Après un épisode introductif gratuit, qui aura su se distinguer par son élégance et son originalité (voir notre TEST), The Lion's Song revient avec une nouvelle histoire. Une fois encore, il est question d'oeuvre d'art a construire à sa façon, et une fois encore c'est tout à fait fascinant.
Après avoir connu la solitude alpine, vous voilà projeté dans la haute société de Vienne, au début du XXème siècle. Vous incarnez Franz Markert, un artiste-peintre dont le talent commence à être reconnu. Son portrait de la violoniste Wilma, héroïne du chapitre précédent, l'amène, accompagné de son grand-père, chez le très réputé Gustav Klimt. Il compte bien dénicher son prochain modèle parmi l'assistance. Mais quelque chose ne va pas. Il manque un élément pour parfaire son art. Une critique ne va pas hésiter à lui asséner cette vérité en pleine face. Il va alors s'agir pour lui de parvenir à découvrir cet ingrédient qui fera de sa prochaine oeuvre un tableau complet. Quitte à en perdre la tête.
A Vienne, qui pourra ?
Là où Wilma pouvait imaginer une symphonie à partir de différents sons et en songeant à des personnes plus ou moins proches, Franz parvient à voir les gens qui l'entourent d'une autre manière. Il voit les différentes couches de leur personnalité, comme des projections en arrière-plan - qu'on prendra d'abord pour un bug visuel avant d'obtenir l'explication. Mais qui va suffisamment l'inspirer ? Que va-t-il dire pour les convaincre de poser pour lui ? Et une fois face au canvas, comment va-t-il procéder avec ses modèles pour bien les cerner ? Le processus créatif de la peinture la plus authentique qui soit passera par des décisions importantes sur le plan professionnel. Mais aussi personnel.
Doux, ce Franz
Comme dans l'épisode précédent, l'aspect ludique se réduit à quelques balades en ville et surtout des choix de répliques plus ou moins révélatrices de la direction que vous souhaitez emprunter. Car outre l'analyse de vos sujets (ou de vos proies), qui se montreront tous intéressants à leur manière, c'est celle du jeune protagoniste, un brin torturé et ne parvenant pas à savoir de quoi il est lui-même composé, qui va se montrer importante. Et prenante. Simple. Sans fioritures. Bénéficiant d'une patte artistique remarquable - un pixel art sépia de toute beauté et une ambiance sonore subtile - cette seconde itération réussit elle aussi, en un peu moins d'une heure, à provoquer l'attachement, l'empathie, l'étonnement, le désespoir, avant de pouvoir apporter la touche finale. Les mêmes ingrédients que le premier volet - qui n'y est pas lié directement - sont là. Et ils continuent de faire de cette série en cours une expérience atypique, attendrissante, vivement conseillée à celles et ceux qui souhaitent autre chose que du jeu vidéo "classique".