Fort d'un premier épisode très encourageant paru en mars dernier, les Bordelais de chez Big Bad Wolf se sont attelés à nous délivrer la suite des aventures de Louis de Richet dans ce nouvel épisode de The Council intitulé "Hide and Seek". Comprenez : la partie de cache-cache. Hélas, il se pourrait bien qu'au terme de cet épisode, ce soit bien un peu de rythme et d'intérêt que l'on serait désireux de retrouver.
Si vous n'avez pas joué au premier épisode, nous vous déconseillons évidemment la lecture de ce test.
Souvenez-vous, nous avions laissé notre bon Louis dans le manoir isolé de Lord Mortimer tandis qu'il s'apprêtait enfin à rencontrer le maître des lieux. Les présentations expédiées, ce dernier nous charge dès lors de l'aider à résoudre un mystère pour le moins macabre : celui lié au meurtre survenu la nuit passée de l'un de ses précieux convives.
Lent au démarrage
Chouette ! Cet épisode commence sur les chapeaux de roues ! C'est ce que nous serions en droit de penser au vu des premières minutes. Hélas, on déchante bien vite. Ce nouveau mystère, qui ajourne la quête principale du héros, ne présente que peu d'intérêt et semble détaché du reste de l'aventure. Ainsi, les deux premières heures de cet épisode, correspondant au premier chapitre, voient notre héros fureter dans toutes les chambres du manoir à la recherche du moindre indice susceptible de confondre l'un des convives. Cette phase de jeu casse indéniablement le rythme de l'aventure, d'autant que l'exploration est ponctuée de nombreux temps de chargement intempestifs, lesquels excèdent parfois les trente secondes ! Cela en devient exaspérant quand ils interviennent avant même de débuter un dialogue, ce qui constitue pourtant le coeur du gameplay du jeu.
Les invités suspectés se voient ainsi confronter à tour de rôle à un interrogatoire de la part de notre protagoniste. Cependant, là où cela aurait pu mener à des confrontations musclées comme dans le premier épisode, il ne s'agit simplement ici que de longs dialogues à choix multiples n'ayant aucun impact sur la suite des évènements. C'est d'autant plus regrettable qu'une fois ce premier chapitre clos, l'intrigue principale reprend son cours et il n'est plus fait mention du meurtre par la suite. On se doute que les liens qui tissent les différentes sous-intrigues seront dévoilés dans les épisodes suivants, mais au regard de ce seul épisode, cela donne plutôt une impression de décousu.
Lord Mortifère
L'une des singularités de cette aventure narrative est sa propension à faire appel à plusieurs éléments hérités des jeux de rôle, comme nous l'avions déjà évoqué dans le test du premier épisode. Ainsi, l'apprentissage de compétences s'avère toujours aussi primordial dans leur exploitation au sein même des investigations de Louis de Richet. Certains choix opérés nous ouvrent des voies (nouvelles options de dialogue, coffres déverrouillables, etc.), tout en nous fermant l'accès à d'autres, rendant chaque partie unique. Le tout est facilité par l'usage de consommables (pour guérir une altération d'état, utiliser une compétence gratuitement...), que l'on déniche peut-être un peu trop facilement, d'autant que l'on peut également s'en procurer auprès des domestiques.
J'avais évoqué dans mon test précédent l'importance d'un ancrage temporel réaliste dans The Council, notamment dans le domaine culturel. Preuve de son attachement à un certain réalisme, tout cet épisode semble se dérouler sans ellipse majeure : le temps diégétique rejoint le temps passé sur le jeu. Ici, c'est la dimension historique qui est mise en avant, lorsque l'on découvre petit à petit que les personnages conviés par Lord Mortimer, à commencer par lui-même, sont tous liés de près ou de loin aux évènements qui secouent la fin de ce XVIIIème siècle : guerres d'indépendance, révolutions... Si vous raffolez des conspirations, des énigmes biscornues et des secrets d'État, vous allez être servis.
Enfin, on peut regretter qu'il faille attendre la dernière heure de jeu pour découvrir un peu de dépaysement dans les décors traversés. S'agissant de dépaysement, sachez qu'en plus d'un framerate parfois hoquetant lors de la traversée du manoir, certaines textures tendent quelques rares fois à popper bizarrement. Rien de bien grave néanmoins au cours de ces quelques 3h30 de jeu nécessaires pour arriver au bout de l'épisode.