Après un dernier épisode spin-off Revolution en demie teinte, qui faisait la part belle aux scénarios inédits, la série des Shipuden Ultimate Ninja Storm revient sur les consoles de 8ème génération et sur PC avec ce quatrième épisode canonique de la série, qui relève le niveau.
Publié pendant plus de quinze ans, Naruto à tiré sa révérence il y a un tout petit plus d'un an. 700 chapitres en 72 tomes, excusez du peu ! Avec l'annonce d'une suite centrée sur le fils du ninja, on peut parier que ce Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 4 (Naruto SUNS 4, pour les intimes) ne sera pas le dernier de la série, mais il nous conte en tous cas les deux derniers arcs de la saga du blondinet en tenue orange...et non, je ne parle pas de Songoku.
Un modèle du genre
Tiens, Songoku, on fait bien d'en parler. Lui aussi sous la houlette de Bandai Namco, tout comme son pote Seiya, ferait bien de s'inspirer du travail réalisé par CyberConnect2 depuis quelques années maintenant... C'est dur de constater que le coeur de cible des deux héros cités plus haut (le trentenaire) n'ait pas droit à des jeux Dragon Ball et Saint Seiya à la hauteur d'un Naruto SUNS. (même si Songoku est quand même mieux loti que Seiya il faut l'avouer).
Bref, CyberConnect2 prouve une nouvelle fois avec ce Naruto SUNS 4 qu'un cahier des charges ambitieux, rempli de fan service et bien respecté, peut donner des résultats fantastiques ! Ici, point de séquences de mauvais visual novel ou de cinématiques bâclées, le mode histoire présent sous forme de frise chronologique (oui, ça va en faire râler certains qui préféraient le monde semi-ouvert et ses quêtes) nous offre de véritables cinématiques, avec des plans fixes issus de l'animé mais aussi des séquences tournées avec le moteur 3D du jeu. Ce mode de narration nous pose véritablement en tant que spectateur, avec de longues phases ou sont contées les aventures de Naruto et Sasuke, entrecoupées de combats. Ces derniers ne se contentent pas d'utiliser la partie « Versus » du gameplay du titre, mais y introduisent d'autres mécaniques inédites comme des phases scriptées en plein milieu d'un affrontement, des transformations, des combats de monstres géants, des poursuites, des mêlées dignes d'un "Musou" et même des phases de SHMUP aux faux airs de Space Harrier !
Le spectacle est total, l'histoire fidèle comme jamais, l'epicness à son paroxysme et le joueur en prend plein la vue. Ajoutez à cela les voix originales japonaises, et vous finissez d'achever le fan, qui restera le sourire béat aux lèvres, affalé sur son canapé après de pareils affrontements, une petite dizaine d'heures après avoir commencé. L'étiquette « jeu de combat » ne convient plus totalement, on à vraiment l'impression d'avoir dans les mains un véritable jeu d'action hybride de plusieurs genres.
Pop Corn Fighting
Il est très complexe pour un amateur de jeu de baston comme moi d'évaluer le gameplay de ce titre. Contrairement à des classiques comme Street Fighter, Soulcalibur, ou mon bien aimé Blazblue, tous basés sur le skill du joueur, le mindgame ou encore les subtilités de gameplay, ici on se rapproche plus du jeu d'action décomplexé. Les manipulations nécessaires pour sortir les coups spéciaux sont simples et ne requièrent pas d'agilité particulière. Point de quart de cercle ! Il faut dire que la cible du jeu est bel et bien le fan de la série animée, et pas forcément le féru des obscures salles d'arcade sentant la sueur et les larmes...
On appuiera surtout sur Rond/B, seul et unique bouton d'attaque. Le reste du gameplay restant quasiment inchangé par rapport aux anciens titres de la série. Un autre bouton pour sauter, un pour lancer un Shuriken, les gâchettes servent à se protéger et à utiliser la fameuse technique de « permutation »... On peut aussi appeler à la rescousse ses deux acolytes pour une attaque de soutien, et même changer de leader en plein combo d'une simple pression sur le stick droit. Pour les spéciaux, c'est encore plus simple, puisqu'une fois son chakra rempli, il suffira d'entrer les inputs Triangle Rond, Triangle Triangle Rond, ou encore Triangle Triangle Triangle Rond (YYYB sur One, vous l'aurez compris) pour des attaques de plus en plus puissantes. La principale évolution de gameplay depuis Naruto SUNS Revolution se situe dans le fait que vous n'avez plus à choisir entre l'éveil, la technique ultime ou le soutien auto. Les trois sont désormais disponibles en combat sous conditions. Malgré sa relative simplicité, ce système permet des combats nerveux et spectaculaires (bien que parfois répétitifs), notamment grâce aux animations des coups spéciaux et des attaques ultimes, particulièrement dynamiques et impressionnantes.
Le résultat final d'un affrontement se jouera surtout sur la bonne connaissance des multiples commandes de combats, associé à de bons réflexes pour savoir comment réagir dans chaque situation. Un mode online est présent, avec du matchmaking d'amis, des combats classés, des tournois, championnats et combats infinis, mais il ne présente finalement que peu de véritable intérêt tant la véritable âme du jeu se situe dans les différents modes solo. En effet, avec plus de 100 personnages disponibles, dont un certain nombre sont à débloquer, équilibrer le jeu devient mission impossible et certains combattants disposent de spéciaux bien plus faciles à placer/difficiles à contrer que d'autres, tout comme des capacités plus ou moins puissantes et efficaces.
Pour faire durer le plaisir...
Outre son mode histoire et son mode online, Nartuo SUNS 4 à d'autres atouts pour faire chavirer le coeur du fan. Tout d'abord, le mode aventure, qui fera plaisir à ceux qui ont râlé sur la frise chronologique du mode histoire. En effet, ce dernier se joue dans un monde semi ouvert, avec plusieurs quêtes principales et secondaires à réaliser, et moult objets à collectionner. De quoi rajouter quelques heures de jeu pour voir le bout de l'objectif principal, et bien plus pour venir à bout de toutes les tâches.
Attention au léger spoiler, ce mode, dont les événements sont situés après la fin du mode histoire, propose une intrigue bien plus légère, puisqu'il s'agit d'un complot de Kakashi et Sakura pour que Naruto et Hinata tombent amoureux... Pour cela ils envoient la petite équipe aux quatre coins du pays remplir des missions futiles, en espérant un déclic, ce qui sera l'occasion pour Naruto de se remémorer ses combats les plus importants, et de les revivre via des flashbacks. On notera aussi la présence d'un tutoriel, de tournois, d'un championnat et d'un mode survie ou l'on sera très bien accueilli par nos huit premiers adversaires : l'équipe des filles en maillot de bain à la plage ! De vrais coquinous, ces gars de CyberConnect2. Ajoutez à cela de multiples objets à collectionner et vous savez ce à quoi vous allez jouer en Février, voire même en Mars si vous visez le 100%.
Un jeu au poil (de renard)
Avec toutes ces émotions, je n'ai pas encore eu le temps de vous parler de la technique. Sachez que le jeu est très beau, notamment grâce à un cel-shadding très réussi. C'était déjà le cas sur PS360, et on franchit ici un nouveau cap. Le jeu reste également très fluide en toutes circonstances, et c'est un véritable plaisir visuel de tous les instants, bien installé dans votre canapé en face de votre télé full HD (attention tout de même, nous avons cependant observé quelques belles chutes de framerate lors des phases "Musou" sur Xbox One). Le dynamisme global du titre n'y est bien sûr pas étranger. On se surprend même à apprécier les différents effets de lumières glissés ici et là par CyberConnect2.
Au vu de toutes ses qualités, son seul véritable point noir restant son gameplay limité et assez répétitif (bien que très spectaculaire et dynamique), je ne peux que vous conseiller Naruto Shippuden : Ultimate Ninja storm 4. Si vous êtes fan de la saga, ne réfléchissez même pas, vous serez séduits. Ce titre pourrait aussi être une bonne porte d'entrée dans cet univers pour un novice, à qui je conseillerais tout de même d'être patient avant de jouer à ce 4e épisode, et de commencer pourquoi pas par la compilation des trois premiers épisodes qui sort le même jour sur PS3, à tout petit prix.