Après un premier épisode qui avait laissé les joueurs sur leur faim, Watch Dogs 2 arrive avec la promesse d'un univers plus dense, un gameplay plus riche et surtout une liberté accrue. Marcus Holloway remplace Aiden Pearce dans cette nouvelle expérience sous le signe de la technologie, qui propose un ton résolument plus léger mais aussi pas mal de nouveautés. Déverrouillage de la clef de sécurité... scan... Voici mon avis sur ce deuxième épisode tant attendu !
Mise à jour du 22/11 : Une semaine après la sortie du jeu, le multi n'étant toujours pas accessible, nous prenons la décision de mettre une note. Cette dernière concerne donc notre avis sur la campagne solo (le coeur du jeu). Celle-ci est susceptible d'être modifiée par la suite selon notre avis sur le multi. Nous reviendrons vers vous lorsque le problème lié aux activités multijoueur sera résolu.
Warning original (14/11) : Si la partie solo de Watch Dogs 2 nous a séduite, attention, la partie multijoueur est actuellement impraticable (crashs et ralentissements très réguliers) d'où notre "Warning day-one". Nous vous proposons donc de patienter un peu avant d'avoir une note définitive. À l'heure de cette première publication du test, Ubisoft est en effet d'ores et déjà sur le coup, puisque certaines activités multijoueurs ont été suspendues jusqu'à ce que le problème soit résolu. Nous serons donc amenés à revenir sur ce test d'ici peu, pour lui donner notre note et éventuellement lever ce "Warning Day One".
QU'APPORTE LA PS4 PRO ? Watch Dogs 2 dispose d'une mise à jour de compatibilité PS4 Pro. Retrouvez ci-dessous les spécificités du jeu lorsqu'il tourne sur ce support.
J'ai un écran 4K :
J'ai un écran 1080p :
Notre avis : Déjà très beau sur PS4 standard, Watch Dogs 2 est plus propre sur PS4 Pro. Il n'affiche aucun aliasing mais n'utilise pas le HDR. À noter que l'affichage proposé est du 1800p upscalé en 4K (via checkerboard) et non de la 4K native. On remarquera néanmoins quelques baisses de frame rate avec un 30 images/seconde inconstant. À noter que ces problèmes de stabilité sont moins présents sur PS4 standard, hormis dans quelques lieux précis. |
Marcus Holloway est le roi du hack. Forcément, on n'a pas pris le plus mauvais. Notre histoire avec lui débute alors qu'il tente de s'infiltrer dans les locaux du système ctOS de San Francisco, toujours plus puissant puisque qu'il contrôle désormais tous le pays s'immisçant dans la vie de chacun, capturant des données et des informations privées... Au delà du fait que le sujet nous parle forcément, à une époque où nous sommes tous connectés, il y a un problème plus épineux pour notre héros des temps modernes (technologiques) : Blume, la société à l'origine du programme CtOS 2.0, veut faire porter le chapeau à Marcus concernant des actes criminels qu'il n'a pas commis. Alors qu'il quitte les lieux après avoir effectué quelques bidouillages, il se fait alpaguer par un homme. Celui-ci fait partie d'un groupe de hackers à la recherche d'un idéal tout autre que la réalité dans laquelle nous vivons : DedSec. Evidemment, ça parle à notre hacker fan de hip-hop, qui va rejoindre l'organisation dans l'idée de faire tomber Blume...
Une juste cause
Si l'on pouvait reprocher à Aiden Pearce de manquer de charisme, de mon point de vue, il est assez difficile d'en dire autant de notre nouveau protagoniste. Bien sûr il est jeune, il est un peu fou et surtout il parle mal, mais au fur et à mesure que l'histoire s'écrit, manette en main, je le trouve de plus en plus attachant. Tout comme ses copains un peu dingues que je prenais simplement pour des punks un peu écervelés, avec un peu trop de piercing sur le nez et les oreilles. Que ce soit Wrench, le bidouilleur de la bande, Sitara, artiste dans l'âme, ou encore Joshua, au verbe rare, tous ces gamins épris de liberté et de justice ont quelque chose à raconter. Mieux, ils ont quelque chose de nous. Des dialogues bien écrits dans lesquels l'humour est omniprésents offrent cette densité à ces drôles de personnalités tournant autour de Marcus, qui semble être le seul vraiment capable de mettre leur projet à exécution.
Si le but du jeu est d'arrêter Blume, cela passe surtout par de la propagande. Le principe est simple : il s'agit de faire gagner des followers à DedSec pour faire grimper sa cote de popularité et donner de la puissance à sa voix, dans le but d'ouvrir les yeux des gens sur l'espèce de toile d'araignée gigantesque que Blume est en train de tisser autour d'eux, dans le but de les utiliser à des fins abjectes. Fraudes diverses et variées, espionnage, manipulation, sans parler des autres groupes de hackers qui vont se mettre sur son chemin, DedSec a du pain sur la planche et Marcus est le chef d'orchestre de ce grand spectacle technologique. Cet angle parait peut-être classique, mais j'avoue que lutter contre ce système intrusif pour le mettre à plat m'a réellement séduite, d'autant que le terrain de jeu et les outils proposés pour le faire sont bien plus plaisants que dans Watch Dogs premier du nom.
Et puis la cause est juste : on se sent assez vite concerné par le problème, celui-ci envoyant comme un étrange reflet de notre réalité. Même si le ton est résolument plus léger que celui de son aîné, ce deuxième opus offre un scénario avec du fond, bien raconté, surfant sur quelques références à des affaires existantes. On peut d'ailleurs croiser quelques têtes connues comme celle de Martin Shkreli, qui est l'acteur principal d'une séquence assez amusante...
Hack comme tu veux
Soyons honnêtes : le système de piratage de ce deuxième opus a été clairement affiné, notamment avec l'utilisation du "Jumper" et du "Quadricoptère". Ce dernier pourra être acheté à votre Q.G (via une imprimante 3D) et croyez-moi, si vous souhaitez vous le procurer, il va falloir bosser dur, mais nous y reviendrons plus bas. Quoi qu'il en soit, le système se décline en quatre choix par piratage, ces choix n'étant pas toujours les mêmes selon la cible. Lorsqu'il croise des civils, Marcus a en effet plusieurs options : il peut les distraire en faisant sonner leur téléphone, lire leurs textos, prendre leur argent ou empêcher les appels aux urgences et les demandes de renforts. Plus subtil, il est possible d'attribuer une cible à un gang ou encore d'envoyer un gang ou même la police sur celle-ci. À noter que mis à part les hacks de base, toutes les options citées précédemment peuvent se débloquer au fil de votre progression grâce aux Points de recherche alimentant l'arbre de compétences.
Celui-ci propose d'améliorer les aptitudes de Marcus dans 7 aspects : Adresse au tir, Contrôle à Distance, Piratage de véhicules, Relationnel, Perturbation, Bricolage et enfin Botnets. Cette dernière section vous permet d'améliorer votre capacité de piratage, étant donné que les Botnets sont les ressources dont vous avez besoin pour hacker. Notez que ces dernières peuvent être récupérées sur les civils, mais leur jauge se rechargera automatiquement.
Ainsi, de nombreuses possibilités sont offertes, des plus classiques aux nouvelles : assommer les gens, utiliser des robots pour créer une diversion, causer un plantage de masse ou encore utiliser le piratage de véhicule... C'est une grande nouveauté de cet épisode, et elle apporte un peu de piment dans les choix. En effet, notre héros peut piloter des voitures à distance (plusieurs à la fois si vous débloquez la capacité adéquate), toujours avec quatre options (avancer, reculer, tourner à droite ou à gauche). Cet ajout est intéressant dans le cas de courses poursuites, durant lesquelles je me suis bien amusée en prenant le contrôle des voitures de police qui me poursuivaient... Créer un accident pour détourner l'attention ou écraser un ennemi font partie de mes options préférées dans la palette de choix offerte par cette nouveauté. Il est également possible de pirater des hélicos pour les faire battre en retraite, mais aussi de sur-alimenter votre véhicule pour lui donner de la vitesse.
À ce propos, point important, la conduite a été grandement améliorée sur cet épisode, et on se rapproche totalement d'une maniabilité à la GTA, très agréable à prendre en mains. Un bon point une fois de plus !
Bien sûr, feux de signalisation et autres systèmes électriques sont à la disposition du hacker, partout dans la ville, et il ne faut pas oublier que celle-ci offre un terrain de jeu deux fois plus grand que celui de Chicago. Il y a donc de quoi faire, croyez-moi. Pas une seule fois je ne me suis ennuyée, bien au contraire !
Jumper & Cie
Mais revenons à notre système de piratage. Evidemment, les mécaniques de jeu du premier épisode sont toujours de la partie : à chaque mission, il faudra s'infiltrer dans le système de surveillance et passer de caméra en caméra pour inspecter les lieux et désactiver des clefs de sécurité pour ouvrir des portes. Si ces actions peuvent paraître trop génériques, à mon sens elles font l'ADN du jeu. De plus, les missions proposent des objectifs et des lieux variés, ce qui permet de ne pas avoir la désagréable impression (comme c'était peut-être le cas dans le premier volet) de faire toujours la même chose. Et puis comme je le soulignais plus haut, les nouveaux joujoux technologiques de Marcus ajoutent du piment à la recette... Me voici à devoir entrer dans une villa sous haute surveillance, ce qui me permet de rebondir sur un des défauts du titre d'Ubisoft avant de décrire la scène : le déséquilibre de la difficulté.
L'IA des ennemis est parfois carrément aux fraises, lorsque je fais exploser le téléphone d'un agent de police et que ses collègues ne réagissent pas vraiment par exemple, ou souvent trop corsée, quand je veux pénétrer dans un lieu surveillé et qu'on m'attaque sans hésitation en me tirant dessus alors que je n'ai même pas sorti mon arme... Je disais que San Francisco était chaleureuse ? Si vous tentez de pirater toute la ville, elle le sera certes un peu moins... De plus, deux balles suffiront à vous dégommer, il vaut donc mieux la jouer discrétos. D'ailleurs, si vous êtes de ceux qui préfèrent y aller bien bourrin, à coup de Thunderball (l'arme fétiche de Marcus) ou au fusil a pompe, je vous souhaite bien du courage. Très clairement, le jeu est pensé pour faire de l'infiltration. Même si l'on retrouve un système de combat amélioré avec cette fameuse Thunderball qui dynamise les rencontres, le gunfigh reste moins efficace que les autres méthodes plus fines. D'ailleurs, Marcus peut se servir de son Nethack, une sorte de sixième sens qui permet de scanner les lieux et marquer les ennemis ainsi que les points clef, histoire d'avancer dans la joie et la prudence. Une nouveauté pratique étoffant encore un peu le gameplay de Watch Dogs 2. Mais revenons à ma villa sous haute surveillance...
Ici, je décide d'utiliser mon Jumper, histoire de rester à l'abri tandis qu'il règle quelques soucis techniques. Je pirate une petite grille d'aération dans un coin de la maison et passe en vue subjective (notez que trois vues sont disponibles lorsqu'on utilise le Jumper) avec ma petite voiturette. Cette dernière a les mêmes aptitudes que Marcus, à de rares exceptions près, lorsque celui-ci est dans l'obligation de pirater manuellement. Elle peut même être améliorée avec un haut-parleur interne, afin de provoquer les ennemis notamment. Je m'approche donc du boitier pare-feu avec elle, le désactive et ouvre les portes pour que Marcus puisse pénétrer à l'intérieur. Trop de monde autour du point d'intérêt cependant, je continue donc mon oeuvre via le Jumper. Je dois maintenant résoudre un de ces puzzles circuits qui ont fait le succès du premier épisode. Il s'agit de remettre le système électrique en marche en faisant correspondre les jonctions. Il faut souligner que ces puzzles ont été brillamment affinés, puisqu'ils font désormais partie des décors et s'étendent parfois sur l'intégralité d'un lieu, ce qui corse délicieusement la difficulté. Bref, j'y suis presque, mais un garde arrive soudain... Toujours via le Jumper, je fais sonner son téléphone le temps de terminer. Ça marche. Je peux reprendre la main avec Marcus et désactiver le dernier système afin de descendre dans un sous-sol très particulier...
Ces séquences avec le Jumper et/ou le Quadricoptère apportent réellement quelque chose à l'expérience, la rendant plus stratégique, plus subtile. Et si vous pensez qu'elle facilite trop la tâche, détrompez-vous ! En effet, j'ai pu constater par exemple que si les deux gadgets étaient trop éloignés de Marcus, la transmission de données ne fonctionnait plus. À de nombreuses reprises, j'ai donc dû me rapprocher de l'objet pour continuer le transfert. Eh oui, c'est pas la teuf !
Enfin, si vous souhaitez utiliser le drone, grand bien vous fasse, il est en effet très utile, mais comme écrit plus haut, son coût est très élevé et il va falloir bosser pour l'acheter. Pour gagner de l'argent rapidement, je vous conseille de faire un maximum d'activités (les courses sont un bon moyen de gagner de l'argent), d'avancer dans les missions bien sûr, mais aussi de ramasser des sacs d'argent disséminés un peu partout sur la carte, ou d'aller faire un tour chez le préteur sur gage qui arrondira les fins de missions difficiles en rachetant les objets de valeur. Pirater les comptes en banque des PNJ reste une option confortable, puisqu'elle peut se pratiquer en se baladant tranquillement dans la ville et vous vous rendrez compte que ça peut très vite rapporter, surtout si vous utilisez la capacité "Profiler amélioré", permettant de localiser les habitants qui gagnent bien leur vie.
If you're going to San Francisco
Si les Hackerspace disséminés ça et là dans San Francisco permettent de discuter avec de nombreux hackers et de s'alimenter en matos, c'est dans les rues de la célèbre ville que ça se passe... et le décor est splendide ! Malgré un aliasing tenace (qui disparaît miraculeusement sur PS4 Pro), le rendu global est de qualité, offrant un San Francisco magique, beaucoup plus chaleureux que Chicago, que ce soit en termes d'ambiance ou de couleurs. Ceux qui connaissent bien la ville surnommée "The City By Bay" reconnaîtront d'ailleurs de nombreux lieux célèbres comme le Golden Gate, Alcatraz et son île ou encore le Fisherman's Wharf, tous fidèlement modélisés. Quel bonheur d'arpenter les rues colorées de la ville, bien plus vivante que celle du premier opus (même si on n'est pas encore au niveau de l'effervescence de Los Santos), de visiter les locaux de "Nuddle" (ou Google si vous préférez) dans la Silicon Valley, ou de se payer une balade en voilier histoire d'admirer le coucher de soleil dans la baie de SF. Il faut dire que les jeux de lumière offrent des tableaux subtils, notamment à la tombée du jour, tandis que la nuit habille la ville de mille scintillements rendant la promenade magique.
Si vous avez l'âme d'un touriste, je conseille notamment l'activité ScoutX qui, en plus de vous faire gagner des followers, vous obligera à faire le tour de la ville pour prendre les plus belles photos de tous les monuments dignes d'intérêt. L'activité Driver SF n'est pas mal non plus, puisqu'elle consiste à jouer au taxi, ce qui permet également de visiter San Francisco en bonne et due forme.
Du multi dans le solo
Enfin, Watch Dogs 2 permet de jouer à plusieurs en toute transparence. En effet le multijoueur est totalement intégré à la campagne et vous croiserez de nombreux joueurs durant vos parties. Ces derniers pourront vous accompagner dans de nombreuses opérations annexes sans aucun temps de chargement. Les missions en coop (marquées en violet sur la carte) peuvent êtres jouées en solo bien sûr, mais à deux vous aurez une bonne dose de fun en plus.
J'ai notamment pu participer à une mission dans laquelle il fallait s'infiltrer dans une sorte de planque pour détruire des caisses. N'ayant pas encore assez d'argent pour m'offrir le fameux Quadricoptère, je fus heureuse de constater que mon partenaire possédait déjà le drone, très utile à ce moment précis pour scanner la zone et agir ensuite en bonne intelligence...
Côté PvP, si le mode Invasion par Piratage est très sympa, c'est le mode Chasseur de Primes qui m'aura le plus séduite. Celui-ci propose de chasser une cible ou d'être la cible. Dans ce dernier cas, lorsque vous y jouez avec un ami, celui-ci aura la lourde tâche de vous protéger. En effet, en plus d'autres joueurs, la Police sera également à vos trousses et cette fuite à deux peut devenir extrêmement amusante. Et comme on peut hacker tout un tas d'élément au passage, cela dynamise grandement l'ensemble.
En bref, entre les opérations ponctuelles DedSec et les activités citées plus haut, il y a de quoi s'amuser joyeusement pendant des heures. Cette expérience multijoueur s'avère efficace et fun à souhait.