Lorsqu'on parle des jeux développés par Daedalic, on est généralement emporté par des productions à forte valeur artistique comme Silence par exemple. Le développeur et éditeur allemand continue de proposer des oeuvres à taille humaine et avec des univers ayant chacun des caractères très marqués. C'est aussi le cas de The Long Journey Home qui, pour le coup, vous emmène vraiment visiter un univers.
Comme souvent avec les expériences, celle-ci tourne mal. Le Daedalus 7 est un vaisseau avant-gardiste capable d'effectuer des sauts stellaires. Mais son premier saut va presque trop bien se passer puisque l'équipage est carrément propulsé à l'autre bout de l'univers. Pour revenir à la maison, il va falloir traverser au moins 6 galaxies, elles-mêmes comprenant plusieurs systèmes solaires (une vingtaine en moyenne).
Seul au fond de l'espace
C'est donc avec un vaisseau à peu près intact qu'il faut commencer le périple de retour. Mais les choses se dégradent rapidement et le matériel souffre lorsqu'il est sollicité. C'est qu'il faut avoir choisi un équipage équilibré pour traverser cette aventure. Vous ne pourrez en sélectionner que quatre avec des aptitudes différentes.
L'ingénieur sera bien pratique pour réparer les éléments du vaisseau et du module d'exploration. Le scientifique peut en apprendre beaucoup sur les races extra-terrestres, parfois en suggérant de les disséquer... L'historienne ou la linguiste faciliteront grandement les contacts avec d'autres civilisations. Ces variantes dans le choix de l'équipage proposent en fait d'augmenter la valeur de rejouabilité. Car en plus de changer la façon d'exploiter les éléments et les rencontres de l'univers, cela ajoute une couche de couleur différente à des systèmes solaires générés de façon aléatoire. La petite idée sympa est que chaque univers est généré selon un mot de passe qu'il est possible de transmettre. Ainsi, vous pouvez proposer le même environnement à plusieurs joueurs.
Les clefs de la survie
Trois paramètres sont à gérer étroitement dans The Long Journey Home :
- La matière exotique, indispensable pour réaliser des sauts, de système en système et de galaxie en galaxie, lorsqu'un portail est atteint.
- Le carburant, qui servira aussi bien à diriger le vaisseau dans l'espace qu'à empêcher le module d'exploration de s'écraser sur les planètes visitables.
- L'état de coque des vaisseaux, parce qu'évidemment sans protection contre le vide de l'espace, la partie ne durera pas très longtemps.
Le traitement de matières premières glanées sur les planètes ou dans les champs d'astéroïdes permettra d'avoir assez d'éléments pour réparer le vaisseau, en faire le plein, ou réaliser des sauts intersidéraux. Mais à chaque fois qu'il faut récupérer ces ressources, la matériel s'use encore. L'équilibre est donc difficile à maintenir entre l'investissement et les profits que vous pouvez tirer d'une expédition.
D'autant que les planètes sont parfois hostiles. Vents violents, gravité écrasante, orages électriques, séismes... Autant d'impératifs avec lesquels il faudra savoir jongler pour survivre et qui risquent de provoquer des dommages conséquents.
Le guide spatial du routard
Cet espace est largement plus fréquenté qu'on pourrait le penser. De nombreuses races extra-terrestres vont croiser la route du Daedalus et il faudra savoir négocier habilement avec toutes. Il y a peu de chances de s'entendre avec tout le monde. Les intérêts des uns ne sont pas forcément ceux des autres, les missions que peuvent confier certains contre rétribution font parfois du tort à d'autres.
Au fil de l'exploration, le journal du vaisseau se met à jour et on apprend à connaître les points forts et faibles de ces cultures. Des rencontres assez intéressantes, mais qui manquent un peu de profondeur, les informations étant strictement textuelles. Une certaine routine se met ainsi en place. On tente de montrer un objet, on pose toujours les mêmes questions. Ce côté vintage dans les mécanismes de gameplay se retrouve également dans les phases d'action qui fleurent bon les années 80.
Tout se joue en effet avec l'inertie et l'attraction gravitationnelle. Dans l'espace, il faut arriver avec la bonne vitesse et le bon angle pour se placer en orbite ou au contraire en profiter pour être catapulté sur la bonne trajectoire en économisant le carburant des boosters. En atmosphère, ou si la planète est à l'état gazeux, en explorant avec le module, il faut également jouer avec les rétrofusées pour se poser en douceur ou rester en stationnaire dans un nuage de gaz. Des mécanismes simples, pas forcément faciles à appréhender, mais qui deviennent vite répétitifs puisqu'une grande partie du jeu tourne autour de la récupération de matières premières.