Cela va faire maintenant 16 ans que la licence Total War existe, mais c'est la première fois que le studio The Creative Assembly sort du giron de notre Histoire pour s'intéresser à un univers de fiction. En effet, après l'époque médiévale, la Rome Antique et l'âge moderne, nous avons droit aujourd'hui à de la pure heroic-fantasy avec Total War : Warhammer. La grande question se pose maintenant : était-ce une bonne idée ? Réponse dans le test ci-dessous...
Nous avons testé le jeu sur 2 machines différentes.
Machine de Test 1 : High
- Système d'exploitation : Windows 8.1 64 bit
- Processeur : Intel Core I7 3930K 3,20 GHz
- Carte mère : ASUSTek P9X79
- Mémoire : 16Go DDR3
- Carte Graphique : Nvidia GeForce GTX Titan
Machine de Test 2 : Medium
- Système d'exploitation : Windows 8.1 64 bit
- Processeur : Intel Core I5 4690 3,50 GHz
- Carte mère : ASrock H97 Pro4
- Mémoire : 8Go DDR3
- Carte Graphique : GeForce GTX 970 4 Go
Quand j'ai lancé ma première partie, j'étais d'office assez excité, car les jeux Total War sont des monuments de la stratégie sur PC à chaque nouvel épisode. C'est à chaque fois un véritable événement pour les fans du genre. Après avoir admiré une sublime vidéo d'intro, la première chose qui frappe (navré pour les fans de Warhammer) c'est que l'univers souffre d'un classicisme absolu. Je ne doute pas du tout de sa profondeur, mais dans l'état actuel, pour un vieux de la vieille habitué à la licence, voir des orcs et des nains se taper dessus peut laisser un peu perplexe quand on connait le passif du studio, qui s'est toujours attelé à nous offrir du contenu purement historique. Ce choix d'univers ne plaira donc pas à tout le monde. Malgré tout, le background est bien travaillé et l'univers Warhammer est non seulement très bien rendu, mais surtout formidablement respecté.
Entre nouveauté et désuétude
Après avoir lancé une campagne longue avec l'Empire et terminé un rapide tutoriel, on se rend compte que la recette d'un bon Total War est là. Le joueur habitué retrouvera très vite ses marques, peut être même un peu trop. C'est bien simple, l'interface de bataille n'a presque pas bougée d'un poil depuis les épisodes précédents. Et c'est un peu là le premier problème, puisque cela apporte au jeu un aspect désuet. Nous y reviendrons plus tard. La plus grande déception à l'heure actuelle est le manque cruel de factions (seulement 4, 5 si vous préachetez le jeu pour débloquer la faction Chaos). Alors certes chacune d'entre elles possède un gameplay propre et spécifique, avec sa dose de héros, de magie et d'unités spéciales, mais ça fait tout de même juste... Pour mémoire, dans Rome II il y en avait 8, soit le double, et cela sans compter celle qui est arrivée gratuitement le jour de la sortie du jeu (Pontus).
Mais revenons à nos moutons (et à nos nains). Un Total War est toujours séparé en deux phases de gameplay bien distinctes :
- La carte de campagne, qui fonctionne en tour par tour et dans laquelle vous gérez votre empire, allant de vos armées à vos finances.
- Le combat en temps réel, qui représente l'essence même d'un Total War et qui lui a permis d'acquérir un tel prestige dans le petit monde du PC.
La carte de campagne est toujours aussi belle depuis Rome II, et c'est un enchantement pour les yeux de découvrir une succession de sous-bois, de pics rocheux et de terres désolées selon l'endroit où l'on se trouve. Nouvel épisode oblige, même si l'interface est globalement la même qu'auparavant, on peut retrouver pour chacune des factions des ajouts forts sympathiques. Avec l'Empire par exemple, on possède un onglet "Fonctions" qui permet de nommer des personnages à différents rangs, leur permettant d'acquérir divers pouvoirs et bonus. Pour les nains, il s'agit d'un onglet "Livre des Rancunes", qui permet lui d'avoir des sortes de mini-quêtes pour obtenir des récompenses. Ça permet d'approfondir un peu le gameplay. Sinon on retrouve toujours le fameux onglet technologique, qui est ici évidemment totalement différent selon la faction. Plus vous débloquez de tech, plus vos armées et vos héros seront puissants et plus vos productions seront rapides et complètes. D'ailleurs à propos des héros, sachez qu'ils sont désormais personnalisables à souhait et que selon vos choix, vous pourrez en faire plutôt des combattants ou plutôt des gouverneurs. Si vous voulez faire de votre chef un véritable guerrier il sera même possible de lui changer sa monture. Vraiment cool.
"Quand on l'attaque, l'Empire contre-attaque"
Pour reprendre l'exemple de l'Empire, la première technologie dite "militaire" vraiment essentielle au combat est l'ajout de musiciens de guerre dans les troupes régulières, permettant d'avoir un gain de 5% de vitesse sur le champ de bataille. Un détail qui peut compter. Au rang des réelles nouveautés, en parcourant la carte de campagne on peut remarquer des sortes de "vents bleus". Ce sont en fait ce que l'on appelle des "vents de magie", car oui, qui dit Warhammer dit magie. Tous les champs de bataille possèdent un "pool" de magie qui est partagé par les différents lanceurs de sorts, et un vent bleu indique une zone exceptionnellement forte en magie. Les sorts permettent aussi bien de booster vos troupes que d'envoyer du pâté en faisant des attaques de zones, vive la magie. Celle-ci n'est toutefois pas illimitée et devra être utilisée avec parcimonie. C'est d'ailleurs un des éléments qui apporte une grosse dose de nouveauté dans les combats. Pourtant, elle n'est pas nécessaire pour remporter la victoire, surtout que la faction naine n'en utilise pas du tout. Les nains préfèrent se concentrer sur la puissance de leurs machines de guerre. Machines qui vont leur offrir un gros avantage lors des sièges, qui sont toujours un peu mous et qui sont beaucoup moins intéressants qu'un bon combat de plaine.
Mon combat, ma bataille
Ah les combats.... Avec Total War il s'agit d'une grande histoire d'amour. Comme expliqué un peu plus haut, l'interface commence vraiment à prendre de l'âge et le jeu possède donc un coté désuet indescriptible. Heureusement, la tonne de nouvelles unités spécifiques nous fait vite oublier ce souci. On peut également noter la présence, pour la première fois dans l'histoire de la série, d'unités volantes qui viendront radicalement changer la manière d'appréhender une bataille. Il sera possible de harceler l'ennemi pour l'affaiblir avant une confrontation plus musclée, le rêve ! Qui dit Warhammer dit aussi monstres géants, et on va devoir en affronter, des engeances maléfiques... Oh que oui ! Des araignées géantes, des géants, des chauves-souris géantes...le bestiaire n'est pas avare et il sera d'ailleurs très difficile d'en venir à bout.
Pour mettre à terre une araignée géante, unité charismatique des Peaux Vertes, cela peut vite devenir un véritable calvaire, d'autant que nos unités peuvent être prise de panique en voyant déferler sur elles des monstres de ce type. Idem pour les héros qui peuvent changer le cour de la bataille grâce à une flopée de pouvoirs. Ce qui nous amène à un gros point fort de ce Warhammer : l'IA. Celle-ci est globalement un gros point faible de la série, mais pour une fois les développeurs ont écouté la communauté pour nous apporter un vrai changement à ce niveau. Elle contourne, elle prend de vrais initiatives, elle recule pour mieux contre-attaquer, bref : elle commence à devenir maligne. En mode de difficulté élevé, on est heureux après chaque victoire de ne pas avoir perdu trop de troupes, c'est dire.
Si vous aimez les batailles et que vous voulez tester les différentes factions avant de commencer une campagne, vous pourrez participer aux batailles personnalisées ou aux traditionnelles batailles "historiques" qui s'appellent à l'occasion de ce nouveau jeu "batailles de quêtes". Parfait pour admirer des combats à 10 000 contre 10 000 sans pression.
Les batailles sont massives mais aussi épiques, grâce notamment à la puissance du moteur graphique. On se prend souvent à zoomer pendant un combat pour admirer une charge de cavalerie impériale écraser une troupe de morts-vivants hagards. Le moteur reste tout de même parfois un peu discret, particulièrement sur les textures nous donnant l'impression d'être moins jolie que Rome II, un comble quand on sait que ce dernier est sorti il y a maintenant deux ans. Mais nul crainte dans l'ensemble, c'est fort joli, quoi qu'un peu rigide. Le jeu possède par ailleurs une optimisation à toute épreuve, et il faut souligner, il tourne sans problème en haut/ultra sur des machines modeste. Une petite carte GTX760 suffit pour faire tourner le jeu du feu de dieu en qualité élevée. Après la catastrophe que fut Rome II en termes d'optimisation, on peut dire que The Creative Assembly a su apprendre de ses erreurs.
En conclusion, oui, il s'agit d'un très bon choix d'univers de la part du studio britannique, et celui-ci permet d'apporter un véritable vent de fraîcheur à une série vieillissante.