le studio à l'origine de la série, innove beaucoup en ce moment, avec plus ou moins de succès, sur de nouvelles franchises comme Nights of Azure ou Blue Reflection. Mais pour ce qui est de la saga Atelier, ça reste assez classique. Car oui, comme vous allez le voir, s'il possède pas mal de qualités, cet Atelier Lydie & Suelle propose très peu de nouveautés.
Tout ce qui brille
L'action se déroule toujours dans un univers fantastique Belle Époque "kawaii". On y suit l'histoire de deux soeurs, Lydie et Suelle, qui vivent avec leur père dans leur atelier d'alchimie. Nos frangines, qui n'ont pas eu la mauvaise idée de re-créer leur mère, vont se fixer pour objectif de faire de leur petite échoppe une des meilleures au monde ! Pour cela, il n'y a pas trente-six solutions, il faudra se faire une place, petit à petit, dans le classement. Au programme ? Des rivalités avec d'autres alchimistes, des entraînements avec des magiciens de la discipline pour acquérir de nouvelles connaissances, et tout cela en explorant les environs à la recherche de matériaux rares et en combattant les monstres locaux. La formule n'a rien de révolutionnaire mais fonctionne, malgré un scénario assez convenu - où vous ne sauverez pas le monde, soit dit en passant. Une particularité quand même ? Vous pouvez désormais explorer les peintures que votre père entrepose à la cave pour obtenir des loots encore plus exotiques, dans des paysages tous plus féeriques les uns que les autres. Même si, il faut bien l'avouer, en termes de design, on prendra moins de plaisir à déambuler dans ces nouveaux décors plus enclavés et réduits que dans le monde ouvert que proposait Atelier Firis. On utilisera par exemple beaucoup l'option de voyage rapide, notamment en ville, ce qui fait passer le temps et influe sur un cycle jour/nuit, qui peut avoir aussi un impact sur certaines quêtes secondaires en temps limité.
Les extensions changées en or
Pour ce qui est des combats, on est toujours en présence d'un système au tour par tour, avec une jauge qui représente l'ordre de passage des héros ou des ennemis, et il est possible de faire reculer ses adversaires sur celle-ci pour gagner du temps et prendre de l'avance en utilisant ses compétences. Quant à l'alchimie, les mécaniques fonctionnent toujours, et on prend encore beaucoup de plaisir à se créer ses petites "formules maison" en organisant soi-même ses différents loots, pour enrichir en effets variés nos décoctions. Vous l'aurez compris, pour ce qui est de la jouabilité, Atelier Lydie et Suelle reste très classique, mais la recette fonctionne toujours auprès des amateurs de collecte et de création. Et ce d'autant plus que la durée de vie est assez honnête pour un jeu du genre. Mais elle se voit prolongée par un nombre conséquent de contenus additionnels précommandables dans un pack vendu pas moins de 80 euros. La pour le coup, après Blue Reflection, Gust et TK récidivent et la pilule à du mal à passer.
Un échange équivalent ?
Avec ses DLC abusifs et une formule agréable mais qui n'est quasiment pas renouvelée, Gust prend des risques : celui de se couper d'une partie de ses fans, lassés. Mais en sortant son jeu sur Switch et avec la visibilité que cela apporte, le studio de Nagano ouvre aussi la porte à des joueurs qui n'auraient jamais touché à la série et qui pourraient être attirés par le design mignon de la chose. Ces derniers pourront alors découvrir cet univers avec des textes en anglais et les voix japonaises, le tout soutenant une narration située entre le roman visuel et la cinématique partiellement animée, de façon assez gauche. Certains passages sont même de purs moments de visual novel, et bizarrement, c'est ceux qui auraient demandé le plus d'efforts d'animation ! Le style graphique est habituel : des décors assez pauvres et peu travaillés, avec des arbres faits de sprites dignes de ceux qu'on peut trouver dans Deadly Premonition, et des modèles 3D cel-shaddés de nymphettes habituelles dans les productions Gust. Le design des personnages féminin est d'ailleurs toujours assez sexualisé, mais le résultat est bien moins gênant ou prononcé que dans les récentes productions du studio, Blue Reflection en tête.
Dis, je le prends sur quelle machine ?
C'est un fait notable, et un signe du succès de la petite hybride de Nintendo : Atelier Lydie & Suelle est le premier jeu de la saga qui débarque sur une autre console qu'une Playstation. Si les Atelier sortent sur PC depuis deux épisodes, le voir sur Switch, c'est une vraie nouveauté. Les habitués seront donc vraiment tiraillés sur le choix de la console qui accueillera leur jeu : rester fidèle à Sony et gagner quelques trophées, ou profiter du jeu nomade partout grâce à sa Switch ? La question technique aura sûrement son importance, et dans ce cas, sachez que sur la petite Nintendo le framerate est moins important, l'aliasing est plus prononcé, et les modèles 3D semblent bien moins fins, tout comme la gestion de la lumière moins travaillée que pour la version PS4. Néanmoins, que ce soit en mode portable ou TV, le résultat reste tout à fait jouable, et la portativité du titre lui permettra de vous suivre partout lors de vos longues sessions de jeu, ce qui est un véritable atout ici, dans un titre certes très cool, presque relaxant, mais qui se joue parfois de façon automatisée et très répétitive, en faisant autre chose à côté.