Annoncé en 2011 sous l'appellation Patriot, Rainbow Six Siege a subi de nombreux reboots avant d'arriver sous cette forme définitive. Axé sur le multijoueur en proposant une expérience viscérale et centrée sur la stratégie en équipe, le titre revient clairement aux fondamentaux de la série. Arrive-t-il cependant à pleinement convaincre ? Est-il réellement à la hauteur des attentes pour devenir une référence en matière de FPS multijoueur ? La réponse se trouve dans notre test.
Après une longue gestation, le titre sort malheureusement durant une période plutôt compliquée, liée aux attentats parisiens, et accentué notamment par son contenu et le fait de proposer des forces spéciales qui vont récupérer des otages ou effectuer du "déminage". Mais le titre est tout de même là, et s'axe sur une expérience totalement multijoueur. Ne vous attendez donc pas à une quelconque campagne solo à la manière d'un Rainbow Six : Vegas.
Ubisoft voit les choses en grand et souhaite lui trouver une place aux côtés des géants du genre tels que Counter Strike, Call of Duty ou encore Battlefield. Disons-le tout de suite, le jeu est clairement taillé pour l'e-Sport.
Le concept du titre quant à lui est fort simple. Deux équipes composées de 5 joueurs, d'un côté les attaquant et de l'autre, les défenseurs, s'affrontent sur un total de dix niveaux. Toutes les maps proposées sont de véritables huit-clos. La stratégie et la patience sont les mots d'ordre qui caractérisent le titre. Impossible de bouriner ici. Votre skill sera votre premier atout. Ne vous attendez donc pas à courir partout dans les niveaux en "fraguant" à tout va tout en faisant des quickscopes et en usant de perks...
La véritable mécanique de jeu est la possibilité de détruire les éléments du décor et plus particulièrement les murs. Du moins certains d'entre eux. Mais cela s'avère pourtant suffisant pour permettre différentes embuscades aussi bien du côté des défenseurs que des attaquants. Tout ceci est notamment introduit dans les différentes situations disponibles en solo.
Quid du "solo" ?
En parlant de la partie solo, deux choses vous sont présentées. Ainsi, le mode nommé "Situations" propose, comme son nom l'indique, diverses... situations. 10 au total pour être précis. Cela fait tout simplement office de tutoriel, pour se faire la main sur les modes et les niveaux que vous rencontrerez en multijoueur. Cela va de l'extraction de VIP au combat rapproché en passant par de la neutralisation.
Utile pour les néophytes, non-initiés au genre. Même si l'intention est louable, le grand saut se fait davantage en multijoueur, car c'est de ce côté que réside la véritable expérience du jeu. À l'image d'un Battlefront, les missions proposées en solo sont présentes uniquement pour se faire un peu la main sur les mécaniques de jeu. Mais c'est généralement le genre de chose que l'on essaye une fois pour voir ce que cela donne, mais sans jamais y revenir par la suite.
Et le multijoueur dans tout ça ?
Toute la sève de Rainbow Six Siege se montre réellement une fois entré dans le mode multijoueur. Cela se décompose en deux modes. Le premier nommé "Simple", permet de jouer en totale détente dans le sens où aucune statistique ne sera prise en compte.
Le second mode, sobrement appelé "Classé" prendra en compte vos statistiques, vous octroyant ainsi un rang. Le problème est que ce mode ne se débloque qu'une fois arrivé... au niveau 20. Avouons que cela est assez déroutant de devoir patienter avant de pouvoir faire les parties classées. De manière générale, cela est possible dès le départ avec des matches simples pour se faire la main et pour ensuite basculer en Classé dès que l'on se sent prêt.
Heureusement, les niveaux s'acquièrent assez rapidement, mais c'est tout de même dommage de ne pas directement entrer dans le vif du sujet, surtout pour celles et ceux qui sont déjà familiers avec le genre. Les développeurs nous forcent donc quelque peu la main afin de bien assimiler autant que possible les mécaniques de jeu, avant de pouvoir entrer dans la cour des grands.
Mécaniques de jeu
En parlant des mécaniques de jeu justement, sachez que celles-ci sont plutôt classiques dans le sens où cela reste dans la veine des FPS modernes. Nos opérateurs sont du reste un peu lourds à manier. N'oublions que ce sont des agents des forces spéciales donc, a priori, tout ceci est normal. Comme dit plus haut, la grosse innovation vient de la destruction du décor. Vous pourrez aussi bien fracasser des murs que des barricades. Soit à coups de crosse, ou bien tir de fusil ou encore à l'aide d'explosifs. Les éléments destructibles n'ont pas de signes distinctifs par rapport aux éléments qui ne le sont pas. Ce sera à vous de juger en fonction de l'activité des ennemis. Si vous cassez une barricade et entendez des coups de feu alors vous savez que vous êtes au bon endroit.
Mais dès lors, comment se déroule une partie type ? Au départ, vous choisissez de rejoindre une partie avec un lobby de matchmaking plutôt vieillot et loin des standards actuels. Vous êtes alors regroupé avec des joueurs pour former une escouade puis vous êtes confrontés à une autre équipe.
SAS, GIGN, GSG...
Vient ensuite le choix de l'opérateur. Pour faire simple, c'est l'agent que vous allez choisir pour aller sur le terrain. Plusieurs unités sont disponibles, allant des SAS en passant par le GIGN ou encore le GSG 9. Mais au départ, vous ne pourrez prendre que la recrue initiale. C'est une fois que vous aurez engrangé assez de points de renommée que vous pourrez débloquer de nouveaux agents. Mais nous y reviendrons un peu plus loin.
Pour en revenir à la partie, sachez qu'elle se déroule en quatre manches, avec une prolongation en cas d'égalité. Au départ, soit vous êtes du côté attaquant, donc avec une phase préliminaire consistant à trouver l'objectif (otage ou une bombe en général) et débusquer les ennemis à l'aide de drones télécommandés en moins de 45 secondes. Cela permet ainsi de gagner du temps et d'établir une stratégie en fonction de l'objectif à atteindre.
Quand vous êtes du côté des défenseurs, il vous faut poser des pièges (brouilleurs anti-drones, barbelés...) ou des défenses (explosifs, renforcements de mur, barricades renforcées) et tenir le maximum de temps en restant proche des objectifs, ou alors carrément annihiler la menace. En règle générale, dans toutes les parties que j'ai pu faire, aucun des joueurs ne cherchait à réaliser les objectifs. Cela se résumait à du match à mort en équipe...
Team Play, la bonne solution ?
Voilà donc pour le déroulement d'une partie. L'une des composantes essentielles est d'ailleurs le teamplay ou le jeu en équipe, si vous préférez. Il n'est pas possible de partir en cow-boy solitaire et tuer tous les ennemis seul. D'une part parce que votre jauge de vie s'épuise très vite (une rafale vous achève) et deuxièmement, car les opposants ne sont jamais seuls. L'attaque et la coordination en escouade sont des composantes essentielles pour la réussite d'une manche. J'ai été particulièrement surpris de voir l'entraide entre joueurs, certains n'hésitant pas à braver l'enfer pour vous aider à vous relever lorsque vous agonisez à terre. De plus, les joueurs Xbox One ont pour la plupart des casques audio, favorisant les échanges et le développement des parties pour élaborer des stratégies efficaces. Idéal pour ne pas se marcher dessus.
Cependant les niveaux sont particulièrement étroits et peu variés. Seul celui du Boeing 747 apporte un peu de fraîcheur, tous les autres se situant dans des environnements urbains, de jour ou de nuit. Du coup, on en fait très vite le tour, même si tout cela est compensé par le fait que chaque partie propose une approche différente. Parfois nous attaquons par le toit, une autre par le sous-sol... Même si les possibilités offertes sont assez nombreuses on en fait rapidement le tour. Tout comme les objectifs plutôt restreints comme mentionnés plus haut.
On ne joue pas les "terroristes"
L'une des autres composantes essentielles aux parties est le choix de votre opérateur. 10 à débloquer de chaque côté, assaillants et défenseurs. À noter que dans les deux camps, ce sont des forces spéciales. Aucune mention de terroristes. Cela fait donc assez bizarre de voir des agents du GIGN et FBI retenir des otages ou "garder" une bombe... Quoiqu'il 'en soit, plus vous récoltez de points de renommée durant les parties plus vous serez en mesure de débloquer de nouveaux opérateurs. Ces derniers ont tous des particularités qui leur sont propres. Si vous êtes attaquant vous aurez la possibilité des prendre des agents qui possèdent des lance-grenades, des masses pour détruire les murs ou des boucliers permettant de se protéger des coups de feu. En parlant de boucliers, sachez que ces derniers semblent souvent indestructibles. Il vous faudra les prendre à revers ou bien attaquer à plusieurs.
Du côté des défenseurs, on a le droit par exemple à un opérateur fournissant de l'équipement pour tout le monde ou encore un agent du FBI posant des barricades renforcées ou bien un autre qui peut poser une mitrailleuse des plus efficaces. Vous aurez vraiment la possibilité de vous barricader et de renforcer votre environnement pour annihiler au mieux les assauts ennemis.
Certains trouveront donc vite la limite en faisant très vite le tour des différents niveaux, et en faisant tout le temps la même chose, mais l'intensité de chacune des parties et telle que l'envie d'y revenir se fait sentir très vite. Pour ma part, j'ai eu le droit à des bugs bloquants m'empêchant toute manoeuvre et qui m'obligeaient ainsi à quitter les parties, sans compter le tir ami pouvant parfois faire de très gros dégâts si un des membres de l'équipe décide de tuer ses compères. Pas cool.
A la chasse... aux terroristes
Un autre mode est aussi présent et se nomme Chasse Aux Terroristes, où vous pouvez choisir votre difficulté, de normal à réaliste. Ce mode peut se faire aussi bien seul qu'en matchmaking avec 4 autres joueurs.
Le but est simple : il s'agit de repousser des vagues d'ennemis jusqu'à la fin de la partie et survivre aussi longtemps que possible. Si toute l'escouade meurt, c'est la fin et il vous faudra relancer une partie. Ce mode est plutôt anecdotique, mais saluons tout de même sa présence car il a le mérite d'étoffer le contenu. Admettons tout de même qu'il ne révolutionne rien et n'est pas aussi intéressant et plaisant que le mode multijoueur. En bref, un mode que l'on fera 1 ou 2 fois pour essayer, par curiosité.
Techniquement irréprochable ?
Techniquement, Rainbow Six : Siege est loin d'être parfait et impressionnant. Certains modèles comme les voitures ou les éléments extérieurs sont corrects et les intérieurs le sont tout autant. Mention spéciale au niveau du Boeing, où les assaillants commencent à l'extérieur de l'avion mais où l'environnement est... laid. On ne retiendra en effet pas le jeu pour sa partie technique, loin de là.
Le rendu global est très loin d'être impressionnant et n'est clairement pas la partie où les développeurs ont mis le gros de leur effort. Contrairement à l'ambiance, qui elle est véritablement excellente. Les sons des armes, des explosions et les bruits de pas renforcent l'immersion et servent notamment de repères pour les attaques.
Vaut-il le coup ?
Que retenir au final de cette expérience passée sur Rainbow Six : Siege ? Étant un amateur de FPS, celui-ci demande une façon de jouer plus posée, calme et poussant même à la réflexion. Vais-je prendre le risque de détruire la barricade en frontal ou aller faire diversion d'un côté le temps que mon escouade puisse effectuer une brèche ? Ce sont des questions que le titre nous pousse à nous poser contrairement à un Call of Duty où cela tient davantage du défouloir. Les néophytes devront apprendre à prendre en main le jeu, notamment via les "Situations" en solo. Mais je retiens tout de même une expérience véritablement agréable et plutôt jouissive. Nerveuse aussi par moment, quand la partie se termine en 1 vs 1.
Vous l'aurez compris, ce nouveau volet est tout de même une franche réussite et se classent même dans le top des expériences multijoueurs. Le titre a tous les atouts pour se faire une place dans les compétitions e-Sport en équipe de 5 vs 5. Reste maintenant à voir s'il sera porté par sa communauté.