Sorti le 13 novembre dernier sur Xbox One, Rise of the Tomb Raider voit enfin le jour sur PC, et Crystal Dynamics n'a pas fait les choses à moitié. En fait, qu'on se le dise d'entrée de jeu : c'est un très beau portage auquel nous avons droit ici. Jouabilité, graphismes, tout est là pour ravir le gamer qui joue avec un clavier et une souris. Voyons voir ça de plus près...
Une version PC qui fait honneur à notre Lara Croft
Machine de Test
- Système d'exploitation : Windows 8.1 64 bit
- Processeur : Intel Core I5 4690 3,50 GHz
- Carte mère : ASrock H97 Pro4
- Mémoire : 8Go DDR3
- Carte Graphique : GeForce GTX 970 4 Go
Configuration recommandée
- Système d'exploitation : Windows 7 64-bit
- Processeur : Intel Core i7-3770, 3.40GHz ou AMD FX-8350, 4.0Ghz
- Mémoire : 8 Go
- Espace de stockage : 30 Go
- Carte graphique : NVIDIA GeForce GTX 970 ou Radeon R9 290X
- API prise en charge : DirectX 11
Configuration minimale requise
- Système d'exploitation : Windows 7 64-bit
- Processeur : Intel Core i3-2100 ou équivalent
- Mémoire : 6 Go
- Carte graphique : NVIDIA GTX 650 2 Go ou AMD HD7770 2 Go
Déjà et comme la plupart du temps sur PC, on fait un petit tour dans la partie graphismes, histoire de voir si notre machine peut faire tourner le maximum d'options avec les détails les plus élevés possible. Ce qu'on remarque, c'est que pour un portage, le nombre d'options disponibles est vraiment honorable. Voyez plutôt :
Le petit plus qui fait plaisir, c'est la possibilité de changer de langue d'un simple clic, avec ou sans sous-titre. Pour ceux qui n'aiment pas la doubleuse française de Lara, c'est une bonne nouvelle. Du coté des graphismes, rien de bien neuf par rapport à ce qu'on a déjà l'habitude de voir sur PC, du grand classique. On notera toutefois l'option PureHair (déjà disponible dans Tomb Raider) et qui ajoute un effet sublime et réaliste aux cheveux. Ça peut paraître optionnel, mais une fois qu'on y a touché, on ne peut plus s'en passer, d'autant qu'on voit souvent Lara en gros plan tout au long du jeu. Et bonne nouvelle pour les possesseurs de carte Nvidia : bien que cette option soit optimisée pour les cartes graphiques AMD, elle est parfaitement viable sur une bonne vieille GeForce (GTX970 pour le test). Pour le reste, on conseillera à ceux qui n'aiment pas les effets de flou de mouvement (ils sont nombreux, ne vous cachez plus ! ) de désactiver le flou cinétique. Toujours pour les possesseurs d'une Nvidia vous aurez le droit à l'occultation ambiante HBAO+ , un atout du plus bel effet qui améliore le rendu des ombres notamment.
On a donc droit à 5 niveaux de détails différents : Minimum, bas, moyen, élevé et très élevé. Et ce qui est chouette c'est que même en moyen le jeu est beau, voire même très beau, ce qui rend accessible le jeu dans de bonnes conditions même aux configurations les plus modestes. Entrons directement dans le vif du sujet pour voir à quoi tout cela ressemble en jeu.
Minimum
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Faible
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Moyen
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Élevé
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Très élevé
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Et voici la fameuse option Purehair en action :
Sans PureHair
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Avec PureHair
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L'optimisation est parfaite, rien ne laisse à désirer sur notre machine, ça tourne au poil ! Le jeu tourne tout à fond la majorité du temps entre 55 et 60FPS avec toutefois de rares baisses en dessous de la barre des 45 images/seconde lors de grosses actions. Rien de bien méchant, on peut faire des aller-retours fréquents sur le bureau sans causer de soucis. Pour autant, le jeu n'est pas exempt de défauts graphiquement parlant. Si l'on s'attarde un peu trop sur les détails, on peut avoir affaire à des textures un peu baveuses. Et le pire, c'est que ça dépend surtout des niveaux. En effet, les détails ne se valent pas selon le lieu géographique. La neige de Sibérie permet de camoufler le tout et de rendre le jeu visuellement plus agréable, alors qu'en Syrie où tout est dégagé, on peut remarquer avec plus d'aisance les problèmes de textures, qui ne sont, rassurez-vous, pas non plus très nombreux.
Coté jouabilité, le jeu s'en sort très bien, alors oui, Tomb Raider n'est pas forcément le meilleur jeu pour démontrer la puissance du combo clavier/souris, mais on prend très vite nos marques. A tel point que je n'ai pas eu à changer une seule attribution de touche qui aurait pu me sembler absurde. Non, même coté optimisation, difficile de trouver des défauts. Nous avons affaire à un portage très réussi ! Pour la partie graphique, vous pouvez admirer nos screenshots réalisés tout au max et en 1920x1080 dans notre galerie, où tout au long de ce test...
Ci-dessous le test original de la version Xbox One, remanié à l'occasion de cette sortie PC
Soyons clairs : le reboot de Tomb Raider figure à mes yeux parmi les meilleurs jeux de ces dernières années. Avec sourire, j'aime d'ailleurs à le qualifier de "meilleur des Uncharted", tant il en digérait la formule en lui apportant une liberté supplémentaire, ainsi qu'une jubilatoire montée en puissance du personnage et de ses équipements. Encore aujourd'hui, j'ai plaisir à me souvenir de mon périple en quête du royaume Yamatai avec ses falaises acérées comme des crocs, sa brume enveloppante, et ses séquences de bravoure inouïes. Un grand, un très grand jeu.
Dans ces conditions, impossible pour moi de ne pas attendre fiévreusement ce Rise of the Tomb Raider. Désormais moins fragile, plus aguerrie, Lara Croft poursuit ici son ascension pour devenir l'aventurière que la culture populaire a tant adulée. Une quête initiatique qui se vit sur PC et sur Xbox One et 360. L'annonce de cette avant-première d'un an aura fait couler beaucoup d'encre. Une chose est sûre, elle symbolise la puissance toujours intacte de la licence.
Les diamants sont éternels
Depuis le reboot, la formule est connue : exploration, varappe, action, puis course-fuite effrénée avec geysers d'explosions. J'aurai souhaité que cet épisode apporte quelques composantes vraiment novatrices, mais autant le confesser, il n'en est rien ou si peu. Ainsi, c'est votre capacité à vous satisfaire d'une recette savoureuse, mais connue, qui définira clairement votre ressenti final. Un sentiment éminemment personnel.
Avant de rentrer dans les détails, vient le choc initial, celui du visuel. Là dessus, pas de discussion possible, Crystal Dynamics offre à la version PC l'un de ses plus beaux jeux. Lara est tour à tour naturelle, féminine, forte, et simplement belle dans la plupart des cinématiques. Il en va de même pour les environnements gigantesques et somptueux. Après une intro explosive où une montagne souhaite littéralement dévorer la belle anglaise, on ne peut ainsi que rester les yeux écarquillés devant la réalisation graphique tout simplement à couper le souffle. Aliasing aux abonnés absent, subtilité des éclairages, décors gargantuesques... si la saga Tomb Raider m'a toujours séduit par sa capacité à faire voyager, à offrir des paysages enchanteurs, cet épisode reste fidèle à sa légende. Ajoutez à cela une bande-son alternant les ambiances mystiques, soulignées de doux tintements de clochettes, et les séquences d'action apocalyptique renforcées par les percussions cinglantes, et vous comprendrez que vous êtes bien dans ce cocon qui façonne l'identité des Tomb Raider.
En termes de style, si The Descent et LOST avaient constitué d'évidentes inspirations pour le reboot, les scénaristes sont cette fois-ci partis chercher des repères du côté de la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Mention spéciale aux Deux Tours dont des hommages plus qu'appuyés ponctuent l'histoire de Rise of the Tomb Raider (scènes clefs, titre de chapitre, ambiance générale de certains passages). Inattendu, mais efficace...
Un mot enfin sur Lara. Plus aguerrie, l'exploratrice se verra moins brutalisée qu'il y a 3 ans. Moins martyre, sans pour autant sombrer dans la partie de plaisir, le personnage garde une nervosité/fragilité que sa voix française, toujours assurée par Alice David, retranscrit plutôt bien. Miss Croft retrouve aussi sa capacité à pouvoir changer d'accoutrement au fil de l'aventure. Un soin qui aurait pu habilement soutenir le gameplay (une doudoune réchauffant mieux qu'un débardeur), mais qui restera finalement uniquement cosmétique.
Claustrophobie mon amie
La nouveauté la plus intéressante à mes yeux vient de la présence, à mi-parcours dans le jeu, de nombreux NPC suite à une intéressante ouverture du scénario. Je ne m'étendrai pas sur la question pour ne pas vous spoiler, mais sachez que ce passage, sans transfigurer l'expérience de jeu, apporte un peu de fraîcheur et se révèle plutôt habilement intégré.
Vrai plus-value par rapport à son aîné, Rise of the Tomb Raider offre une belle profusion de tombeaux et autres cavernes disponibles dans les larges hubs qui jalonneront votre périple. La plupart sont optionnels, mais c'est vraiment dans ces moments que l'on retrouve le plus l'ADN originel de la série. Je crois d'ailleurs que nombre fans de la série pourrait se satisfaire d'un épisode uniquement orienté vers ce type d'exploration, d'obligation d'observation et de résolution d'énigmes (ici beaucoup d'éléments liés à la physique des objets). J'en fais partie tant l'ambiance de ces cryptes et autres grottes y est unique ! Le cliquetis des gouttes s'échappant des voutes, le doux ruissellement de l'eau sur la roche, les stalagmites qui se dressent fièrement, la brume et l'obscurité qui obligent à forcer le regard et avancer à tâtons... à la clef d'indéniables moments de grâce adressés aux amoureux de la première heure. Ca, c'est Tomb Raider !
En revanche, vrai regret que les séquences d'action n'aient pas été améliorées. L'IA des ennemis se révèle au mieux banale, voire complètement aux fraises. Au final, que vous optiez pour l'infiltration (pléthores d'objets vous permettent d'effectuer des diversions) ou les confrontations plus frontales, ces passages n'auront rien de mémorables, avec une triste sensation de tir au pigeon. Sensation renforcée par une visée assez perfectible (quelque soit le degré de sensibilité choisi). La toute fin du jeu, ambiance défouloir guerrier bien bourrin, en deviendrait même un rien pénible, et clairement en décalage avec le reste de l'aventure (en plus d'être trop proche de l'esprit du final du reboot).
Autre grief, on sent globalement moins la montée en puissance de Lara. Oui, la gestion des équipements a été affinée (il est possible de crafter à la volée), mais l'obtention de certaines armes et compétences auraient pu être mieux traitée. Tout comme le marquage de l'ensemble des éléments interactifs, très (trop) évident, rendant le chemin gentiment balisé. Dans un genre différent, en ayant gommé au maximum les indications à l'écran (pas de tuyaux rouges pour indiquer qu'on peut grimper dessus, pas de grosses marques sur le bois pour montrer qu'on peut escalader), Metal Gear Solid V s'impose toujours comme l'exemple à suivre tant il flattait plus l'intelligence des joueurs en les obligeant à observer au maximum et s'immerger pleinement dans le décor.
C'est dans les vieux pots...
A défaut d'oser renouveler la formule, Rise of the Tomb Raider joue les Monsieur Plus. Si l'expérience générale reste donc bien sagement dans les clous édictés par le reboot, on ne pourra ainsi remettre en question sa générosité. Il y a globalement plus de tout. Une plus grande durée de vie tout d'abord, avec (beaucoup) plus de tombeaux, des lieux encore plus vastes, des NPC plus nombreux, plus de possibilités d'exploration, plus de loot, plus d'animaux et de vie sauvage, et enfin bien plus de missions annexes. Pour vous donner un ordre d'idée, finir la campagne solo en ligne droite devrait correspondre à environ 60% de completion globale.
Les hubs ont notamment été agrandis, proposant une faune et une flore diversifiées. Les séquences de chasse sont donc plus nombreuses, et obligent à quelques combinaisons. Pour confectionner des flèches, il vous faudra ainsi associer des branches (arrachées aux arbres) et des plumes (trouvées sur des oiseaux). L'écosystème général se montre dès lors plus vivant, plus cohérent. On pourra regretter que l'aspect survie n'occupe toujours pas une place centrale de l'expérience, mais avouons que les possibilités de crafting ont été (un peu) étoffées.
Parmi les (rares) ajouts de gameplay pur, on notera l'apparition de piolets pour la varappe sur roche friable ou sur la glace, ainsi que (plus tard dans le jeu) le grappin-piolet dans la veine de ce qu'Uncharted 4 s'apprête à proposer. Définitivement, les deux sagas se marquent à la culotte... cet épisode de Tomb Raider osant même à deux reprises un savoureux petit clin d'oeil fait de "non, non, non, noooon, noooooon". Nathan, sors de ce corps...
Une fois l'histoire principale achevée (comptez entre 15 et 20h), en relançant votre partie, vous serez aussi agréablement surpris de voir que les développeurs ont pris soin d'intégrer les conséquences du final du jeu. Ce n'est pas grand chose, mais cela offre clairement de la cohérence et motive à vouloir tout trouver, tout explorer.
Un grand jeu... de 2015
En bonus, vous pourrez aussi rejouer l'ensemble des chapitres en appliquant des éléments extérieurs, sous formes de carte bonus/malus. Certaines proposent de nouvelles tenues exotiques, d'autres offriront des compétences boostées, voire des changements physiques (tiens, une amusante Lara avec une grosse tête), quant à certaines assez loufoques elles vous permettront par exemple de remplacer vos flèches par des poulets. Oui, des poulets. Forcément, cela change un peu l'ambiance générale, mais l'idée est sympathique une fois le jeu fini. Vous aurez aussi à réussir des défis (ne pas se faire voir, pas se faire toucher, etc). L'ensemble permet donc de panacher l'expérience et d'apporter un nouveau regard à l'aventure en boostant sa rejouabilité.
Pour conclure, sachez que lorsque vous achèverez l'histoire principale, un peu mieux rythmée que dans le reboot bien qu'assez classique une fois de plus (secte vs natifs dans une course vers l'immortalité), le doute ne sera pas permis. Le cliffhanger post-générique est clair : un nouvel épisode nous attend... déjà. Et là, attention !
Je souhaite en effet à ce futur épisode de vivement parvenir à trouver une identité plus affirmée que cette suite, sous peine d'être frappé de la malédiction des sagas annualisées. Car pour continuer à enthousiasmer les joueurs, il est important de ne pas trop se reposer sur ses acquis, aussi bons soient-ils. Ne nous trompons pas, même si elle n'a pas la maestria de son aîné (d'où la note moins élevée), cette suite assure... mais si Crystal Dynamics venait à se contenter de continuer à décliner, gare à l'effet de lassitude dès le prochain épisode.
Lara aime les défis, ne doutons pas qu'elle saura, une fois de plus, se réinventer et retrouver le petit supplément d'âme qui lui manque aujourd'hui pour de nouveau marquer l'histoire, et ne pas se contenter de n'être qu'un très bon jeu de 2015.