Je dois le confesser, moi, Camille, suis fan de simulation spatiale et globalement des jeux se déroulant dans l'espace. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert No Man's Sky dans sa version PS4. Pour être sincère, j'avais quelques appréhensions initiales sur la longévité du jeu et sa capacité à nous tenir en haleine sur le long terme. Nous allons voir si ces craintes s'avèrent justifiées.

Ce que l'on peut dire d'emblée c'est que les premières minutes du jeu sont grisantes et enivrantes. Nous commençons sur une planète lointaine parmi les 18 446 744 073 709 551 616 disponibles (autant dire l'infini). Et quand on sait qu'aucun joueur ne spawn sur la même, on ressent déjà ce frisson de joie à l'idée d'être le premier homme à y mettre les pieds. Pour réaliser cet exploit, Hello Games a parié sur le procédural. Ainsi tout ce que l'on rencontre ou presque, est crée par l'ordinateur via une série d'algorithmes.

Un départ avec des étoiles plein les yeux

Malgré l'absence de cinématique d'introduction, on découvre notre vaisseau très abîmé et nous apprenons très vite que nous avons été victime d'un crash. Evidemment il va falloir réparer notre vaisseau et c'est là que l'on va découvrir les phases de gameplay à pied. Ce qui saute au yeux c'est l'interface, très claire et bien travaillée qui permet de voir que le jeu prend en compte la température de l'endroit où l'on se trouve et que celle-ci a une importance capitale sur notre progression. Si vous avez de la chance, vous allez atterrir sur une planète tempérée... Si non il faudra vous débrouiller avec des température pouvant descendre à -80 degrés, ou pire des planètes radioactives.

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DANS NO MAN'S SKY

Dans tout les cas cités ci-dessus, on se rend compte que notre exo-combinaison est la seule chose qui nous sépare de l'air extérieur et qu'il faudra sans cesse vérifier qu'elle soit bien alimentée en énergie si on ne veut pas finir entre 4 planches. En fait tout notre équipement réclame de l'énergie et il faut s'en soucier à chaque instant pour ne pas se retrouver isolé loin de notre vaisseau qui est au départ le seul moyen de faire remonter sa température corporelle.

Hé ho hé ho, on rentre du boulot !

Pour cela il va falloir miner, et pour se faire rien de plus simple, on a en notre possession un multi-outil qui sert d'arme et d'outil de récolte via un rayon d'extraction. C'est vrai, le jeu nous livre un peu à nous même et on comprend très vite que pour trouver des ressources, il faut utiliser son scanner qui devient alors l'un de nos meilleurs amis. À l'aide d'une simple touche, une onde bleu viendra scanner la zone autour de nous pour nous indiquer les ressources. Un code couleur s'affiche alors à l'écran :

  • Rouge pour les ressources énergétiques
  • Jaune pour les ressources minières
  • Gris pour les loots
  • Violet pour les artefacts et les points d'intérêts

Après c'est une question de chance pour trouver la bonne ressource et il est parfois nécessaire de marcher de longues minutes pour s'y rendre et trouver le saint Graal. D'ailleurs à ce propos nous avons deux moyens de déplacements à notre disposition. La marche/sprint ou le jet-pack, les deux sont soumis à un cooldown et le seul moyen d'améliorer le tout est de découvrir de nouvelles technologie. Dans les deux cas, la recherche de ressource est un habile moyen du studio de nous faire admirer les divers paysages du jeu, tous procédural sans exception . De ce coté la direction artistique est très belle, pour ne pas dire bluffante.

Une technique à la ramasse sur PS4

Malheureusement la technique ne suit pas et c'est là qu'on va rentrer dans les détails qui fâchent. Le FOV (champs de vision) est ultra étriqué donnant sans cesse l'impression d'être en mode ZOOM. Clairement il s'agit d'une méthode simple pour masquer un peu de terrain, et limiter la baisse de performance, tout comme cet affreux clipping qui vient parfois même gâcher l'expérience de jeu.

On se retrouve donc avec des packs de textures ou d'éléments entier du décor qui viennent pop à quelques mètres de nous. Le pire étant que le clipping est aussi présent dans l'espace, où nous ne sommes clairement pas à l'abri de voir un astéroïde (parfois géant) apparaître à 10 mètres de nous en pleine accélération. Pour finir, les textures sont parfois vraiment bas de gamme et offrent un rendu baveux digne d'une console de la génération précédente, voir pire. Si on ajoute à cela les fréquentes baisses de framerate (jamais au dessus de 30 FPS sur la version PS4), il y a de quoi faire grogner les joueurs. Vivement la PS4 Neo...

Heureusement l'impression de liberté et de grandeur réussissent à nous faire oublier (au moins un temps) cet aspect. Les planètes sont gigantesques et regorgent de vie. La faune, elle aussi procédurale est assez impressionnante et est extremement variée. La découverte des animaux n'est d'ailleurs pas inutile puisqu'elle permet de communiquer avec certains d'entre eux (de les nourrir) pour qu'ils puissent vous mener à certains secrets ou certaines ressources rares. Notons aussi qu'il existe une banque de donnée galactique dans laquelle il est possible d'envoyer nos découvertes et même... des les renommer ! Cet aspect accentue notre statut d'explorateur et permet de laisser notre emprunte sur le vaste univers que propose No Man's Sky.

Au final, le jeu nous donne la sensation d'être seul et en même temps nous fait comprendre que nous partageons le même univers que les autres joueurs sans possibilité réelles de les rencontrer. En fait il n'existe qu'une infime chance de faire une rencontre impromptue et le contact avec les autres joueurs ne se fait (pour l'instant) qu'à travers la découverte d'espèces et de planètes.

Un univers gigantesque

L'étendu de l'univers, on le comprend surtout quand notre fameux vaisseaux est réparé et qu'on peut enfin quitter la planète de départ pour goûter au joie du voyage spatiale. Véritable prouesse technique on passe de l'atmosphère à l'espace sans aucune transition, il n'y aucun chargement dans le jeu. Evidemment tout ceci ne se fait pas sans concession, et c'est la qu'intervient notre fameux clipping gargantuesque.

Quoi qu'il en soit, l'espace reste une ère de jeu très agréable. Notre vaisseau possède 4 modes de vitesse. Le déplacement sans accélération, l'accélération en elle même, le proto-hyperespace et le voyage par distorsion, qui permet lui de voyager d'étoile en étoile. Cette dernière technologie n'est pas disponible tout de suite et il faudra vous la procurer en communiquant avec les divers races extraterrestres qui peuplent l'univers et qui vous aideront à atteindre votre quête : la découverte du centre de l'Univers.

Mais avant d'y arriver il va falloir faire évoluer notre vaisseau et notre équipement, et cela passera à un moment ou à un autre par le combat. Sur certaines planètes il est impossible de l'éviter. En effet la faune et la flore de celles-ci sont sont protégées par des sentinelles, des robots très agressifs qui n'hésiteront pas à tirer à vue au moindre faux pas. Un faux pas qui peut prendre la forme d'une trop forte gourmandise en matière de ressource ou tout simplement d'une trop grande curiosité. Pour vous défendre vous aurez votre fameux multi-outil qui, comme votre vaisseau et le reste de votre équipement fonctionne par système d'emplacement disponibles dans lesquel il faut y adjoindre divers modules. Mais autant le dire tout de suite si vous achetez No Man's Sky pour le combat vous allez être déçu. Assez mous, il ne faut pas s'attendre à grand chose bien qu'il soit plaisant d'aller castagner quelques robots géants à l'aide de grenade à plasma entre deux découvertes.

Un manque de profondeur ?

Le Combat spatial est du même acabit, nous ne sommes clairement pas au niveau d'un Star Citizen ou d'un Elite Dangerous. Le jeu n'a d'ailleurs clairement pas cette prétention. Les dogfights peuvent intervenir pour plusieurs raisons tel que l'attaque de cargo, le viol d'un espace aérien ou tout simplement une curiosité malsaine au milieu d'une bataille spatiale entre deux clans. La conduite du vaisseau est agréable sans être transcendante et le plus gros regret c'est l'impossibilité totale d'effectuer du rase-motte en vol atmosphérique. En effet une sorte de coussin invisible nous empêche tout simplement d'approcher trop près du sol. Quand on voit le système de collision, on se demande si ce n'est pas une bonne chose. Il arrive fréquemment de voir son vaisseau voltiger stupidement suite à l'impact avec un gros objets. On espère vraiment que ça sera résolu car ça n'aide clairement pas le jeu à être apprécié sur la durée.

La sensation que l'on ressent lorsque que l'on joue au jeu est donc assez étrange, les premières heures sont extrêmement plaisantes. La magie de l'infiniment grand et de la découverte opèrent à plein, et c'est un franc succès. On est émerveillé à chaque instant. Puis rapidement, au bout d'une dizaine heures grand maximum, on se rend compte que l'on fait tout le temps la même chose, à savoir de l'extraction de ressource/vente/amélioration de vaisseau. Depuis le pré-test, j'ai poursuivi mon exploration et si l'émerveillement est bien là, la lassitude a continué à s'installer. Pas suffisante pour me rebuter, mais néanmoins présente.

Alors évidemment certaines personnes se lasseront moins vite, mais il est clair que la plupart des joueurs ne verront pas d'un très bon oeil le manque de contenu sur le long terme. Après comme signifié plus haut, il s'agit d'un jeu qui se joue en prenant son temps. L'atmosphère calme et apaisante permet de prendre une bonne bouffée d'oxygène et ce qui frappe clairement notre esprit à la fin de chaque session c'est l'impression réelle de jouer enfin à un jeu différent des autres. Et puis il y a cette sensation d'immensité, de découverte quasi illimité, un rien magique... et cela rend No Man's Sky assez unique.