Souvenez-vous, en avril dernier, les petits gars de chez Tarsier Studios nous gratifiaient d'un sympathique platformer à l'esthétique particulièrement léchée mais à la durée de vie famélique, à l'image de sa frêle héroïne à l'imper jaune. Moins de trois mois après, le développeur suédois récidive avec le premier chapitre de l'extension de Little Nightmares, qui en comptera trois en tout. Il est temps de se plonger de nouveau dans les profondeurs de The Maw...
Cette fois, le protagoniste de cette macabre histoire n'est pas Six mais se nomme "Le Fugueur" et s'apparente à l'un des enfants non-identifiables rencontrés au cours de l'aventure principale. Moins reconnaissable que la jeune fille, il semble se fondre dans le décor de ce chapitre, à la manière du garçon sans visage d'Inside. Tout débute quand, après un mauvais cauchemar, notre petit bonhomme se réveille dans ce qui semble être un dortoir abandonné. Une lueur l'attire alors en dehors de son lit...
Cale sèche
Vous en conter davantage serait vous gâcher l'expérience proposée par ce nouveau chapitre. Car oui, disons-le sans ambages : il vous faudra tout au plus soixante à quatre-vingt minutes pour en voir le bout. Autant dire que ce fragment d'extension, pour lequel il faut débourser quatre euros tout de même (10 si vous choisissez le Season Pass contenant l'ensemble des 3 DLC), se savoure avec parcimonie.
Qu'en est-il alors de ce nouveau chapitre ? Pour ceux qui auraient déjà parcouru de fond en comble les cinq niveaux du jeu original, rien de bien nouveau : on retrouve un univers glauque au possible dans lequel notre garçon doit évoluer afin de pouvoir s'en extirper. La réalisation artistique s'avère toujours aussi bluffante : une nouvelle fois, l'accent est mis sur le contraste entre le protagoniste, ratatiné et insignifiant, et les dimensions saisissantes des décors. Néanmoins, ces derniers ne se révèlent pas aussi inspirés que ceux présentés dans Little Nightmares. Ainsi, la palette de couleurs varie rarement au-delà du bleu et les différentes zones parcourues tendent à être génériques et plutôt vides.
Rien à reprocher en revanche au travail fourni sur l'habillage sonore, impeccable et oppressant à souhait, particulièrement lorsque le danger se fait ressentir...
Naviguer en eaux troubles
Comme pour le jeu original, l'expérience proposée par le titre de Tarsier Studios se veut minimaliste. Les actions du personnage sont réduites au strict minimum afin d'accentuer son sentiment de fébrilité face au monde qui l'entoure. Petite nouveauté : le briquet est ici remplacé par la lampe torche, ne servant tout pareillement qu'à éclairer les alentours, pour une portée accrue. Il est d'ailleurs regrettable que cela n'ait pas donné lieu à une exploitation plus audacieuse du gameplay.
Si Little Nightmares ne proposait finalement que peu de challenge, ce n'est pas ce chapitre supplémentaire qui va changer la donne. Pendant quarante-cinq bonnes minutes, le joueur est amené à traverser les différents tableaux qui se présentent à lui sans encombre majeur. Ce n'est que dans la dernière demi-heure, qui offre par ailleurs (enfin !) de petits moments de frissons avec un antagoniste digne de ceux rencontrés dans les niveaux du jeu principal, que le joueur sera susceptible d'être confronté au Game Over... avant que l'aventure ne se termine, bien trop tôt encore.
Finalement, Les Profondeurs s'inscrit dans la lignée du jeu principal, à ceci près que ce dernier proposait au moins des niveaux variés et un rythme plus soutenu, notamment sur son acte final. Ce chapitre semble ainsi pâtir de l'absence des deux suivants, qui ne pointeront le bout de leur nez qu'en novembre puis en janvier.