Spécialiste du jeu de course en général et du jeu de moto en particulier, le développeur italien Milestone, à qui l'on doit les SBK ou encore quelques épisodes de MotoGP (dont le prochain MotoGP 15), nous livre donc avec RIDE sa nouvelle vision du je de bécanes... De quoi satisfaire les fans en manque ?
Le premier contact avec RIDE est assez douloureux, en ce sens qu'il est... moche, n'ayons pas peur des mots. En fait, il s'agit clairement d'un jeu développé pour la génération précédente (le titre est d'ailleurs également disponible sur PS3 et Xbox 360) et qui a simplement été adapté aux consoles nouvelle génération sans véritable travail spécifique. Concrètement donc, les décors sont soit vides soit remplis de bâtiments, structures ou arbres à la modélisation vraiment sommaire. Le jeu souffre en prime de problèmes de popping (le décor apparaît brusquement devant vous) et d'aliasing (effet crénelé qui fait scintiller l'image)... Bref, ce n'est pas sur ce plan-là (ni même sur celui des effets météo, inexistants) que le fan de motocyclettes que vous êtes pourra trouver une vraie satisfaction... à moins qu'il ne se concentre sur la modélisation des pilotes et de leurs bécanes, certes bien plus correcte il faut l'avouer.
Visuellement, RIDE se rattrape (un brin) grâce à quelques passages plus travaillés et esthétiquement réussis que d'autres (en gros dans les courses sur routes aux décors naturels, au Japon, aux States, etc.), et par des effets spéciaux liés aux éclairages assez réussis parfois (les consoles new-gen gèrent facilement et à merveille ces effets, ce n'est pas une découverte mais c'est toujours agréable). Cela dit, de toute façon l'important n'est pas là, et les fans de motos s'intéresseront avant tout au reste...
The Ride of your Life ?
Une fois en piste, une bonne bécane entre les mains, RIDE s'en sort donc déjà mieux. Le jeu offre un gameplay paramétrable dans ses options de "réalisme", histoire de convenir à un max de monde. On peut bien sûr modifier le niveau des IA adverses, mais aussi et surtout activer plus ou moins les différentes aides au pilotage que sont le TCS (contrôle de traction), l'anti-wheeling, l'aide au freinage, etc. En poussant au bout le réalisme, on peut également séparer les freins avant et arrière, ou encore gérer manuellement le fait de faire plonger sa tête dans la bulle pour gagner en aérodynamisme... un vrai plus côté sensations, que les puristes apprécieront.
Les puristes justement seront heureux de constater de vrais changements dans l'approche du gameplay une fois le réalisme poussé au max. Ca ne devient pas une pure simulation pour autant - la gestion des collisions et d'ailleurs assez mauvaise, voire bien ratée - mais ça permet d'avoir un comportement des motos assez proche de la réalité pour nous forcer à vraiment faire gaffe aux entrées et sorties de virages, au dosage de l'accélération et des freins, et bien sûr au fait de bien "trajecter". Si vous n'êtes pas au taquet, attentif à tout, votre moto pourra ainsi totalement guidonner, partir en high side ou en dribbling selon les erreurs... Bref, c'est pas mal du tout de ce côté.
On peut ainsi adapter réellement la difficulté du jeu en fonction de ses capacités ou de ses goûts (perso je préfère par exemple pousser le réalisme à fond quitte à baisser un peu le niveau de l'IA), et au final le gameplay est franchement plaisant. Surtout sur la longueur d'ailleurs, car il y a une belle marge de progression une fois qu'on monte en gamme dans les types de motos de plus en plus puissantes qu'on arrive à récolter.
Arnold et Wheeling
Une fois cette bonne petite surprise de la jouabilité acquise, on s'intéresse de plus près au mode World Tour, qui est malheureusement un summum de classicisme et de platitude... En gros, il est juste question de se payer sa première moto, de se lancer dans une série de championnats, d'empocher le pognon (des Crédits) qui va avec les médailles... et de recommencer. Plus vous gagnez, plus vous faites grossir votre compte en banque et plus les motos de catégories supérieures sont à votre portée... Rien de plus, rien de moins : les développeurs ont clairement manqué d'imagination, et c'est bien dommage.
Milestone a en revanche gâté les fans de deux roues en intégrant pas moins de 100 motos qui peuvent être customisés à gogo avec des améliorations mécaniques et autres accessoires purement esthétiques, tous sous licence. Les plus grandes marques sont représentées, y compris pour l'équipement du motard d'ailleurs, puisqu'il est entièrement customisable lui aussi... Tout cela fera forcément plaisir à pas mal de motards.
Veuillez patienter... ou tout recommencer !
Deux énormes défauts techniques viennent malgré tout gâcher ce petit jeu de course au demeurant sympathique : des temps de chargement incroyablement longs (comptez une bonne minute avant chaque course et 30 secondes de plus après la course !), ainsi qu'un bug ahurissant, qui peut corrompre votre sauvegarde après des heures de jeu, la rendant totalement inutilisable et vous obligeant à tout recommencer ! Autant dire qu'il vaut mieux attendre un patch avant d'investir du temps dans RIDE...
Bref, si RIDE offre bien des qualités dans son gameplay, avec un aspect arcade/simu entièrement paramétrable et des sensations vraiment intéressantes, il souffre de gros défauts de conception et d'ordre technique, que ce soit dans sa réalisation datée, ses manques cruels (météo notamment), ses temps de chargement ou encore son gros bug de corruption de sauvegarde.