Avec l'arlésienne du projet Fabula Nova Crystalys, Overwatch est sans aucun doute l'un des titres les plus attendus de l'année 2016. Premier essai pour Blizzard dans l'univers du jeu de tir en équipe, c'est à grand renfort de statuettes géantes, de courts-métrages à faire rougir de jalousie les studios Pixar et de let's play sur toutes les plateformes de streaming imaginables qu'Overwatch a su se trouver une place dans le coeur des joueurs bien avant sa sortie officielle. Après plusieurs longs mois d'attente, le jeu est enfin disponible et il est temps de découvrir si toute cette communication cachait un titre d'exception ou une réelle déception.
Le 8 novembre 2014, sans crier gare, Blizzard annonçait qu'il développait une licence originale nommée Overwatch. Né des cendres du projet Titan, la surprise ne fut que plus grande lorsque l'on apprit que cet Overwatch allait être un jeu de tir à la première personne. Depuis ce jour, Blizzard n'a cessé d'attiser notre curiosité en nous dévoilant un artwork par-ci, une vidéo par-là... Rapidement, la curiosité s'est transformée en envie et l'envie en passion incontrôlable. Blizzard a bien compris que pour être aimé, il faut savoir se faire désirer, et il a su jouer avec nos petits coeurs de gamers jusqu'au jour de la sortie du titre.
On touche avec les yeux
Quand on lance le jeu, il y a une chose qui saute aux yeux : Overwatch est beau. C'est vrai, ce n'est pas le titre qui poussera votre machine dans ses derniers retranchements, mais ce n'est pas grave, parce qu'Overwatch a compris que ce n'est pas ça le plus important. Toutes ces couleurs vives, ces environnements exotiques, ce roster de personnages plus singuliers les uns que les autres... c'est ce tout qui fait la force du titre. Le pari de faire s'affronter un gorille et un chevalier en armure au sein d'un temple japonais entouré de fleurs de cerisiers peut paraître fou, mais les équipes artistiques de Blizzard ont fait un excellent travail pour donner une saveur charmante à ce cocktail insolite. Le titre s'offre le luxe d'être encore plus beau lorsque l'on prend enfin la manette (ou la souris et le clavier pour les vrais) en mains. Les environnements grouillent de petits détails qui insufflent toujours plus de vie aux quatre coins de cet univers enchanteur. Sur la carte Hollywood, on se prend à flâner entre les allées et à rêvasser devant les affiches des derniers films de D.va, on paie ses respects devant le dieu chacal avant de se lancer dans la mêlée au Temple d'Anubis, et enfin on profite du cadre paradisiaque de l'île d'Ilios pendant que nos coéquipiers se battent pour le point de contrôle. Overwatch est merveilleux à regarder, et encore plus à jouer.
Simple mais efficace
Si je devais résumer Overwatch, je dirai que c'est un jeu de tir à la première personne dans lequel deux escouades de six héros s'affrontent dans des parties qui durent entre cinq et dix minutes. Pas de quêtes annexes à accomplir ni de règles compliquées tout droit sorties du cerveau de Denis Brogniart, mais un seul objectif clair : défendre (ou attaquer) un convoi ou une zone. Les joueurs s'affrontent pour un seul et unique point de contrôle, ce qui focalise l'action sur une seule zone de friction. Contrairement à d'autres titres où les matchs s'apparentent plus à des parties de cache-cache, vous devez vous battre pour la prise de contrôle du même objectif, alliés comme ennemis, ce qui favorise les échanges de balles/flèches/pneus (rayez la mention inutile) pour le plaisir de tous et de toutes ! Tout est fait pour que les équipes s'attaquent mutuellement, ne laissant ainsi aucune place aux temps morts et faisant la part belle à l'action et au plaisir immédiat d'une bonne joute en ligne. Que l'on soit un professionnel du FPS ou un néophyte découvrant ce genre de jeux, tout le monde y trouve son compte. D'ailleurs, le titre fait tout pour accompagner les joueurs et les aider à s'impliquer au maximum dans chacune des parties jouées.
Prendre un gamer par la main...
Overwatch fait un excellent travail pour assister le joueur et s'assurer qu'il trouve sa place au sein de son escouade. Ce travail débute dès l'écran de sélection des personnages, divisé en quatre rôles distincts (Attaque, Défense, Tank et Support) mais complémentaires. En fonction des personnages sélectionnés par vos coéquipiers et vous-même, le jeu vous indique quel rôle manque à votre composition pour former une escouade équilibrée. Anecdotique en équipe de six joueurs, cette indication prend tout son sens pour aiguiller les joueurs débutants en mal de repères, tout en rappelant gentiment à vos coéquipiers d'adapter leur choix de héros si nécessaire. Une fois en jeu, des marques au sol vous indiquent où aller pour vous rendre vers le point de contrôle et amener tous les joueurs vers la zone d'action. En parlant d'action, les munitions sont illimitées. Les armes ont simplement besoin d'être rechargées d'une pression sur la touche R pour que les balles pleuvent à nouveau. Ainsi, il n'y a pas besoin de se retirer du champ de bataille pour devoir récupérer de l'équipement, tout est fait pour que vous soyez toujours actifs.
L'important, c'est de participer
Pour pousser tous les joueurs à participer, Overwatch préfère encourager positivement les initiatives de chacun plutôt que de les sanctionner. Que vous soyez du genre à tirer la dernière balle pour achever vos adversaires et vous cacher, jouer le médecin pour vos alliés ou rester en première ligne et prendre les coups pour vos camarades, tous les rôles sont importants et tous sont valorisés. Pas de tableau de scores ni de kill assists, les kills sont partagés entre tous les joueurs ayant participé à l'action sans autre distinction que la quantité de points d'expérience attribuée à chacun à la fin de la partie. Tuer un ennemi seul vous octroie cent points, participer à moitié vous octroiera la moitié de ces points et, dans la même logique, tirer une balle pour faire joli ne vous octroiera qu'un ou deux points. Les tanks récupèrent des points d'expérience spécifiques pour tous les dégâts bloqués et les soigneurs pour chaque point de vie soigné. Avec ce système, toutes les personnes ayant contribué à une action sont gratifiées de la même manière. La distinction entre le joueur confirmé et le néophyte s'effectuera dans la quantité d'expérience accumulée à la fin du match. Cette façon de penser les scores permet à chacun de se focaliser uniquement sur la partie plutôt que sur ses performances personnelles et favorise le jeu en équipe.
Et toi, à quoi tu joues ?
Ce qui différencie Overwatch des autres FPS, c'est son roster de 21 héros. 21 héros pour autant de manières différentes d'aborder le titre, il y en a pour tous les goûts. Toujours dans un souci d'accessibilité et de simplicité, tous ces héros ont un seul pack d'équipements qui se limite souvent à une arme principale et une arme secondaire. Les personnages se prennent aisément en main, ce qui permet de s'amuser dès la partie lancée. Limiter chaque personnage à un arsenal précis permet également d'identifier facilement le rôle de chaque héros rencontré sur le champ de bataille. Cela rend les parties plus lisibles et plus abordables pour les joueurs qui font leurs premières armes dans un FPS en ligne.
Je parle beaucoup d'accessibilité et de simplicité dans cette critique. Chers amis (hard)core gamers, ne vous inquiétez pas : la fameuse phrase « easy to play, hard to master » (facile à prendre en mains, difficile à maîtriser) n'aura jamais pris autant de sens qu'avec Overwatch. Tout d'abord, à l'instar de MOBA comme DOTA 2 ou League of Legends, chaque héros possède des compétences spéciales et une compétence ultime qui lui sont propres. Leur utilisation est limitée par un temps de récupération. Ainsi, ces compétences permettent au géant Reinhardt d'utiliser une barrière qui bloque les tirs ennemis, ou encore à l'espiègle Tracer de revenir dans le temps pour surprendre ses adversaires. Ce sont ces compétences, uniques à chaque héros, qui rendent les parties d'Overwatch si attrayantes. Les tirs fusent de partout, tout comme les explosions, les shurikens, les pneus et autres murs de glace qui apparaissent sans cesse lors des parties pour animer ce joyeux foutoir coloré dont il est impossible de décrocher.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis
Avec 21 héros aux maniements si différents, il est difficile de ne pas trouver chaussure à son pied. Cependant, ne vous attachez pas trop à votre héros favori. En effet, Overwatch a la particularité de permettre à chaque joueur de changer de personnage à n'importe quel moment du jeu. Plus qu'un simple gimmick, l'objectif ici est de pousser les joueurs à régulièrement adapter leur composition en fonction de celle de l'équipe adverse. Votre équipe manque cruellement de soigneurs ? Switchez pour Mercy ou Lucio et maintenez vos coéquipiers en vie pendant qu'ils défendent le point de contrôle. Vous avez du mal à franchir un poste gardé par vos ennemis ? Pourquoi ne pas opter pour un tank comme Winston ou Roadhog, capable d'encaisser un maximum de dégâts et d'attirer l'attention de vos ennemis pour laisser le champ libre à vos alliés ? Un bon joueur d'Overwatch se doit de constamment adapter son choix de héros en fonction du contexte et donc d'en maîtriser plusieurs. Ainsi, les compositions s'adaptent au fil du jeu et en fonction des stratégies adoptées par les deux camps. À haut niveau, le titre demande d'être aussi habile de ses dix doigts que rapide dans ses prises de décisions. Cela permet de vivre des matchs d'une rare intensité et qui, que l'on gagne ou que l'on perde, sont réellement gratifiants.
Kinder surprise numérique
De l'univers des MOBA, Overwatch n'emprunte pas uniquement le système de compétences et de rôles, mais également les skins et un tas de joyeusetés cosmétiques plus ou moins... pertinentes à collectionner. Ainsi, à chaque niveau gagné vous obtiendrez un coffre dans lequel se trouveront quatre butins aléatoires. Skins, portraits de compte, sprays à utiliser en jeu ou encore répliques inédites pour chaque héros sont autant d'éléments que vous aurez la chance (ou pas) de récupérer au fil de votre progression. Attention cependant : tous les butins ne se valent pas ! La couleur du coffre indique le niveau de rareté de votre butin le plus précieux. Il y a quatre niveaux allant de « commun » à « légendaire ». Pour les plus impatients d'entre vous, ou pour ceux atteints de collectionnite aigüe, sachez qu'il est possible d'acheter avec de l'argent réel ces fameuses boîtes à butins.
Il est important de noter que ces éléments à collectionner sont purement cosmétiques, n'altèrent en rien l'équilibre du jeu et peuvent être également achetés avec de la monnaie disponible en jeu. On regrettera seulement le manque de diversité concernant les skins à débloquer (ou acheter). Les différences entre les skins de certains héros sont parfois anecdotiques et il est difficile de se satisfaire de ceux qui ne font que modifier la couleur des vêtements d'un personnage. Mis à part ce point, on prend plaisir à débloquer tous ces éléments cosmétiques et à personnaliser ses héros pour être la plus belle pour aller roxxer.