Depuis les premiers coups de pelle de Shovel Knight, le studio Yacht Club Games n'a jamais cessé d'améliorer son oeuvre en multipliant les mises à jour, gracieuses en prime. Après le volatile Plague of Shadows, la série s'étoffe cette fois d'un chapitre d'une tout autre envergure, Specter of Torment, au point d'être proposé séparément ou dans la compilation Treasure Trove que nous testons ici sur Nintendo Switch. Un vrai trésor, ou une simple pioche de fortune ?
Oyez, oyez, preux aventuriers ! Le bien nommé Treasure Trove renferme ainsi les trois campagnes de Shovel Knight, sélectionnables dès le départ, à commencer par la première de notre chevalier à la pelle remise à jour, Shovel of Hope. Celle-ci ne nécessite plus l'amiibo à son effigie pour accéder au mode coopératif, la figurine servant désormais à invoquer une fée avide de joyaux (voire à récupérer l'attirail sauvegardé sur le cru 3DS ou Wii U). Pas de quoi révolutionner cette épopée déjà fabuleuse, idem quant à la possibilité de changer le genre et le costume des protagonistes, qui redonne simplement un peu de fraîcheur (et d'humour) à l'histoire.
Dans l'ombre des héros
La quête de puissance de Plague of Shadows, le second chapitre, s'apparente donc davantage à une version alternative aux commandes du Plague Knight. Ce vilain alchimiste dispose en effet d'un panel de mouvements plus élaboré et d'un large arsenal de bombes customisables, avec des niveaux sensiblement modifiés pour en tirer parti. Ses bonds explosifs et son inertie le rendent cependant délicat à manier, une approche globalement plus ardue illustrée par les terribles challenges bonus. Le troisième volet initialement exclusif à la Switch, Specter of Torment, suit d'ailleurs une démarche distincte, encore plus ambitieuse.
Le chevalier est mort...
Au delà d'un scénario révélant le passé du Specter Knight par le biais d'intrigants flash-backs, et de son rôle dans la formation de "l'Ordre des Sans Quartier" au service de l'Enchanteresse, il s'affranchit de la carte du monde, une tour permettant d'accéder librement aux différents stages. Car ceux-ci ont été reconstruits en profondeur, qu'il s'agisse des décors assombris dans la lignée des musiques aux tonalités plus gothiques, ou de leur architecture afin d'exploiter les talents de voltige du mystérieux faucheur.
Vive le chevalier Spectre !
Ce poseur de la mort s'appuie sur sa lame aiguisée pour escalader les murs et se fendre d'estocades aériennes, tandis que des armures et autres artéfacts facilitent sa tâche, de sorte que cette extension constitue une excellente introduction à la série. Reste que le Joy-Con ne se montre guère approprié pour gérer les déplacements au pixel près requis par Shovel Knight (heureusement il est compatible manette Pro !), dont le gameplay et la réalisation parfaitement ciselés en font toujours l'un des plus fidèles héritiers des oeuvres 8 bits d'antan, que cette collection vient glorifier dans son ensemble.