Nights of Azure 2 : Bride of the New Moon vient de débarquer chez vos dealers habituels de jeux vidéo à peine deux mois après sa sortie japonaise, s'il vous plaît. Et si les versions PC, PS4 et Nintendo Switch sont du voyage sur le Vieux Continent, la mouture PS Vita est abandonnée sur le bas-côté. Le dernier jeu signé Gust est-il à la hauteur de la réputation du studio ?
Après avoir été retardé deux fois et pris plus d'un an de retard, Nights of Azure 2 : Bride of the New Moon a vu sa fenêtre de sortie coïncider avec celle d'un autre jeu du même studio : Blue Reflection. Et que ce soit pour ce dernier ou pour le premier épisode de Nights of Azure, si la plastique se montrait assez aguicheuse, le résultat final n'était pas si exceptionnel que ça. Avec ce temps de développement en plus, les attentes que l'on peut placer dans ce Nights of Azure 2 sont donc plutôt élevées. Mais est-ce une bonne chose ?
On prend les mêmes...
Au niveau du scénario, Nights of Azure 2 prend place de nombreuses années après le premier épisode, et la nuit éternelle que l'on avait eu tant de mal à vaincre est de retour. Les autorités en place envisagent une nouvelle fois de sacrifier une jolie jeune fille afin de contrer ce maléfice. Et cette fois-ci, c'est la sublime Aluche qui endosse le rôle de l'héroïne qui doit conduire la sacrifiée vers son funeste destin. Et malheureusement, comme dans le premier, Liliana, la fille que vous devez escorter, se trouve être votre amie d'enfance. Au nom de votre amour, vous allez donc vous mettre à la recherche d'un autre moyen de vaincre la Reine de la Nuit. Mais très vite, vous finissez trucidée par cette dernière et ne devez votre salut qu'à votre nouveau statut d'hybride mi-humaine, mi-démon, grâce au sang de la légendaire Arnice qui coule désormais dans nos veines.
On suivra donc les pérégrinations de notre héroïne avec une narration faite de passages de roman visuel et de cinématiques, avec des voix japonaises et anglaises - et le texte en langue de Shakespeare seulement - pour un résultat final qui ne montrera pas plus original que dans... l'original. On évolue en terrain connu et le jeu ne devrait pas remporter de prix grâce à son scénario, qui ne restera pas dans les mémoires. Mais l'atmosphère est prenante, et judicieusement soulignée par de magnifiques musiques mélancoliques à souhaits, ou des passages plus rock dans les combats. La B.O. de qualité, une marque de fabrique de Guts. On se rappellera aussi des charmantes courbes assez prononcées des nombreuses nymphettes qui peuplent l'univers de ce Nights of Azure 2, ainsi que leurs tenues tout aussi affriolantes : le casting présent dans ce volet est désormais entièrement féminin, pour le plus grand plaisir de nos yeux libidineux ! En effet, les seuls autres PNJ que les membres de votre équipe sont des Shikigamis, des petits êtres qui prennent la forme de poupées de chiffons. A se demander si le monde vaut la peine d'être sauvé.
Du fan service à revendre
Pour vous en convaincre, vous pourrez explorer les lieux accompagné de l'une de vos 7 partenaires. En effet, dans ce jeu, vous ne serez plus seul, mais escorté par une multitude de personnages tout au long de l'aventure. Cela induit forcément un panel d'héroïnes aux facettes plus variées, mais, du coup, moins de profondeur dans les relations et les liens que l'on peut tisser avec. Un mal pour un bien donc, d'autant que ces interactions s'en retrouvent à l'occasion beaucoup moins nunuches que dans le premier. Aluche est très entreprenante, et n'hésite pas à draguer ouvertement ses partenaires. Contrairement à un Blue Reflection ou la question du public ciblé pouvait se poser, ici, c'est clair, net et précis : Nights of Azure 2 lorgne fortement vers le Yuri et l'Otome, et saura à coup sur séduire bon nombre d'otakus !
Pour arriver à vos fins et séduire l'élue de votre coeur, un système d'affinités à été mis en place. Plus vous placerez d'attaques en duo et de coup spéciaux en tandem, plus vous gagnerez de points. Au rythme de ce petit glissando au piano que vous n'en pourrez bientôt plus d'entendre, et avec les petites actions romantiques telles que porter sa dulcinée pour franchir un obstacle, vous ferez donc évoluer vos rapports de façon assez linéaire. Les monstres qui vous accompagnent suivent un peu le même chemin que vos équipières, puisque dans cette suite, ils seront moins nombreux, mais gagneront énormément en charisme puisqu'ils ne seront plus de simples mobs convertis à votre cause. Chacun a son propre design et ses propres capacités, qui vont de l'aide à l'exploration dans les donjons à la transformation en une nouvelle arme.
Kights of Azure Bis ?
Le contrôle que l'on aura sur nos familiers et notre acolyte ne sera que très limité, et ces derniers se montrent très autonomes sur le champ de bataille. Quant à la protagoniste principale, elle dispose d'un panel de coups différents que celui proposé dans le premier volet, avec notamment plus de possibilités de combos, mais d'autres aspects tels que les transformations en démon ont disparu. En combat, l'ensemble se montre assez convaincant, et couplé à une exploration assez plaisante, dans des donjons au level design réussi - mais peu nombreux, nous y reviendrons - donnent à la partie "action" du titre un certain charme. Pour ce qui est des composantes RPG du titre, là encore, on reprend pas mal d'éléments du premier jeu tout en y apportant une bonne dose de changement. On retrouve toujours le HUB central de l'hôtel ou l'on va se préparer avant les affrontements. Les phases de level up se font toujours entre deux séquences d'exploration, et toujours dans une tenue ultra indécente digne des meilleures productions cinématographiques pour adultes. L'échange de votre expérience vous permettra de débloquer moult compétences dans un arbre dédié. Vous contrôlez aussi la montée en niveau de vos familiers, avec un système qui obligera à les faire recommencer de zéro pour pouvoir atteindre des degrés de puissance supérieurs.
Vos coéquipières ne subissent pas le même sort et leur passage de niveau se fera de façon plus classique à la fin d'une phase d'exploration. Ces dernières sont toujours en temps limité, 10 minutes dans un premier temps, et plus ensuite, mais ce palier n'est pas si pénalisant, et il est possible de boucler un donjon assez rapidement. Une autre limite fait son apparition, et c'est cette fois-ci le nombre de jours qui nous est alloué pour mener à bien notre quête ! Au fur et mesure de nos explorations, la nuit noire recouvre la lune, et si elle est complètement recouverte, ce sera au tour de la Terre... Heureusement, à chaque boss battu, on gagnera plus de temps, nécessaire à la réalisation des quêtes secondaires qui nous sont proposées. Malgré tout, le jeu se montre assez facile en mode de difficulté intermédiaire, et j'ai littéralement roulé dessus. Quand nos PV tombent à zéro, pas de game over, mais la simple perte d'une journée et le retour à l'hôtel.
Nights of Toukiden
Et du temps, il en faudra : une partie ne suffit pas pour tout débloquer, que ce soit les compétences ou les liens sociaux, et il faudra passer par le New Game Plus pour pouvoir voir toutes les fins. Mais le jeu se montre assez court : comptez environ 20 heures pour explorer de fond en comble les sept donjons qui le constituent. Le bestiaire présente peu d'adversaires différents au final, que ce soit des mobs ou des boss. Et j'ai même surpris une grosse facilité dans le design d'un de ces derniers : Il est complètement calqué sur le boss araignée de Toukiden ! Mêmes patterns d'attaques et design ! D'autres éléments manquent à l'appel, tels que l'arène, que j'avais pris un temps fou à finir dans le premier. Mais, au final, est-ce si grave dans ce monde cruel ou tant de jeux sortent, et où nous avons si peu de temps pour y jouer ? Ne me reste plus qu'à aborder des considérations plus "techniques".
Que ce soit sur PS4 ou Nintendo Switch, vous trouverez le jeu plutôt joli pour peu que son design soit à votre goût. Sur l'hybride de Nintendo, forcément, la résolution est un peu mois bonne. Mais sur les deux supports, quand l'action devient un poil trop frénétique, on surprend quelques ralentissements.
On pourra aussi noter quelques petites erreurs de portage, comme le placement du bouton d'action sur la touche rond, et celui de la validation sur croix, alors que rond devient celui d'annulation... Un petit problème ergonomique dû à l'inversion des deux touches en Occident, qu'il n'est pas possible de régler en changeant l'attribution des boutons, malheureusement. Enfin, sachez que si vous lisez ces lignes peu de temps après la sortie du jeu, des DLC cosmétiques gratuits sont disponibles, avec un costume par machine. Sur Switch, Aluche pourra revêtir les atours de Yuri, l'héroïne de Fatal Frame 5, et sur PS4, ce sera un costume de Laegrinna tiré de Deception IV. Mais attention, ces offres sont limitées dans le temps, donc n'hésitez pas à faire un tour sur le store dès aujourd'hui, même si vous comptez vous procurer le jeu plus tard...