A l'heure où l'on peste contre le manque d'originalité du jeu vidéo, Frontier Developments, déjà à l'origine des singuliers Rollercoaster Tycoon, délivre un véritable OVNI sur Xbox One. Voyez vous-mêmes : Screamride propose de prendre le contrôle de wagons et autres navettes de parcs d'attractions ! Point de gestion ici, mais simplement des sensations fortes. Et c'est ma foi plutôt sympa...
Sortie exclusive à la console de Microsoft, qui en a bien besoin en ce début d'année, Screamride n'est pourtant pas un modèle d'esthétique particulièrement bluffante et ne tire aucunement profit des capacités spécifiques de la machine. Nous sommes ici devant un environnement simpliste, une architecture cubique, avec des couleurs fluos et des modèles 3D tout droit sortis de productions du début des années 2000. Ambiance rétro psychédélique garantie, bien appuyée par la bande sonore électro. Quelques effets de lumière et de vitesse pour la forme, et en avant l'aventure. Le titre pourrait tenir sans mal sur une galette 360 (ça sort aussi dessus d'ailleurs). Comme ça, c'est dit. Le déroulement du jeu se fait dans le même esprit. Sans fioritures. On ne s'encombre en effet ni d'un mode Carrière bien profond ni d'options en multi. L'intérêt du titre se trouve juste dans des manèges futuristes à tester. Pour ce faire, le titre demande de participer à 3 activités bien distinctes : du pilotage, de la démolition et de la construction.
Trois pour le prix d'un ?
Dans le premier mode, vous devrez foncer à vive allure dans un grand-huit à bord d'un wagonnet, et ce, sans dérailler. A vous de gérer la vitesse, d'accumuler du turbo en appuyant au bon moment sur des zones spécifiques, ou encore de pencher le chariot selon les virages et les pièges à éviter. Si les courses s'enchaînent à vitesse grand V au début, les choses se corsent réellement avec les dernières missions. Certains passages se révéleront même totalement tordus, limite injustes. A noter que pour débloquer les circuits, il faut réussir à relever suffisamment de défis proposés sur chaque tracé : temps à battre, conditions différentes impliquant le boost ou le départ par exemple. Ces challenges deviendront même une obsession pour certains, qui chercheront à tous les valider, à optimiser le parcours en vue d'exploser le record avant de passer à l'étape suivante.
Angry Ride
Pour éviter des risques de haut-le-coeur, Screamride vous invite aussi à prendre place dans une nacelle à catapulter sur des structures à détruire. Oui, comme dans Angry Birds ! Ici, il faudra prendre en compte plusieurs paramètres avant d'envoyer valser les pauvres cobayes dans le décor : la vitesse bien évidemment, mais aussi le choix de la cabine et surtout les points d'impact. Pas si évidente que cela (surtout quand il s'agira de devoir viser des objectifs précis), cette épreuve saura apporter satisfaction aux plus observateurs.
Ingénieur de l'extrême
Enfin, la dernière option exige que vous complétiez des montagnes russes inachevées. Une partie manque en effet et à nous d'imaginer la meilleure façon de finaliser le grand-huit en place. Il faudra cependant respecter certains critères : distance, vitesse, éléments utilisés, sécurité des passagers, etc. Requérant énormément de patience et de rigueur (la réflexion est de mise pour chaque rail posé, chaque élément utilisé, chaque test effectué), cette épreuve pêche néanmoins à plusieurs niveaux. Tout d'abord, la caméra n'aide pas du tout à la bonne visibilité de l'ensemble. On peut la manipuler certes mais il y a tout de même régulièrement des problèmes de vue et d'angles. Ensuite, lorsqu'on lance le test afin de voir si le circuit tient la route et remplit le cahier des charges, il est impossible de choisir l'endroit où démarrer. On se tape donc chaque essai depuis le début. C'est d'autant plus ennuyeux que l'on ne peut essayer le parcours soi-même et l'on se contente de suivre la course à travers un wagon automatique...
Concept original et pas déplaisant, Screamride divisera toutefois le public de manière franche. Les amateurs de challenges et de scores à battre peuvent parvenir à passer outre le manque de contenu (une fois toutes les épreuves terminées, il ne reste plus que le Sandbox, pour créer des tracés à essayer et partager). Les autres trouveront peut-être cela amusant 5 minutes puis passeront à autre chose. Dans mon cas, je reste certes collé devant ces manèges fous à dompter, mais ne peux en aucun cas cautionner le tarif fixé au jeu. 40 euros pour une compile de 3 mini-jeux, ça pique un peu quand même !