Le premier épisode de Titanfall n'a pas laissé un souvenir impérissable dans l'esprit des joueurs, malgré un multijoueur nerveux et un univers proposant de très bonnes idées. La faute à l'absence d'un mode solo et à un manque de richesse en termes de contenu. Le deuxième opus est donc attendu au tournant, et s'il a de lourdes responsabilités sur les épaules, le titre de Respawn respire la légèreté et le dynamisme... Je vous livre donc mon test de Titanfall 2 accompagnée d'un enthousiasme féroce !
Nous sommes au coeur d'une guerre totalitaire moderne dans laquelle l'IMC, les méchants de l'univers du jeu, et la Milice, dont nous faisons partie, se déchirent... De nouveaux mechas ont vu le jour pour prêter main forte aux hommes, parmi lesquels nous incarnons Jack Cooper. Ce fusilier milicien de 3ème classe n'a qu'un rêve : devenir un grand pilote... On est limite dans du fTop Gun. Bref, c'est sous le commandement du Capitaine Tai Lastimosa, vétéran le plus respecté de la Milice, que nous allons devoir faire nos preuves.
Le monde perdu
Tout commence alors que la Milice se lance dans l'exploration de la planète Typhon pour intervenir dans un complexe de recherche contrôlé par l'IMC. Malheureusement, au cours de la mission, un drame se produit. Pour ne pas vous gâcher la surprise, sachez simplement que Jack va récolter le produit de cette tragédie et va devenir avant l'heure le pilote qu'il voulait tant être. Il va en effet devenir le partenaire de BT-7274, une appellation un peu barbare pour désigner un mecha. Ce dernier n'est pas comme les autres, puisqu'il est le tout premier Titan conçu par la Milice. Il a non seulement la possibilité d'embarquer les équipements des autres Titans, mais aussi et surtout il a ce petit quelques chose d'humain... Quoi qu'il en soit, bienvenue sur la sauvage planète Typhon, sur laquelle vous et votre Titan allez devoir lutter contre l'IMC.
La tâche ne sera pas aisée. La première mission consiste a soigner votre partenaire d'acier auquel il manque deux batteries, ce qui sera l'occasion de visiter les lieux à pieds et de s'en faire une idée plus précise. Si la claque graphique n'est pas au rendez-vous, le titre offre néanmoins un rendu global très satisfaisant où les jeux d'ombres et de lumières font le job et subliment un tableau gracieux à base de nature sauvage. Typhon est une planète sur laquelle la végétation est luxuriante, offrant verdure, roche et eau. L'atmosphère y est mystérieuse, un tantinet pesante. Dès les premières minutes de jeu, je contemple ce paysage qui me fait instantanément penser à celui d'Avatar, ou encore Jurassic Park, surtout lorsque des monstres préhistoriques commencent à m'attaquer... Quelques tirs de mitrailleuse, un bon coup de poing et le tour est joué. Mais comme je le disais plus haut, l'ambiance ici est oppressante. Seul le bruit d'un cours d'eau brise le silence et l'on devine que tout peut arriver sur cette terre perdue. Autant vous dire que j'adore l'idée !
Jack et le Titan
Une fois BT remis sur pieds, l'aventure commence et la cinématique dans laquelle le Titan attrape le soldat pour l'installer sous son armure d'acier me laisse rêveuse. Quelle élégance, et surtout voilà enfin une histoire à vivre avec son mecha, forte d'une écriture brillante et de dialogues où l'humour du Titan ponctue le ton régulièrement. Dès les premiers instants, je m'attache à lui. On sent bien la volonté des développeurs de miser copieusement sur la corde sensible du joueur avec cette relation entre le pilote et son Titan. Impossible pour le joueur de ne pas entrer dans cette histoire d'amitié, de se sentir concerné. Alors que Jack explore les alentours dans des endroits ou BT ne peux pas aller, ce dernier lui offre ses commentaires, mais aussi quelques informations, des conseils sur l'objectif en cours. Tout cela donne de la profondeur à la mission, mais cela crée surtout un vrai lien entre les deux protagonistes, "humanisant" le robot géant.
Notez que Jack se retrouve seul à de nombreuses reprises tout au long de l'aventure, ce qui permet d'avoir un gameplay diversifié selon qu'on joue avec le Titan ou le pilote. BT est évidemment plus résistant que son pilote, mais surtout, comme souligné plus haut, il va avoir la possibilité de ramasser tous les loadouts des Titans vaincus, sept au total, chacun offrant un arsenal et des attaques spéciales qui lui sont propres. Au menu : mitraillettes, lance-grenades, fusils à pompe et autres joujoux hilarants comme le missile à cibles multiples, le bouclier thermique ou encore le classique bouclier vortex, qui permet de bloquer et renvoyer les tirs ennemis. Je reste assez fan de l'attaque spéciale "Burst Core", disponible avec l'équipement de base de BT, qui déclenche un flux amplifié de balles extrêmement efficace contre les Titans... Bref chaque équipement offre une approche différente et la palette de choix et variée et plaisante. Commander le Titan offre des sensations plus lourdes certes, mais un délicieux sentiment de puissance s'en échappe. Seul bémol : pour changer de loadout, il faut mettre la partie en pause, ce qui peut sortir un peu du jeu. Cela dit, le choix de l'arsenal étant stratégique, il convient de prendre son temps face aux situations données, ceci peut expliquer cette décision.
Une campagne brillante
Concernant Jack, il a fait de moi une cheftaine du wall-run ! Cette mécanique est au coeur du jeu, tout comme les doubles-sauts et autre dash qui offrent un gameplay dynamique et attrayant. Et si vous pensez que tout est acquis, détrompez-vous : le design du terrain vous jouera des tours et mettra vos talents de "parkoueur" à l'épreuve. Il vous faudra parfois réfléchir quelques minutes avant de trouver par où commencer et comment avancer. Notez à ce titre qu'au bout de quelques secondes, un "Ghost Wall-Runner" apparaît afin de scanner la zone et vous montrer le chemin. Une idée intéressante pour apprendre à maîtriser les enchaînements et se familiariser avec l'environnement.
Enfin, les bonnes idées ne manquent pas dans ce solo au scénario bien ficelé. Pour ne citer qu'un exemple, au cours d'un des chapitres, le joueur doit arpenter un complexe en flammes dans lequel il faut se servir d'un élément permettant de jouer avec le temps. Ainsi, en switchant d'époque, Jack peut passer par des portes ou des passages ouverts dans le passé mais pas dans le présent, et inversement. D'une seconde à l'autre, le décor change autour de lui, passant du chaos actuel à un complexe radieux où la lumière régnait autrefois, pour revenir à nouveau au chaos... Plus tard, dans le même lieu, il faut carrément switcher du passé au présent en plein saut afin de pouvoir utiliser les murs des deux époques en "wall-runnant". Un exercice qui demande une excellente maîtrise de son personnage. De mon point vue, l'idée est assez géniale et elle offre une véritable richesse au gameplay, poussant le joueur à effectuer une véritable gymnastique des doigts, à réfléchir son coup. Bravo.
Pour finir avec la partie solo, le scénario vous demandera d'affronter pas moins de 6 boss dans leur Titan respectif, et si certaines de ces rencontres sont au final assez classiques, d'autres proposent des configurations étonnantes et offrent quelques moment épiques. Oui, le lien entre BT et Jack, le rythme effréné et les nombreuses bonnes idées confèrent à cette campagne solo une très belle densité et une identité forte, qui en font le point fort de Titanfall 2.
Mecha & mutli
Soyons clairs : le multijoueur de Titanfall 2 reste classique. Mais il a le mérite de s'être étoffé et d'apporter quelques nouveautés appréciables, notamment 6 nouveaux Titans qui arrivent dans la joie et l'allégresse, avec chacun une arme principale et des capacités multiples qui lui sont propres :
- Ion, qui utilise habilement l'énergie avec son Splitter Rifle, proposant des attaques laser puissantes et des mines explosives à déclenchement laser.
- Scorch, le roi des attaques incendiaires, lourdement armé avec son lance-grenade et ses bouteilles de gaz idéales pour piéger les autres joueurs.
- Northstar, le sniper de la bande, est équipé d'un canon électrique à plasma très efficace, mais il est aussi le plus léger et offre de belles parades avec ses pièges anti-Titan.
- Ronin, armé de son Mur de Plombs, un fusil puissant, est le plus rapide des Titans et l'expert du combat rapproché. Il a de nombreux tours dans son sac puisqu'il peut se dématérialiser pendant quelques secondes...
- Tone, très efficace avec ses roquettes traqueuses et son barrage de roquettes guidées.
- Legion, le plus puissant de tous et le mieux armé avec son Canon Predator, une puissante mitrailleuse. Il est le dernier Titan que vous débloquerez dans la campagne solo et le plus classe de mon point de vue. Comme on dit, le meilleur pour la fin !
Notez que chacun des géants propose des personnalisations et sera upgradable. Si vous faites évoluer la jauge de progression, vous pourrez débloquer d'autres armes afin de varier les plaisirs. Ensuite, vous vous rendrez très vite compte que ces derniers se débloquent plus rapidement que sur le premier volet, mais pas forcément plus facilement... En effet, le système de déblocage de mecha est désormais basé sur le score (même si le chrono continue de tourner en fond), ce qui force à aller faire des kills. Et même si les bots oeuvrant dans certains modes facilitent un peu la tâche (les modes Skirmish, Pilots vs Pilots, Last Titan Standing et Amped hardpoint n'incluent pas de bots et évacuent cet aspect), je trouve cette arrangement intéressant.
Et pour cause : cela apporte un vrai challenge, et leur déblocage apporte une vraie récompense aux meilleurs. Dans Titanfall premier du nom, les joueurs les moins agressif (et les moins doués) pouvait attendre patiemment que la jauge fasse le job... Un peu facile. Pour finir, notez que les Titans sont moins puissants qu'auparavant, et c'est encore un bon point à mon sens car le jeu s'en trouve mieux équilibré.
Enfin, les neuf maps proposées sont globalement de taille moyenne et offrent des paysages variés, jouant autant sur la verticalité que sur l'horizontalité. Mais qu'en est-il des modes proposés ? C'est le moment de passer en revue cette nouvelle version du multijoueur...
Au rayon des activités de groupe, beaucoup de fraîcheur : si on retrouve du basique avec Attrition (match à mort par équipe avec vos Titans), Capture The flag, Pilots vs Pilots (MME sans Titans) et Last Titan Standing, le menu est plus copieux que dans Titanfall car on retrouve également de la nouveauté. Il y a notamment Amped Hardpoint, qui ajoute de la subtilité au classique mode Hardpoint, déjà présent dans le premier opus. Ici, le joueur pourra marquer le double de points en restant sur la zone capturée pour la prendre une seconde fois. On note également l'arrivée de Skirmish, ou encore Bounty Hunt et Coliseum. Evidemment, il y a aussi la possibilité de se laisser porter en choisissant Variety Pack ou T-Day, qui offrent un melting-pot des principaux modes.
Si Coliseum est une expérience assez rapide, qu'on aurait toutefois aimée plus dense, elle a le mérite d'être nerveuse, puisqu'elle propose un duel en 1 Vs. 1 se déroulant sur une zone réduite. Le joueur doit y remporter deux manches sur trois et débloque ainsi des cadeaux ou des éléments. Tout va très vite, et si ce mode a un fort potentiel addictif, on y tourne malgré tout très rapidement en rond. Notez de plus que pour lancer ce mode il faudra payer en Billets Coliseum (ces derniers peuvent se débloquer en jouant au multi ou s'acheter en argent réel).
Quant à Bounty Hunt, il représente la meilleure surprise du multi. Dans ce mode, il faut éliminer un maximum de joueurs (et de bots, qui complètent les teams) dans des parties à 8 Vs 8, tout cela dans le but de gagner l'argent. Cet argent doit ensuite être déposé dans des banques disposées ça et là sur le champ de bataille, sachant que ces dernières ne sont ouvertes que pendant un certain laps de temps, une fois les vagues terminées... Si le joueur se fait tuer avant de parquer son argent, il perd la moitié de la somme récoltée. La team qui a le plus de trésorerie à la fin du match remporte évidemment la victoire. Ces règles basiques mais bien fichues apportent un aspect stratégique à ce mode inédit, qui est celui qui m'aura le plus séduite.
Enfin, sachez que le système de matchmaking a été clairement repensé, sans compter qu'un nouveau service de réseaux permet de jouer plus facilement avec ses amis dans le cadre de parties privées. Un bon point en plus pour les Titans de Respawn.
Me and my pilot
Y'a pas que les Titans dans la vie, y'a les pilotes aussi ! Plusieurs classes de pilotes avec des caractéristiques propres sont au programme. On y trouvera notamment la classe Front Riffleman, qui reste assez classique, ou encore Closer, plus douée au combat rapproché. Une nouvelle classe de Sniper fait également son apparition.
Cependant, ce qui va réellement définir votre manière de jouer sera votre choix en termes d'équipement, car chaque classe est personnalisable. Il est donc possible d'octroyer n'importe quelle arme et capacité spéciale à votre soldat. On note d'ailleurs l'arrivée du Grappin dans les options tactiques. Celui-ci va permettre d'accéder à des endroits jusqu'alors inaccessibles, bien entendu, mais aussi d'attirer les ennemis à soi pour les achever, ou encore s'agripper aux Titans adverses pour en retirer la batterie... Vous pourrez faire de même avec les géants de votre propre team, cette fois pour recharger leur batterie. D'ailleurs je soulignais plus haut que les mechas étaient moins puissants qu'auparavant, c'est donc une bonne astuce pour les maintenir debout. Bref : du vrai travail d'équipe en perspective. Pour ma part, j'ai trouvé amusant de grimper sur l'un d'eux, histoire d'avoir une meilleur vision du terrain et sniper quelques soldats au sol...
Toujours du côté des capacités spéciales des soldats, je peux citer en plus du Grappin l'Épée Pulsée, qui détecte les ennemis grâce à son sonar, les Stimulants qui offrent un bonus de vitesse pendant un court laps de temps, ou encore - et c'est celui qui a ma préférence - l'Holo-Pilote, qui reproduit vos derniers mouvements afin de tromper l'ennemi.
Notez également l'arrivée de 12 "Boosts" à débloquer au fil de votre progression, qui remplacent plus ou moins les "Burn cards". Ces Boosts sont en réalité des Killstreaks qui offrent des avantages précieux sur le champ de bataille, comme par exemple le boost "Ticks", qui permet de déployer deux drones araignées qui vont rechercher les ennemis avant d'exploser. Assez pratique, même si j'ai eu la mauvaise expérience de les voir se faire dégommer avant qu'ils ne puissent faire leur oeuvre...
Au final, ces nouveautés et attributs apportent du piment aux parties. L'expérience multi s'en trouve plus fraîche que celle de Titanfall premier du nom. En effet, si le premier épisode offrait déjà un gameplay musclé, il gagne en nervosité dans ce nouvel opus. Les Titans sont plus véloces, les déplacements plus fluides, le touché des armes plus réaliste, et il faut être au taquet pour ne pas y laisser sa peau. Ça bouge dans tous les sens, le rythme est dynamique, l'action frénétique, et ça ne semble jamais s'arrêter. Du grand spectacle dans ce FPS qui n'a clairement plus grand chose à envier aux autres grands noms du genre...